— Ah bon, Papa ?... Oui, je comprends... Tu me demandes ce qui me ferait plaisir ? — répond Victoria d'une voix traînante au téléphone. (Alice n'a pas besoin de confirmer, avec tous ces « Papa » répétés, elle devine facilement de qui il s'agit.)
Alice soupire en levant les yeux au ciel. Victoria peut être tellement insupportable. Ses caprices de petite fille gâtée étaient épuisants à subir, et encore plus à observer chaque jour. Comment les garçons du groupe pouvaient-ils la supporter autant ? Ça restait un mystère.
Heureusement, depuis que Fleur avait rejoint le lycée quatre mois plus tôt, Alice n'était plus la seule fille dans cette bande. C'était un véritable soulagement d'avoir une alliée, surtout maintenant que Victoria semblait redoubler d'efforts pour être insupportable.
— Bon... alors oui, si tu insistes, j'aimerais bien que le chauffeur vienne me chercher au lycée avec une de tes Ferrari. La rouge, de préférence. La noire de la Mercedes, ça ternit mes journées... Ou mieux encore, tu pourrais assortir les voitures à mes tenues !... Oui, Papa, je sais ce que ça représente... C'est vrai ? Génial !... Oui, t'inquiète pas... Merci, Papa. — poursuit Victoria avec une légèreté presque indécente.
Alice en est bouche bée. Elle ne cesse de se demander comment quelqu'un peut être aussi déconnecté de la réalité. Victoria n'a aucune notion de la valeur de l'argent, aucune conscience des privilèges qu'elle possède. Alice, qui vient d'une famille bien plus modeste, trouve cette attitude écœurante.
Elle jette un coup d'œil à Fleur, assise à côté d'elle pendant le déjeuner. Fleur lève les yeux au ciel, tout aussi exaspérée qu'Alice. Elles échangent un sourire complice, témoins impuissantes de l'absurdité de Victoria.
Finalement, Victoria raccroche et se tourne vers le groupe avec un sourire satisfait.
— C'est bon, vous pouvez parler, j'ai fini. — annonce-t-elle comme si le monde avait retenu son souffle durant son appel.
— Oui, bien sûr, Votre Majesté ! — plaisante Alexander, faisant rire Dylan qui l'accompagne dans son sarcasme.
Fleur sourit doucement à Raphaël et l'embrasse avant de se lever.
— Je vais à mon casier, j'ai cours dans quinze minutes. — dit-elle en ajustant son sac sur son épaule.
Alice se lève à son tour, regardant le groupe avant de suivre Fleur.
— Attends, Fleur ! — l'appelle-t-elle, accélérant presque pour la rattraper.
— Oui, qu'est-ce qu'il y a, chou ? — demande Fleur, se retournant avec un sourire.
— Il faut que je te parle. — commence Alice, hésitante.
— Vas-y, je t'écoute. Tu me fais un peu peur là. — répond Fleur, toujours souriante mais visiblement intriguée.
— Pourquoi tu ne veux plus parler à Marc ? Cette histoire de pari, c'était il y a presque un an, non ? Il s'en veut vraiment, tu sais. Il s'était attaché à toi, et il aimerait bien que vous soyez au moins amis. Je sais qu'au début, je ne l'aimais pas non plus, avec ses airs de mec populaire, mais il a changé. Il est sympa, vraiment. Et je trouve ça triste que tu lui fermes la porte. — confie Alice, sa voix un peu nerveuse.
Elle avait appris à apprécier Marc au fil du temps, même s'il n'avait pas fait bonne impression au départ. Ils s'étaient rapprochés cet été, et une vraie amitié s'était nouée. Mais il y avait un problème que même Alice n'osait pas avouer : elle aimait peut-être un peu trop Marc. Et lui, il semblait encore tenir à Fleur, sa meilleure amie. C'était compliqué, mais elle voulait quand même l'aider, même si cela la blessait intérieurement.
Fleur soupire et croise les bras, son visage se durcissant légèrement.
— Écoute, Alice... Des garçons comme Marc, Luis, ou même Christopher, j'en ai eu ma dose. Marc m'a trahie avec cette histoire de pari, tout comme Luis. C'est grave, tu sais ? Parier pour sortir avec moi, une fille de 14 ans à l'époque ? C'était malsain. Je ne leur pardonnerai jamais. Marc et cette bande de connards ne méritent pas mon attention. — dit Fleur, la voix pleine de rancune.
Elle prend une profonde inspiration avant de continuer :
— C'est pour ça que William traîne avec nous maintenant. Il ne peut plus les supporter non plus. Ils ne pensent qu'à draguer et à collectionner les filles. Aaron, je ne sais pas trop, mais il traîne surtout avec nous pour essayer de se rapprocher de Victoria. Et je t'assure, Marc n'est pas mieux que les autres. Il essaie peut-être de te convaincre qu'il est différent, mais je le connais. Il veut juste une autre chance avec moi, et ça n'arrivera jamais. Il faut qu'il comprenne ça. — dit-elle d'un ton définitif.
Alice baisse légèrement les yeux, ne sachant pas vraiment quoi répondre. Elle s'attendait à ce que Fleur soit ferme, mais pas à ce point.
— Marc est plus sympa qu'il n'en a l'air, tu sais... — murmure Alice, un peu hésitante.
— Non, Alice. Il a l'air plus sympa qu'il ne l'est. C'est différent. Fais attention à lui. À eux tous, d'ailleurs. Ils jouent sur les apparences. — réplique Fleur, plus doucement cette fois.
Alice hoche la tête, pensive. Elle se demande si elle ne se trompe pas sur Marc après tout. Mais une part d'elle refuse d'y croire. Fleur s'approche et l'étreint brièvement.
— J'espère que je n'ai pas été trop dure avec toi. Ce n'était pas contre toi. Je les déteste juste, c'est tout. Bon, je file à mon casier, on se voit demain. Passe une bonne après-midi. — conclut Fleur avant de s'éloigner.
Alice reste plantée là un moment, troublée. Fleur n'a pas été blessante, mais la situation la laisse confuse. Elle continue de se demander si Marc ne s'est rapproché d'elle que pour essayer de récupérer Fleur, et cette pensée la ronge un peu plus chaque jour. quoi penser de cette situation car elle aime toujours un peu trop Marc, Marc aime toujours un peu trop Fleur et maintenant Alice espère que le garçon ne s'est pas rapproché d'elle dans le seul but d'avoir Fleur.
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les étoiles brillent
Teen FictionChristopher avait tout inventé, ça Fleur l'avait bien compris lorsqu'elle avait sentit son monde s'écrouler et ce malgré le soutient de Dylan ou de Benjamin. Mais était-ce suffisant comme raison pour ne plus croire en l'Amour ? C'est compliqué, surt...