CHAPITRE 1

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Ses beaux cheveux de jais forment de belles mèches rebelles autour de son visage à l'ossature parfaite. Un nez droit et fin, des joues creuses et légèrement bruni sous une barbe du matin. Une mâchoire fine se terminant par un menton un peu carré et légèrement prononcé. Des lèvres pâles à la courbe parfaite. Des pupilles noires comme une nuit sans étoile, des yeux envoûtants aux longs cils qui feraient pâlir plus d'une dame. Un corps athlétique et correctement moulé dans une chemise donc aucun bouton n'est fermé, un pantalon noir, un bout de tissu rouge lui servant de ceinture ainsi qu'un bandeau de même couleurs dans ses beaux cheveux. Une peau d'albâtre.
Ce jeune homme a tout pour lui...
La beauté, l'intelligence, le charisme.
Tout. Excepté un cœur.
Il se nomme Grey Fullbuster et il a 22 ans.
Et c'est... Et Grey est un pirate. Le pirate le plus cruel ayant jamais sillonné les mers depuis bien des siècles. Car oui, a seulement 22 ans, Grey est le capitaine des pirates. Il pilote son propre navire, le Flocon Écarlate. À seulement 22 ans, Grey défie déjà les soldats et les nobles des royaumes environnants. Il pille, il tue. Son seul but : survivre. Il ne doit jamais, ô grand jamais, se faire prendre. Ou bien c'est directement la potence pour ce si jeune et si beau corsaire.

§§§

« On raconte que La Mort Froide a fait couler une flotte française entière à quelques kilomètres d'ici ! »
« Ce pirate n'est pas humain ! C'est un démon ! »
« On dit que La Mort Froide est le plus bel homme que la Terre ai jamais porté et que ce serait en voyant l'éclat de sa beauté que tout ces soldats seraient morts, morts de honte à cause de leurs propres laideurs. »
« Je suis certain de que ce maudit porte une jambe de bois, un crochet et même un œil de verre ! »
« Il doit avoir la cinquantaine ! »
« Actuellement, il serait en Amérique, près du nouveau monde ! »
« Apparemment, pour attirer les navires avant de les piller, la Mort Froide hisserait le pavillon des marchands... »

Les lèvres de Grey s'étirent légèrement et douloureusement tandis que ses yeux se plissent. Sûrement est-ce un sourire pour lui.
Quel ramassis d'âneries. Tout ces hommes et toutes ces femmes ne font que colporter des rumeurs, fausses qui plus est.
La dernière flotte française qu'il eut fait couler c'était aux abords de l'Afrique.
Non non, il peut l'assurer. Ce pirate, lui, est bel et bien humain.
Le plus bel homme ? Il est vrai qu'il est beau, d'une beauté irréelle, d'une beauté froide. Mais le plus bel homme sur Terre. Cela reste tout de même a prouver. Malgré le fait qu'il sois flatter par un tel compliment.
Eh non, perdu. Il est encore indemne. Enfin presque. Mais bref, il possède encore tous ces membres et tout son visage au complet.
La cinquantaine ? Ne le vieillissez pas, vous prie-t-il...
En Amérique ? Eh non, perdu. Il est là. Juste à côté de vous, se moquant de votre naïveté.
Le pavillon des marchands ? C'est une idée mais non. Il préfère mettre directement son étendard. Celui d'une tête de mort blanche tenant un flocon de neige entre ses dents, sur fond noir.

Ces rumeurs ne sont que des on-dit. Aucune de ces informations ne s'avèrent fondées.
Mais lui, lui... Il est là, il est bien là, devant vos yeux. Lui, la Mort Froide ! Lui, le pirate qui alimente vos rumeurs ! Lui. Le corsaire le plus glacial jamais connu. Il se tient... À leurs côtés, écoutant les autre bobards que racontent ces personnages.
Mais, lassé, Grey pousse un soupir, secouant légèrement la tête. Il se retourne pour faire face à ce vieux bar caché entre deux imposantes demeures. Une enseigne décolorée se balance légèrement au grès de la brise, lâchant des petits couinements agaçants.
"Le mulot du port" indique l'enseigne.
Le jeune brun pousse la porte du bar et pénètre dans une immense pièce assez sombre dans lequel reposent une centaine de tables pour la moitié occupée.
Alors qu'il se fraye un chemin jusqu'au bar qu'il distingue tout au fond de la salle, il surprend les regards des clients braqués sur lui. Mais chaque fois qu'il essaye de les prendre en flagrant délit, ils détournent aussitôt le regard avant de recommencer presque immédiatement après.
Mais le jeune homme de dit rien et s'approche du tavernier, un homme d'un certain âge au crâne dégarni en train d'essuyer des chopes.
Il se penche vers lui avant de lui murmurer quelque chose à l'oreille. L'homme lui lance un coup d'œil avant de marmonner de sa voix bourrue :
« Libre à vous, j'vous demande seulement de ne pas faire fuir mes clients avec votre ramassis de sornettes. »
Il acquiesce avant de monter sur une table. Il fait taper un couvert sur une des chopes restantes encore sur la table.
« Messieurs, commence-t-il. Veuillez m'excusez de vous interrompre mais j'ai une annonce à vous faire. »
Les regards des hommes du bar convergent vers lui, à la fois curieux et excédé d'être interrompu.
« J'aimerai vous parler d'une chose. J'aimerai vous parler de liberté. La liberté messieurs, savez-vous ce que c'est ? La liberté, c'est de ne plus être prisonnier. Plus être prisonnier. Car tout homme est prisonnier de quelque chose. Le riche de son argent, le pauvre de sa pauvreté. Seul un homme est vraiment libre.
— Qui ?! »
Une lueur éclaire son regard. Juste en quelques mots, il avait réussi à capter l'attention des clients de l'auberge.
« Vous me demandez qui ?. Mais je vais vous répondre. Un pirate ! Seul le pirate est réellement libre ! »
Il aperçoit les hommes se dévisager les uns les autres.
« Oui messieurs ! Un pirate ! Il y a trois mots qui riment avec pirate. Gloire, argent et liberté ! Et ces trois choses sont les choses les plus importantes dans la vie. Car dans ce monde avec tellement de contraintes, la vraie liberté se trouve dans le fait de se jouer de tout et de défier les lois ! Alors ? Qui est avec moi ?!! »
Les hommes continuent de s'entre-regarder avant de pousser un grand cri !
« Alors, si vous êtes d'accord, je vous prierai d'aller signer un contrat près de mon second, le jeune homme aux cheveux blancs et aux mèches folles. »
Celui-ci, dénommé Léon, hoche la tête tout en secouant un parchemin qu'il tient dans sa main.
Et ainsi, l'équipage de la Mort Froide accueille de nouvelles recrues.

Grey entre dans sa cabine, claquant lourdement la porte derrière lui...
Il ôte sa chemise, ses bottes ainsi que son sabre qu'il dépose contre le mur.
Son regard se porte vers la fenêtre de sa cabine, donnant vue sur le port de l'île.
Demain, à l'aube, son navire reprendra la mer et poursuivra sa route à la recherche de nouveaux bateaux à attaquer. Ou plutôt à couper la route à d'autres bateaux avant de les attaquer.
Mais avant... Pour clôturer cette journée, il doit faire une chose. Une seule.
Il se couche dans son lit et ferme les yeux.
Ainsi commence son paradis.
*****

Coucou
1er chapitre de poster ! Qu'en pensez-vous ?
Alors, à votre avis, quel est le paradis de Grey ?
Et bah vous le saurez dans le prochain chapitre 😉
Sinon votez commentez, ça fait toujours plaisir
Bisou bisou

Mon Rêve, Mon Mirage [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant