Depuis le début de l'été, Raphaël avait été un soutien puissant pour Fleur. Il avait réussi à panser toutes les plaies laissées par Christopher, ainsi que les mensonges et le départ brutal de ce dernier.
Elle ne voulait plus croire en l'amour, et pourtant, Raphaël avait su lui redonner confiance. Peu à peu, il avait reconstruit ce que Christopher avait détruit.
Lors de la rentrée, Raphaël l'avait accueillie dans son groupe d'amis. Il y avait Dylan, qu'elle appréciait beaucoup et avec qui elle s'entendait à merveille ; Alice, devenue la meilleure amie qu'elle aurait pu espérer ; Ander, toujours adorable et qu'elle adorait ; Alexander, incroyablement drôle ; Mathieu, qui semblait constamment triste, presque brisé ; et enfin, Victoria, qui, elle, ne faisait aucun effort pour être sympathique.
À la soirée du Nouvel An, organisée par Victoria, Raphaël avait enfin embrassé Fleur. Elle lui avait rendu son baiser, car cela faisait des mois qu'elle l'attendait secrètement. Christopher appartenait définitivement au passé. Raphaël était son futur.
Alice, plusieurs fois, lui avait demandé si elle était sûre que Raphaël n'était pas qu'un simple pansement. À chaque fois, Fleur avait répondu non. Raphaël avait pansé ses blessures, mais il n'était pas juste un pansement. Il était l'étoile manquante dans sa vie. Il comblait chacun de ses vides sans même s'en rendre compte. Il la complétait.
Peut-être qu'elle n'était pas encore amoureuse de lui, car après tout, qu'était-ce vraiment que le sentiment amoureux ? Mais elle l'aimait beaucoup, et il la rendait heureuse. Pour l'instant, ça lui suffisait.
Alexander et Dylan lui avaient fait promettre de ne pas briser le cœur de leur ami, et Fleur avait promis. De toute façon, elle n'en était pas capable. Raphaël était adorable. C'était elle qui avait l'habitude de se faire briser le cœur, pas l'inverse.
Fleur est assise sur la pelouse près du lycée Saint-Geneviève, en train de déjeuner avec le groupe. William, devenu très proche de Raphaël car ils sont dans la même classe, est là aussi, ainsi qu'Aaron, un autre élève de terminale que Victoria s'amuse à incruster partout. Il est assez pénible.
— J'aime beaucoup ta veste, Fleur. Tu l'as achetée où ? C'est quel créateur ? — demande Victoria d'un ton étonnamment aimable. Cette question surprend Fleur, car elle n'a pas l'habitude que la reine des abeilles lui parle ainsi.
— Merci. Je l'ai achetée chez Zara avec ma grande sœur, Anna. — répond simplement Fleur en haussant les épaules, sans prétention.
Victoria lève les yeux au ciel et soupire, comme si Fleur venait de dire une énormité.
— Oula, Zara... ok... Bon, je retire ce que j'ai dit. Fleur, ta veste est moche. Je plaisantais, évidemment. Et puis, Zara... une boutique pour pauvres. En plus, ils exploitent les enfants pour fabriquer leurs habits, donc bon... — ricane Victoria, satisfaite de sa remarque venimeuse.
— Mais dis donc, c'est super drôle, Victoria ! T'es sûre que tu veux pas être comique ? — rétorque Alice en se redressant pour défendre son amie.
— Toi, ferme-la, la paysanne. — siffle Victoria entre ses dents, son visage se durcissant instantanément.
— M'appelle pas comme ça, connasse. — murmure Alice, les poings serrés.
— T'as dit quoi, là ? — s'écrie Victoria, sa voix montant d'un cran.
Avant que la situation ne dégénère, Dylan intervient, visiblement agacé.
— Putain, calmez-vous, les filles ! C'est chiant vos disputes permanentes.
Raphaël pose doucement son bras sur celui de Fleur, lui offrant un sourire tendre, comme pour l'inciter à ignorer la tension et à se détendre. Elle essaie, mais Victoria et ses piques constantes la mettent sous pression.
— T'es bien rentré après le Nouvel An, Dylan ? — demande Alexander en riant, cherchant à détourner l'attention sur autre chose.
Vu l'état dans lequel Dylan était lors de la fête, tout le monde pouvait se demander comment il avait réussi à rentrer chez lui...
— Oui, ça va. Merci. J'étais mort, mais heureusement, Lucas m'a aidé. — répond Dylan avec un sourire reconnaissant.
— Lucas Bodero ? — l'interroge Mathieu en levant la tête pour la première fois de la conversation.
Dylan et Victoria hochent la tête en même temps. Victoria devait bien savoir comment Dylan avait quitté la soirée, vu qu'elle se déroulait chez elle.
— Ah bah, je le connais, il est dans ma classe. — ajoute Mathieu d'un air maussade, fidèle à lui-même.
— Moi, je l'aime pas. — grogne Raphaël à côté de Fleur, ses traits se durcissant.
— Pourquoi ? — demande William, intrigué.
— Tout le monde sait qu'il est pédé, ça me dégoûte. Je supporte pas ça. En plus, il s'assume, la honte... Il pourrait garder ça pour lui. — lance Raphaël avec un haussement d'épaules, comme si cela allait de soi.
— Non mais ça va pas de dire des trucs comme ça ? — réplique Alice, choquée.
Aaron, avec un sourire narquois, tape dans la main de Raphaël en ricanant.
— Bien dit, mec. — murmure-t-il.
— Ça va, si on peut plus avoir un avis... On nous impose ça partout, on est pas obligés d'être d'accord, quand même ! — s'indigne Raphaël.
Alice se lève brusquement, attrapant sa pastabox et son sac.
— L'homophobie n'est pas un avis, gros débile. Bon, je change de place. Aaron, Raphaël, vous me saoulez. Et toi aussi, Victoria, même si c'est pour d'autres raisons et que ça dure depuis plus d'un an. À plus.
Fleur regarde son amie s'éloigner et se lève à son tour, indécise.
— Tu vas où, bébé ? — lui demande Raphaël, surpris.
— Avec Alice. Je vais pas la laisser toute seule. — murmure-t-elle, presque pour elle-même.
Ander se lève à son tour, emboîtant le pas à Fleur, et ensemble, ils rejoignent Alice, qui s'est assise près du port, visiblement énervée, en train de manger ses pâtes préchauffées.
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les étoiles brillent
Novela JuvenilChristopher avait tout inventé, ça Fleur l'avait bien compris lorsqu'elle avait sentit son monde s'écrouler et ce malgré le soutient de Dylan ou de Benjamin. Mais était-ce suffisant comme raison pour ne plus croire en l'Amour ? C'est compliqué, surt...