Chapitre 17

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#Sort le vendredi matin maintenant# 

Chapitre 17

-Asuna-

20 Juillet 2006, Village des Purs

Je sors de la chambre en laissant Neliel se préparer. Malheureusement pour lui, les autres l’ont compté pour faire également parti de la troupe de karaoké déguisé.

Alors que je traverse le couloir au deuxième étage, la porte est entrouverte sur Rin, avec sa robe rouge à paillettes et ses collants noirs. Je m’esclaffe en le voyant ainsi, puis je me souviens des paroles d’Ashal et redevient de marbre. J’entre toutefois dans la pièce sans cogner et je découvre que son shikai n’est pas présent.

-Comment vous faites, vous les filles, pour porter ces vêtements ? grommelle-t-il.  

-N’oublie pas les cheveux, dis-je.

-Pourrais-tu refermer la… eeh l’affaire en arrière, s’il te plaît ? me demande-t-il en mettant une perruque de la même couleur que les siens.

J’acquiesce et remonte la fermeture éclair jusqu’à ses omoplates en sentant ses muscles sous sa peau. Il se retourne vers moi en pointant du doigt le fer à lisser, sur la commode derrière moi. Je le prends et le branche, étonnée.

-Il y a des trucs comme ça ici aussi ?

-Certains, mais ils ne fonctionnent pas aussi bien que sur Terre.

-C’est parce que tu ne sais pas t’en servir, répondis-je en lui faisant une grimace.

L’appareil étant réchauffé à présent, il se met dos à moi et je me hisse sur la pointe des pieds pour arriver à la hauteur des longueurs. Avec moi, le lissage fonctionne parfaitement et nous restons silencieux, comme un malaise dans l’air, jusqu’à ce qu’il pose la question qui devait le gruger depuis… un bon moment.

-Alors, qu’est-ce qui ne va pas depuis un moment ?

-Rien. Tiens, j’ai fini de les lisser. Si tu n’y touches pas pendant un moment, ils resteront beaux.

Je dépose l’appareil en le débranchant, mais je ne peux pas sortir car Rin m’attrape le poignet. Il me fait pivoter et prends mes mains.

-C’est Ashal, n’est-ce pas ? Que t’a-t-il dit ?

-Comme je te l’ai dit, rien qui te concerne, c’est juste moi, dis-je en me dérobant doucement. Au fait, je ne serai pas là ce soir.

Je ne lui laisse pas le temps de me demander pourquoi, puisque je suis mauvaise pour mentir selon Neliel. Au début, je ne voulais pas manquer la connerie du karaoké, mais maintenant je m’en fous.

Après ma stupéfaction envers les actions du passé de Rin, Ashal m’avait révélé une autre information. Selon lui, il y avait un moyen pour que je regagne mes souvenirs et effacer mon amnésie. Il fallait seulement que je parle à mon âme.

Je quitte la demeure et m’engage dans la forêt, qui traverse près de la maison jusqu’au fond, loin derrière l’Académie. Ici, je serai à l’abri des autres. Après une quinzaine de minutes de marche, je me laisse glisser contre un tronc, étant assez loin de la civilisation. Comme Ashal m’avait dit de faire, je pose mes mains contre mon cœur et imagine que ce n’est qu’un obstacle gazeux. À mon grand étonnement, cela marche. Une lumière bleue apparaît et je retire de ma poitrine une étrange flamme azur. C’est à ce moment-là qu’une crampe me prend et je glisse doucement vers une faille…

Lorsque je m’éveille, mes paupières sont douloureuses, m’intimant de ne pas les ouvrir. Je résiste à cette forte tentation et regarde autour de moi, le corps léger comme une plume. J’ai les pieds tellement chauds que j’en sue presque et je comprends pourquoi; j’étais pieds nus dans une eau noire bouillante, plongés jusqu’aux chevilles. Des plaques rouges se forment sur ces carrés de peau, mais je ne ressens rien. Au lieu de mon uniforme, une cagoule noire me couvrait de la tête aux cuisses, mais rien d’autre. J’enlève la capuche de ma tête et repousse mes longues mèches pour mieux voir.

Dans le ciel rouge vin, une lune d’une blancheur éclatante me souriait avec un air malveillant. À part le paysage, seule la température restait confortable. Toutefois, ce qui se démarquait le plus, c’était la fille de son âge et de même grandeur, dos à moi. Ses longs cheveux flamboyants et bouclés cascadaient dans son dos avec le petit vent.

Ashal m’avait dit que ça me ferait méditer, seule, dans mon univers. Pourquoi une intruse se trouvait-elle ici ? Alors que j’allais lui poser cette question, cette dernière me devança en se retournant vers moi et un sourire ironique prend forme sur ses lèvres.

-Ah, ça fait depuis un bon moment que je t’attendais, Asu’ ! s’exclame-t-elle.

J’examine son visage, qui est exactement pareil au mien. Ses yeux rouges à pupille verticale me scrutent; des yeux de démon. Elle porte une robe courte et noir à longues manches, avec un foulard rouge sang, semblable à celui que je portais à Dublin. Par l’Enfer, sur qui j’ai bien pu tomber ?

-Qui es-tu pour t’introduire ? dis-je, méfiante.

Elle part à rire.

-M’introduire ? Tu as dû oublier depuis le temps, alors je vais te pardonner. Ah non, c’est chez moi ici; c’est toi qui s’est introduite depuis des générations.

-Comment se peut-il qu’il y ait deux personnes dans une même âme ?

-Ils ne te l’ont donc pas expliqué, ces peureux. Il y a longtemps, on m’a appelée Kekkai, héritière de Satan. Je suis donc… toi.

Devilman Madness : La Flamme ÉternelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant