CHAPITRE 16

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Mais cette image... ♡‿♡
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"Désolée de t'aimer". C'est ce qu'elle lui a dit. Désolée. D'être amoureuse de lui. Elle s'excuse... Elle s'excuse de l'avoir maudit, elle s'excuse de ressentir le plus beau sentiment. Elle s'excuse d'éprouver un sentiment aussi magnifique que destructeur.

Grey se passe une mains rageuse dans ses cheveux sombres déjà bien ébouriffés.
« C'est quoi cette plaisanterie, je comprend plus rien... »
Natsu s'approche de lui et s'assoit sur un tonneau. Il ne dit pas un mot, se contentant de balancer ses pieds d'avant en arrière. Ils patientent, tous deux. Grey attend que Lucy ou Alizea, sorte de sa cabine et Natsu attend que son capitaine lui parle.
Mais le rose ne tient plus et c'est finalement lui qui prend la parole le premier.
« Alors ? C'est bien elle, n'est-ce pas ? »
Le flibustier hoche la tête, toujours sans un mot. Il se mord la lèvre inférieure si bien qu'une goutte de sang perle et qu'un goût métallique envahi sa bouche. Il cesse aussitôt et se passe la langue sur sa blessure. Natsu lui tend juste un mouchoir en tissu pour qu'il empêche le sang de couler sur son torse nu après qu'il eut retirer sa chemise.
« C'est qui Erza et Jellal, demande le rose.
— Deux membres d'un clan qui naissent dans le seul but d'être les protecteurs des dieux.
— Et c'est qui comme déesse, elle ?
— Alizea... Fille du roi des dieux, déesse de l'océan et de la sagesse.
— Rien que ça, siffle-t-il.
— Ouais...
— Grey, c'est quoi cette histoire ? »
Le célèbre capitaine relève la tête pour croiser le regard clair d'un jeune homme aux cheveux blancs. Il pousse un soupire en rejetant sa tête en arrière.
« Fous-moi la paix, Léon...
— Non, Grey. J'en ai assez. Assez de toi, de ta froideur, de ton comportement. J'en ai assez d'être toujours à tes côtés à la recherche de la moindre trace d'humanité chez toi. J'en ai assez de tout faire pour toi alors que tu me délaisses pour parler au premier venu. »
Le second coule un regard meurtrier en direction de Natsu, lui faisant bien comprendre que c'est lui le premier venu.
« Fous-moi la paix, répète pourtant le brun. »
Le pirate aux cheveux blancs ne tient plus. Il attrape violemment la Mort Froide par son col, le soulève et le plaque contre le mat.
« J'en ai marre... Marre de toi, Grey. Tu sais quoi ? Je te lance un défi. Un duel à mort. Celui qui l'emporte devient le capitaine de ce navire.
— Je ne veux pas te tuer, Léon.
— Moi si, fait-il d'un ton mauvais. Si tu savais toute la rancœur que je te voue depuis plusieurs années... J'ai essayé de faire abstraction et de tout faire pour récupérer le vrai Grey, mon meilleur ami et frère adoptif, ainsi peut-être que ma rancœur disparaîtrait... Mais j'ai jamais réussi. Si tu savais ô combien je t'en veux pour la mort d'Ul... Grey... Si seulement t'avais été plus fort, elle ne serait pas morte...
— Arrêtes...
— Oh que non. Elle est morte, Grey. Elle morte à ta place. Elle est morte pour te protéger. C'est elle qui s'est pris ce coup mortel à ta place ! Alors montre-moi, Grey ! Montre-moi que tu mérites le sacrifice d'Ul ! Si tu me bats, sa mort n'aura pas été vaine mais si moi je te tue... Ul sera morte pour un moins que rien !! »
Léon dégaine une dague et, de la pointe, suit la longue cicatrice qui barre le torse du capitaine.
« Montre-moi... Montre-nous à tous que tu es digne du sacrifice d'Ul, que tu es digne de la seconde chance que t'as accordé la vie en te laissant la vie sauve après que ton père t'ait infligé cette ignoble cicatrice... »
Il le relâche brusquement et s'écarte du capitaine, dégainant son sabre. Il se met en posture de combat tandis que son adversaire se détache du mat et fait de même.
«Montre-moi que tu es digne d'Ul, reprend le blanc. Digne de vivre ! Montre-moi que tu es digne de cette fille ! De cette fille sur le navire ! »
L'équipage s'est réuni tout autour d'eux. Il faut dire que leur altercation ne fut pas des plus discrète, et maintenant, ils les encouragent tous deux, pas un en particulier parce qu'ils savent que si c'est l'autre qui sort vainqueur, ils passeront sur la planche.
Le regard noir de Grey contemple son adversaire, son meilleur ami, son second, son frère adoptif. Ils se sont souvent combattus mais ont toujours fini sur une égalité. Sauf que cette fois, il n'y aura pas d'égalité et ils le savent tous deux. Ses pupilles détaillent sa stature aux larges épaules et aux muscles bien bâtis. Léon est plus costaud que lui, et il le sait. Mais il compense son manque de puissance par une agilité et une rapidité supérieur.
Il observe tout chez son second. Sa main un peu raide qui tient son arme, sa posture légèrement voûtée, son regard acéré, ses pieds qui semblent à peine effleurer le sol, la moue concentré qui tord son visage, les muscles de son torse qui jouent sous sa chemise. Tout. Il étudie et analyse tout, dans l'espoir de trouver la moindre petite faille qui lui permettrait de remporter ce combat. Il ne veut pas le tuer. Loin de là. S'il gagne, il lui laissera la vie sauve. Mais lui ne peut pas mourir. Il vient de retrouver Lucy, humaine. Il a tellement de chose à lui dire ou à ne pas lui dire, seulement à lui raconter avec des baisers.
« Je n'ai pas le droit de perdre, grogne Léon.
— Je ne peux pas mourir maintenant. »
Les spectateurs frissonnent à l'entente de la voix de Grey. Déjà parce que c'est rare que tout le monde l'entende, mais surtout parce que le ton de leur capitaine est froid, sans émotion.
Et les deux fils adoptifs d'Ul se jettent l'un sur l'autre.

Les lames se rencontrent. La sueur perle. Le sang gicle. Les souffles se hachent. Les cœurs s'emballent. Les coups de pieds, de genoux, de coudes, de poings, se heurtent. Les armes se croisent. Les bras battent l'air. Les corps se mouvent. Les pieds s'agitent. Les sabres fendent l'air dans des sifflements stridents.
Ils sautent, avancent, reculent, se baissent, attaquent, parent, bloquent, assènent, fendent, se heurtent, s'agitent, bougent, se mouvent.
C'est une danse.
Les deux adversaires dansent une chorégraphie des plus suptiles, des plus difficiles, des plus dangereuses. Le bruit des lames s'entrechoquant joue le rôle de tempo. Les cris d'encouragement de l'équipage font office de mélodie.
C'est une bien belle danse.
La danse des sabres.
Une danse mortelle.

Sauf que voilà. Dans toute danse mortelle, dans tous combats à mort, il faut un gagnant. Grey lève haut son sabre et au moment de l'abaisser, lorsque Léon se décalent vers la gauche, il lui donne un violent coup dans les côtes qui le propulse directement sur la lame. Le fer pénètre dans le torse du garçon et il s'effondre. Aussitôt, le capitaine est sur lui, assis sur sa taille, ses genoux écrasant ses mains. Il écarte vivement l'arme de son adversaire avant de plaquer la sienne sur la jugulaire du garçon. Celui-ci a beau ruer, se démener dans tous les sens, il ne parvient pas à se dégager de la prise de son capitaine.
« J'ai gagné, souffle le brun d'une voix essoufflée.
— Alors tue-moi, c'est un combat à mort. Tue-moi. »
Mais le célèbre corsaire secoue la tête de droite à gauche. Il l'a très bien dit. Il ne peut se résoudre à tuer le garçon, son meilleur ami, son second, son frère adoptif. Alors il se lève et force le blanc à faire de même.
« Je ne peux te tuer... Pas toi, Léon. Tu ne peux pas mourir. Encore moins de ma main...
— Grey... ? »
Aussitôt, le brun se tourne vers la voix pour découvrir une jeune femme aux cheveux blonds. Il jette un coup d'œil à son second qui a la tête baissée et se précipite vers la jolie blonde. Il saisit son doux visage en coupe dans ses mains et l'observe de bas en haut. Elle porte un short noir dans lequel est rentré un haut blanc fluide qui lui laisse les épaules dénudées et qui moulent parfaitement sa poitrine. De longues bottes lui montent jusqu'aux genoux tandis que de longs anneaux d'argent pendent de ses oreilles. Des centaines de perles argentées sont nichées dans ses longs cheveux épis de blés avec quelques mèches délicatement tressées. Comme lui, elle porte une ceinture en tissu rouge autour de sa taille et un foulard écarlate dans sa chevelure.
Elle est exactement comme dans son rêve. Mais elle semble encore plus belle en vrai.
« Lucy, Lucy, Lucy, Lucy, ne cesse-t-il de répéter. »
Elle pose son front sur son torse et entour sa taille de ses bras fins.
De tout l'équipage, ils ne sont que trois à comprendre ce qu'il se passe réellement tandis qu'un quatrième se pose quelques questions. Ce dernier, qui s'avère être Léon, fait d'une voix amère.
« Alors c'est bien pour elle... C'est bien pour elle que tes sourires voient le jour... C'est bien pour elle que tu as troqué ta gaieté. Tu me dégoûtes, Grey... Tout ça pour une femme... »
Le brun se détache de sa jolie déesse pour retourner près du blanc. Cette fois, c'est à son tour de le saisir par le col de sa chemise.
« Écoutes-moi bien, Léon. Car je ne le répéterai pas. Je n'aurai jamais pensé dire ça un jour mais je suis amoureux. J'aime une fille plus que la gloire, j'aime une fille plus que tout l'or du monde, j'aime une fille plus que la vie, j'aime une fille plus que la liberté. J'aime Lucy comme je n'ai jamais aimé personne ! »
Le blanc le force à le lâcher et va près du bord du pont pour recueillir entre ses doigts quelques gouttes de son sang. Il secoue la main pour que les gouttes vermeille tombent dans l'océan.
« Tu fais quoi, là ? »
Un sourire inhumain étire douloureusement les lèvres du second.
« J'attire les requins.
— Léon, qu'est-ce qu'il te prend ?! »
Il adresse un regard voilé au capitaine.
« Là, lorsque tu as parlé de cette fille, j'ai retrouvé l'ancien Grey. Mon meilleur ami et frère adoptif. J'ai retrouvé ta soif de vivre, de tout ressentir. J'ai retrouvé ta fougue.
— Léon...
— N'approche pas plus ! »
Le blanc force le flibustier à arrêter de s'avancer vers lui en tendant la main devant lui.
« C'est moi qui t'ai lancé le défi. C'est moi qui ai perdu. C'était un combat à mort. Les requins ont été attiré par mon sang... »
Cette fois, le capitaine se moque bien de l'ordre du blanc et se précipite vers lui. Mais c'est déjà trop tard.
« Je suis content d'avoir revu mon meilleur ami et frère adoptif... »
Et il se jette dans les flots.
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Coucou
Ourf ! Grosse panne d'inspi au début du chapitre mais finalement, c'est venu tout seul. Bon, on va pas se mentir, c'est absolument pas ce que j'avais prévu au départ. Disons que de base, Léon était sensé vivre. Mais finalement, j'aime bien cette version.
Donc, mort de Léon.
Qui sera le prochain second ?
Sinon votez commentez, ça fait toujours plaisir
Bisou bisou

Mon Rêve, Mon Mirage [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant