Des éclats de bois, des tuiles, volent de partout, leur entaillant le visage, la peau. Des cris retentissent de partout, les corps volent aussi, emporté par le souffle.
Si les pirates s'en tirent avec des écorchures, il n'en va pas de même pour le reste de la taverne. Grey jette presque Lucy dans les bras d'Erza pour se précipiter vers le pan de mur qui s'est effondré. Frénétiquement, il soulève les débris qui se sont entassés, les pousse, les écarte. Tout ça dans le but de dégager les corps, ou plutôt, un corps en particulier.
Mais c'est déjà trop tard. Alors qu'il attrape Jubia dans ses bras, il ne tient plus qu'un corps sans vie, le cœur transpercé par ce qui semble être le pied d'une table. Ses longs cheveux bleus tombent mollement sur ses épaules, ses grands yeux auparavant pétillants sont devenus ternes, un filet de sang sort de sa bouche tandis que sa peau est coupée de tout part.
Grey ne peut que compléter le cadavre de son amie au si franc parler. Il commence à voir flou, le visage de la défunte se met à danser devant ses yeux. Il perd pied.
Jubia est morte.
Jubia est morte.
Jubia est morte.
Léon est mort.
Léon est mort.
Léon est mort.
Jubia.
Léon.
Léon.
Jubia.
Ses amis...Un nouveau boulet traverse la taverne. Grey est dans son champ de mire cette fois. Il est violemment souffler, les bouts de bois réduisent sa chemise en lambeaux, coupent sa peau. Un bout de bois, semblable à celui qui a tué Jubia, fond vers lui et se fige dans son mollet. Lorsque le capitaine essaye de se relever, il retombe au sol sous la douleur fulgurante de sa jambe. Sa vision est toujours floue, des points noirs d'absent toujours devant ses yeux. Il a l'impression d'être saoul. Mais c'est ce qu'il est. Ivre. La mort de ses deux meilleurs amis en seulement quelques jours l'a achevé. Il est ivre. Ivre de douleur. Le monde tangue dangereusement autour de lui, lui donnant l'impression d'être sur un navire au milieu d'une terrible tempête. Sauf que cette fois, il n'a pas sa connexion avec les éléments pour lui permettre de s'en sortir sans encombre.
Soudainement, deux bras fins entourent sa taille et le soulève. Des bras fins mais musclés à ce qu'il peut donc constater. Sitôt qu'il est debout, on l'enserre dans une chaleureuse étreinte.
« Grey, murmure une voix douce qu'il peut reconnaître entre mille. »
Il ferme les yeux, se soustrayant au ballottage du paysage mais s'expose à ce qui ressemble à des centaines de petits feux d'artifices qui éclatent sous ses paupières. Il pose ses mains sur la peau nue des bras qui l'enserrent et baisse la tête, s'enveloppant dans cette étreinte.
« Pourquoi, chuchote-t-il. Pourquoi est-ce qu'elle est morte ?
— Grey...
— Pourquoi ?! Pourquoi ?! »
Des boulets de canon continue de démolir des bâtiments de l'île de pirates mais c'est comme s'il ne les entend pas. Ce ne sont que des sifflements à peine perceptibles pour lui. Il ne se rend plus compte de ce que font ces boulets.
Juvia est morte.
Juvia est morte.
Juvia est morte.
Tout comme Léon.
Ils sont morts.
Ils sont morts.
Ils sont morts.
« Grey... »
C'est au tour de Natsu de murmurer son nom. Mais le flibustier se contente de répéter :
« Pourquoi ?! Pourquoi ?! Pourquoi ?! »
La voix du second se fait un peu plus insistante.
« Grey ? Tu es avec nous ? Grey ?! »
Le rose l'attrape par les épaules et le secoue légèrement pour le réveiller.
« Grey ?! Hé ho ! On a besoin de toi ! GREY ! »
Cette fois, le garçon ne s'embarasse pas des soucis de hiérarchie et sa main vient claquer sur la joue du brun. La tête de celui-ci part en arrière et vient s'échouer sur l'avant bras de Lucy contre lequel il se cale.
« Bouges-toi, Grey ! Réagis ! La version robotique de la Mort Froide ne m'intéresse absolument pas ! Ré-a-gis !! »
Il martèle ses dernières syllabes dans l'espoir de le faire réagir. Mais c'est peine perdue. Il a toujours les yeux fermés, contemplant la vision des feux d'artifices.
« Bon, grogne Natsu. Aux grands maux les grands remèdes. »
Il attrape le capitaine par le col de sa chemise en lambeaux et l'arrache à l'étreinte de la déesse. Il le traîne jusqu'au mur effondré, laissant voir l'extérieur.
« Regarde Grey ! Regarde autour de toi !! Ouvre tes putains d'yeux ! »
Le célèbre corsaire obéit car il sait que son second serait capable de lui soulever les paupières de force pour qu'il regarde. Ce qu'il voit lui donne envie de retourner à sa vision des feux d'artifices. Malgré que ça continue à tanguer autour de lui, il parvient tout de même à voir l'énorme flotte dans la crique et à l'horizon. Les boulets sortir des canons de ces bateaux pour venir s'écraser sur les bâtiments, les routes. Des hommes vêtus de costumes rouges et de perruques courent dans les rues, fusil en main, tuant toute âme qui vive. Le pavillon tricolore, bleu blanc et rouge, flotte en hauts des mâts de la flotte. Le sang semble quitter le visage du capitaine lorsque, à côté du drapeau du plus imposant des navires, il voit flotter un pavillon comportant deux sabres croisés entourés du rouleau d'une vague. Il manque de défaillir et ne tombe pas au sol grâce au simple fait que Natsu le soutient à bout de bras. Son père... Son père est là... Cet écusson est le sien, représentant son titre de général des armées françaises. De toutes les armées. De terre comme de mer. Grey le voit descendre sur le quai de la crique, un sourire satisfait sur ses lèvres fines. Il a toujours ses courts cheveux bruns striés de mèches poivre et sel, ses yeux gris qui contemplent le monde qui l'entoure avec froideur, sa barbe de trois jours, sa cicatrice sur le visage, sa croix pendante à son oreille. Le corsaire se sens vraiment de plus en plus mal, sa vision ne tangue plus, non, elle tourbillonne. Néanmoins, il voit un homme emboîter les pas de son père. De longs cheveux bleus, une peau mat, des tatouages en formes de triangles ornent son corps. Il est drapé dans une longue cape noir qui lui tombe jusqu'aux pieds. Son petit rictus mauvais tord ses traits.
Lucy arrive à côtés des deux garçons, escortés par Jellal et Erza. Mais sitôt qu'elle aperçoit à son tour les deux hommes, elle se raidit et son visage devient affreusement pâle.
« Qu'est-ce qu'il fait là ? »
Grey murmure doucement, se retenant de vomir face à vision qui fait nombre de tours de 360° à la minutes.
« Toi aussi tu as vu mon père. »
Le regard franchement paniqué qu'elle lui retourne l'inquiète.
« Attends, attends, Grey. L'homme aux cheveux noirs... S'il-te-plaît, dis-moi que ce n'est pas ton père.
— Ça me déçoit aussi mais ça malheureusement le cas. »
Jellal, Erza et Natsu suivent notre échange avec passion, buvant nos paroles. Lucy porte une main à sa bouche et commence à se ronger un ongle.
« On a un problème, marmonne-t-elle. Un très, très gros problèmes.
— Il se passe quoi, Lucy ? »
Il veut lever une main pour lui caresser la joue mais il se ravise presque immédiatement en voyant son bras s'ajouter dans le tourbillon.
« L'homme qui accompagne ton propre père est le dieu de la guerre. C'est Koig, le roi des dieux. Et accessoirement mon père... »*****
Coucou.
Argh, que j'ai eu du mal à écrire ce chapitre ! Les 400 premiers mors, je n'avais aucune inspi mais j'ai enchaîné ensuite les 800 autres.
Jubia est morte ?!
L'île est attaqué par des soldats français ?
Le père de Grey a un dieu à ses côtés ?
Ce dieu s'avère être le roi des dieux mais aussi le père de Lucy ?
Sinon votez commentez ça fait toujours plaisir.
Bisou bisou
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Mon Rêve, Mon Mirage [terminé]
Fanfic« Je n'ai pas de nom... - Tu as forcément un nom... Lequel est-ce ? Comment t'appelle-t-on ? - J'ai été appelé avec tellement de noms différents... - Quel est ton préféré dans ce cas-là ? - Un homme... M'a donné un magnifique nom... Un nom presque...