Mon Rêve, Mon Mirage [terminé]

CHAPITRE 9

Tant de beauté et de noirceur en Natsu
*****

Lui, il désire juste un lit sur lequel il peut s'endormir...
Un lit sur lequel il peut s'envoler dans ses rêves...
Un lit sur lequel il espère revoir Sa Blonde...
Alors il ferme les yeux...

Toujours cette même plaine.
Toujours ces mêmes fleurs.
Toujours ce même arbre dressé au milieu de nulle part.
Toujours cette même fragrance délicieuse.
Et toujours son absence qui se fait ressentir...
Elle n'est pas là, il le sait, il le sens...

Il s'approche de l'arbre. La balançoire est toujours vide, se balançant toujours doucement dans une brise inexistante. Il s'assois dessus et s'y agite. Cette fois, il n'essayera pas d'atteindre le ciel car cette fois, il sait que Sa Blonde n'y est pas.
Brusquement, il se rappelle de la gravure qu'il a faite sur l'arbre, lors de son dernier rêve. Il saute de la balançoire et se précipite pour observer l'écorce.
Ses mots sont toujours là. Et ses mots ont obtenus une réponse.

« Qui es-tu ?
— Personne... »

Il sort une dague ses pans de vêtements et donne une réponse aux gravures.

« Tu es bien quelqu'un... Quel est ton nom ? »

Il a fait ce qu'il avait faire... Vérifier l'écorce de l'arbre et répondre à un éventuelle message... Plus rien ne le retiens. Il se rassoit sur la balançoire et commence à fermer les yeux. Pour s'endormir et se réveiller dans l'autre monde... Celui que l'on nomme réalité alors qu'il souhaite qu'il s'appelle faux...
Mais alors qu'il voit son monde, sa plaine, se troubler, il entend des grattements provenant de l'arbre.
Il saute de la balançoire et se précipite afin de contempler l'écorce.
Sous ses yeux, des mots commencent à se tailler dans la peau dure de l'arbre.

« Je n'ai pas de nom... »

Immédiatement, il s'empare de son poignard et donne une réponse.

« Tu as forcément un nom... Lequel est-ce ? Comment t'appelle-t-on ? »

L'écorce se fait taillader une nouvelle fois sous ses yeux.

« J'ai été appelé avec tellement de noms différents...
— Quel est ton préféré dans ce cas-là ?
— Un homme... M'a donné un magnifique nom... Un nom presque aussi beau que lui...
— Lequel ? Dis-moi ! »

Son interlocuteur met ce qui lui paraît des siècles à lui répondre. Il met si longtemps qu'il pense même qu'aujourd'hui, le jeune capitaine n'obtiendra rien de plus.
Soudain, le bruit caractéristique de l'écorce que l'on gratte avec une lame se fait entendre.
L'inconnu taille sa réponse avec une lenteur qui irrite le jeune homme, s'appliquant sur la moindre lettre, veillant à ce que même le plus petit des traits soit parfaitement rectiligne.
Au final, c'est quatre lettres qui finissent par peu à peu apparaître devant ses yeux.

« L
    U
    C
    Y »

Grey retient un cri de stupeur...
Et se réveille en sursaut.

La respiration du beau brun est saccadé, son corps couvert de sueur, ses yeux parcourent toute la pièce du regard à la recherche d'une menace invisible, ses jambes sont emmêlés dans les couvertures rêches de l'auberge.
Il est aussi aux aguets que lorsqu'il s'éveille d'un cauchemar. C'est limite s'il n'a pas sa dague pointé devant lui... Déjà qu'il a sa main posé sur sa garde...
Les rayons du soleil traversant la petite fenêtre dans un coin de la chambre, viennent éclairer le torse nu du jeune homme, faisant presque briller sa peau d'albâtre de mille feux.
Le soleil est son ami, et il est joueur... Il s'amuse à faire resplendir encore plus la beauté du beau capitaine.
Celui-ci se passe une main dans ses cheveux poisseux de sueur et lâche un profond soupir. Il s'étire et repousse les couvertures. Il se lève et enfile sa chemise et son bandeau rouge avant de sortir de la chambre, claquant la porte derrière lui. Il descend les nombreux escaliers pour arriver dans la pièce principale de l'auberge.
Jubia est déjà là, toujours à nettoyer une chope avec un chiffon qui devait auparavant être blanc.
Grey s'arrête près d'elle et s'accoude au comptoir.
La jeune femme lui jette un regard et lorsqu'elle avise son expression, elle fronce les sourcils.
« C'est quoi cette tête de déterré ? »
Il ne répond rien et met sa tête dans ses bras. Il sort sa bourse de sa poche et la pause sur le bar.
« Tiens, marmonne-t-il. J't'ai pas payé pour les dix bouteilles et pour la chambre... Prends le reste en pourboire... »
Jubia empoche rapidement la bourse en cuir avant de déposer sa chope et son chiffon sur le comptoir. Elle s'appuie sur le bar, croisant ses bras sous sa poitrine et se penche en avant, le dévisageant de bas en haut avec un regard étrangement doux.
« La gueule de bois, Mort Froide... Elle va comment ?
— J'ai mal à la tête...
— S'il n'y a que ça, ça va... Je pensais que t'allais me redemander mon nom pour écrire ton testament...
— Je n'en suis pas encore là, vois-tu... »
Il parle beaucoup avec la jeune femme, oui. Mais il ne sait dire pourquoi. D'habitude, il ne parle à personne, se renfermant dans son mutisme, faisant fuir tous ceux qui tentent de l'approcher... Mais elle, cette barmaid, est différente. À elle, il sent qu'il peut tout lui dire, qu'elle ne le jugera pas et l'écoutera, sans jamais l'interrompre.

« Jubia ?
— Mmh ? »
Il lève vers elle ses yeux aussi sombres qu'une nuit sans lune et se penche encore plus sur le comptoir afin que sa bouche soit près de son oreille et qu'il puisse lui chuchoter.
« Je peux t'avouer quelque chose ?
— Si c'est que tu bois trop, je le sais déjà, mais vas-y.
— Eh bien... Je vois une femme... Tout le temps... Chaque fois que je m'endors... Dans mes rêves... Mais cela fait deux jours que je ne la vois plus dans mes songes mais à la place, j'ai l'impression qu'elle me suit... Je l'ai vu dans une tempête, je l'ai vu lorsque que j'étais saoul et que je me battais, j'entends son rire, j'entends ses cris lorsqu'elle me sauve... »
Jubia se recule et le contemple longuement, le visage fermé mais les yeux pétillants de curiosité.
« Dis-en moi plus. Comment est-elle ? Belle ? Oui, je le pense. Que fait-elle dans tes rêves ? Avez vous déjà discuté ? »
Grey pose son menton dans sa main et son regard se fait soudain rêveur. Son corps est là, mais son esprit vagabonde... Il se trouve désormais aux côtés de Sa Blonde... Et il n'a aucune intention de la laisser...
« Elle est belle, oui... Jamais je n'ai vu femme plus ravissante, envoûtante, magnifique... Ses cheveux sont or, ses yeux sont couleurs des épices du nouveau monde... Ses lèvres sont boutons de rose et sa peau doucement rosé... À sa taille elle porte la même ceinture que la mienne tout comme le bandeau dans nos cheveux... Et son corps... Tu verrais son corps... Pas une nuit ne se passe sans que je ne songe à lui ôter ses vêtements, à embrasser chaque parcelle de sa peau aussi douce qu'un pétale, à baiser sa bouche toujours souriante... »
Tandis qu'il dit cela, le jeune garçon se passe la langue sur ses lèvres avant de reprendre.
« Elle est toujours sur cette balançoire... Et j'aimerai que cette balançoire, qui semble si précieuse à ses yeux, soit le témoin de nos premiers ebats, de la fusion de nos corps, du moment où nous ne ferons qu'un, du moment où elle gémira mon nom, du moment où ses ongles parfaits s'enfonceront dans mon dos nu, du moment où ses joues deviendront entièrement pourpres alors que moi, je l'emmène au plus au point du plaisir, du moment où... »

Le garçon s'interrompt brusquement, le visage dégoulinant de l'eau que Jubia vient de lui lancer.
Il la contemple incrédule, tandis qu'elle repose la chope qui lui a servit pour l'arroser.
« Mais qu'est-ce que... QU'EST-CE QU'IL T'AS PRIT JUBIA ?! »
Malgré le ton intimidant du beau pirate, la jeune barmaid ne se démonte pas et, les poings sur les hanches, elle le fixe droit dans les yeux.
« Ce qu'il m'a prit ? Alors premièrement, ça devenait excessivement gênant et deuxièmement, je t'ai arrosé pour te remettre les idées en place, je croyais que tu étais encore bourré... Je t'ai jamais vu comme ça, Mort Froide.
— Que veux-tu dire ? »
La jeune femme rejette ses cheveux bleus derrière son épaule avant de se pencher une nouvelle fois vers lui, un sourire narquois au coin des lèvres.
« Tu t'es épris de cette fille, Fullbuster... »
*****

Coucou
Alors oui, j'ai mis longtemps à poster ce chapitre mais... J'ai eu une horrible panne d'inspiration qui m'a bloqué pendant deux trois jours durant lesquels j'ai écrits les 6 premières phrases de ce chapitre 😅
Et aussi une raison personnelle qui m'a prise beaucoup de mon temps.
Mais bon, le chapitre est enfin là !
L'appréciez-vous ?
Jubia, la seule personne avec Léon à qui Grey parle vraiment ? Ou parle, tout simplement ?
Bon, j'avoue... Les phrases prononcées par Grey vis-à-vis de Lucy sont assez... Chaudes... Mais bon, le mec a 22 ans, donc j'ai envie de dire, c'est normal... Et encore, je le trouve assez soft là ! 😂
Sinon votez commentez ça fait toujours plaisir
Bisou bisou