Chapitre n°27

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Un soleil scintillait de mille feux, m'aveuglant. J'étais là, posé sur le sol. Mes yeux dérivaient sur mon calepin. Il était comporté d'une couverture de couleur rougeâtre et les bordures, elles, étaient bleues et s'associaient à des dessins peu intéressants à mon égard. En réalité j'avais choisi ce journal pour la taille de ses pages qui n'était ni trop grande ni trop petite. Il était également facile à transporter et n'admettait pas de carreaux, seulement des lignes. J'aimais énormément ce cahier, sûrement car c'était mon père qui me l'avait offert petit. Alors j'écrivais chaque moment important de ma vie. Il contenait mes plus beaux anniversaires, mes plus belles balades, mes moments avec ma sœur, mes plus beaux fou rire, ma rencontre avec Hoseok et même le divorce de mes parents. Je n'avais plus écrit depuis ce jour-là. Seulement, je ne voulais jamais oublier celui qui m'avait délivré de ce gouffre. C'est ainsi que j'ai réécrit dedans, cependant aujourd'hui ce carnet me paraissais fade et sans aucune utilité. Étais-ce dû aux révélations de mon père ? Il y a de forte chance. Me voilà à admirer cet objet dans les moindres recoins sans aucun but précis. J'avais peur. Peur de tout. Peur de cet écris que j'allais réaliser. Bien évidemment j'ai prévenu l'homme que j'aime qui m'avait fortement conseillé de laisser place à mes sentiments. Malheureusement je n'ai pu lui dire la vérité de cette peur et inventé un mensonge tout aussi bidon. C'est ainsi que je relisais le message de mon petit-ami, "Prends le temps qu'il te faut, mais libère-toi. Je suis toujours à tes côtés tu le sais. Ce ne sont que des sentiments n'en n'ai pas peur, tout ira bien. Tu es plus fort que ça. Je t'aime mon amour", voici ses mots qui me donnèrent la force nécessaire.

Une page qui était au préalable blanc se retrouve gribouillée d'une couleur foncée. L'écriture était au début magnifiquement soigné se transforment en une notation bâclée. On remarque aussi que la page contient également des gouttelettes d'eau, signe de larmes. Je ne pouvais mettre retenu après ce que j'avais écrit. C'était un surplus d'émotion, par exemple ce passage, "Après tant d'années je le regardais enfin dans les yeux. Je regardais celui qui m'avait porté dans ses bras pour me rassurer, celui qui jouait avec moi, qui me soutenais et m'avait promis la lune alors qu'il ne m'a donnée qu'un trou noir. Je l'aimais malgré tout ça. Comment arrêter d'aimer celui que vous admirez. Mes yeux mémorisaient chaque parcelle de son visage. Je le voyais déjà quitter ma vie. Est-ce si horrible de vouloir le serrer contre sois, de souhaiter passer toute la vie à rire avec lui, à jouer avec lui et retrouver cette complicité ? Est-ce si horrible d'avoir à la fois l'envie de lui dire de partir le plus loin possible de vous, de lui en vouloir jusqu'à s'arracher le cœur, espérer tous les malheurs du monde à cette personne ? Des sentiments si contradictoires, mais le pire est sûrement de savoir qu'il n'est plus le même qu'autrefois et qu'il ne reviendra jamais comme avant..."

Je ne peux m'empêcher de verser de nouveau quelques larmes. J'avais un besoin essentiel d'évacuer toute cette rancœur accumulée. J'étais bien trop mélancolique pour réfléchir correctement. C'est si complexe. Depuis son départ j'avais cessé d'éprouver le moindre sentiment et maintenant une vague d'émotions vient me percuter. Je suis à bout de tout ça. De cette culpabilité qui me ronge chaque jour un peu plus. Je suis à bout de ce spleen permanent. Je suis à bout de cette aigreur qui me consume pendant des années. Suis-je complétement désespéré ? J'en ai bien peur.

Mes yeux viennent se fermer sous l'épuisement moral. C'est ainsi que je restais à dormir pendant un certain moment. Mes rêves divaguaient sur ma famille, sur Hoseok, sur mon copain qui me manquait tellement. Je mourrais d'envie de le revoir, mais comment pourrais-je faire ? Je ne tiendrais même pas ma promesse faites à mon père. Je devais m'éloigner de lui pour le rendre heureux. C'est sur des pensées peu positives et une sonnerie de téléphone, que je me réveillai. Je frottais mes yeux, rougis par le manque de sommeil. J'ouvris mes petits yeux et regardait l'objet qui m'avais tiré de ma récupération. Je levais un sourcil en voyant mon meilleur ami m'appeler à plusieurs reprises. Je pris donc la peine de répondre avec une voix qui fût tout de même épuisé.

Je sais tout...sauf toi  [vmin]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant