Catharsis : moyen thérapeutique par lequel le psychiatre amène le malade à se libérer de ses traumatismes affectifs refoulés.
Aussi connue sous la définition plus simpliste : purification des passions.
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Jungkook
Depuis ma visite à la galerie Vante, je n'ai de cesse de penser aux tableaux anonymes que j'ai pu admirer dans un coin de la grande pièce. C'est comme s'ils s'étaient imprimés en mon âme. J'ai le sentiment d'une analyse inachevée, et je ne peux y faire abstraction. Etant borné, je me doute que si je n'éclaircis pas ce semblant de mystère, je serais incapable de me vider l'esprit. Cela affecte même les rendez-vous avec mes patients, parfois je ne suis pas attentif, et je ne les détaille plus comme à l'accoutumée. Mon efficacité au travail en pâtit, et c'est hors de question que cela dure sur le long terme.
C'est pourquoi je décide de m'y rendre, lors de ma pause du midi. J'ai environ une heure devant moi aujourd'hui, ce qui me laisse le temps de les observer à souhait. Alors, je reproduis le chemin de l'autre fois, longe la grande rue et rejoins la petite ruelle dédiée aux arts sur la droite. Une fois devant la devanture de la galerie, je ne peux m'empêcher d'y marquer un arrêt et de la contempler. Ce sentiment de grandiose y est encore, je peux le ressentir même plus fort qu'auparavant. On pourrait croire que le propriétaire des lieux met tout son cœur à l'ouvrage. Puis, je me décide à y entrer, et retrouve sans surprise le jeune employé Haneul. Je comprends à son regard qu'il me reconnaît. Néanmoins, c'est une nouvelle exposition qui s'y tient car les œuvres de Schiele ont disparu pour laisser place à une vingtaine de tableaux de Klimt. Je m'imprègne des dorures et de son style élégant. Klimt est l'un de mes peintres favoris bien que je ne m'y connaisse que peu. J'ai même une reproduction du « Baiser » dans mon appartement.
« -Bonjour Monsieur, s'exclame-t-il.
-Bonjour Haneul !
-Comme vous pouvez le voir, une nouvelle exposition a lieu, elle dure un mois. »
Je le remercie pour cette information d'un hochement de tête et ne perds pas plus de temps. Enfin, je presse le pas jusqu'à rejoindre mon but. Cependant, c'est avec stupeur que je découvre que plus aucun tableau ne s'y trouve, tout a été décroché. Une profonde frustration se fait ressentir au plus profond de moi. Bon sang ! Je ne pourrais pas percer ce mystère ni rassasier ma curiosité. Je remarque alors que Haneul m'a suivi et il semble tout aussi perdu que moi.
« -Où sont passés les tableaux anonymes ? je demande.
-Le patron a voulu les retirer. »
Je souffle et j'ai bien conscience que mon attitude est impolie. Seulement, je fais une fixation sur ces images depuis des jours et elles ne veulent pas quitter mes pensées. Nul doute sur la pouvoir de ces œuvres, je sens encore les ressentis trois semaines après. Le peintre en question doit être vraiment doué mais aussi profondément triste et surtout à cause de cela qu'il m'obsède.
