Fierté de garçons

Chapitre 20

Naël se réveille vers dix heures, il quitte la pièce en prenant soin de ne pas réveiller la jeune femme. Haneki est déjà dans le salon, griffonnant sur une feuille de papier, l'air fortement concentré. Il relève la tête en apercevant Naël et lui sourit.

« Tout le monde dort encore.

- Tu es levé depuis longtemps ?

- Moins d'une heure. Je comptais finir mon exercice et aller acheter des croissants à la boulangerie pour tout le monde.

- Bonne idée, je me prépare et je t'accompagne. »

Ils s'exécutent et ils prennent la route peu de temps après, il y a une très bonne boulangerie dans le quartier voisin, ils décident donc de prendre la voiture de Naël pour s'y rendre. Ils papotent de tout et rien pendant le trajet.

« Tu sais ce que tu vas faire maintenant ? interroge Haneki alors qu'ils en viennent à leur vie sentimentale.

- Pas vraiment, je ne compte pas revoir Arthur quant à Eishun, j'aimerai réussir à l'oublier au plus vite.

- Tu ne veux pas lui laisser une autre chance ?

- Je l'ai déjà fait plusieurs fois et il m'a déçu, je suis amoureux mais pas idiot.

- Hm, je ne peux pas dire le contraire mais c'est compliqué pour lui aussi, tu sais.

- Tu dis ça comme s'il ressentait quelque chose pour moi.

- Parce-que je pense que c'est le cas, affirme-t-il.

Il ne veut pas en dire trop car ce n'est pas son rôle mais il a fini par comprendre que les deux garçons n'y arriveraient pas si on ne les pousse pas un peu.

- Comment peux-tu penser ça après tout ce qu'il m'a dit, encore avant-hier ?

- Je pense qu'il est perdu et qu'il se voile la face.

- Et de mon côté, je pense qu'il n'a juste pas envie de perdre notre amitié et qu'il ne dit rien clairement à cause de ça mais qu'il ne ressent rien pour moi.

- Va savoir...

- Et toi, avec Charline ?

- Comment ça, Charline ?

- Elle est mignonne, non ? Vous passez votre temps à vous fixer langoureusement du regard.

- Argh, cramé. Je pensais que c'était discret.

- Hm, ça l'est mais je suis plutôt observateur.

- Je l'aime bien, je ne sais pas si elle pourrait devenir plus qu'une amie. Je ne sais pas du tout ce qu'elle pense de moi.

- Je lui demanderai mais elle m'a l'air de bien t'apprécier aussi, ton nom revient toujours dans nos conversations.

- Même si c'est le cas, je n'ai aucune idée de comment me rapprocher d'elle, je n'ai jamais eu de petite-amie.

- Vraiment ? Tu es beau, pourtant.

- Tu ne dirais pas ça parce-que tu es amoureux de mon frère jumeau par hasard ? Ce n'est pas très objectif, s'amuse-t-il.

- Tout de suite ! Non, tu as ton propre charme. Charline est du genre très franche alors si tu fais le premier pas, même un tout petit, elle fera le deuxième.

- Je verrais si une occasion se présente. »

Ils échangent un sourire complice et retournent à l'appartement. Naël a raconté sa nuit à son ami qui n'a pas eu l'air bien étonné et qui ne l'a pas du tout jugé. Il apprécie que ses proches acceptent ses choix.