Tome 2 - Chapitre 7

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Suite à l'approbation de mon clan, je suis parti en repérage avec Tito, Karlo et Stazek. Il était préférable que nous ne soyons pas trop nombreux pour être discrets, une seule voiture suffisait. Nous avons profité de notre déplacement à Monaco pour visiter la région du Sud. Puis nous avons fait un détour par la Suisse pour y étudier le marché des luxueux bolides et rencontrer quelques contacts afin d'évaluer la possibilité de nous élargir.

Après plusieurs semaines, nous sommes de retour pour rendre nos comptes et partager nos idées. Il fait nuit noire lorsque Tito se gare au terrain. Pour éviter de réveiller tout le camp, il laisse sa bagnole à proximité du chalet. Tous les deux épuisés, nous remontons côte à côte le petit chemin sinueux vers nos caravanes respectives.

— Une dernière clope avant de dormir ? me propose mon frère en me tendant son paquet.

Je le remercie, me sers une cigarette et l'allume en admirant le ciel. Je songe à l'avenir qui s'offre à moi tandis que l'univers scintille dans mes yeux.

— Une étoile filante ! m'indique Tito en pointant l'astre. Fais un vœu !

Je hausse les épaules, sceptique, mais je ne peux m'empêcher de cogiter sur Agnès. Si seulement... Puis je me ravise et chasse ces pensées.

— Me dis rien, sinon il se réalisera pas ! lance Tito en me mettant une tape dans le dos. Demain, il va faire beau !

Je jette à nouveau un coup d'œil vers le ciel qui promet une journée ensoleillée lorsqu'une idée me vient à l'esprit.

— Nous devrions opérer sous la pluie. Plus compliqué pour nous d'avancer vite sur les routes, mais cela effacerait toute trace de notre passage dans les résidences et les rues. La mauvaise visibilité nous évitera d'être repérés, les gens seront moins sensibles aux bruits à cause du vent et des averses. Les fenêtres seront bien fermées...

— Mais où tu vas pêcher de pareilles idées ? s'esclaffe-t-il en tournant après le platane.

Les quatre caravanes se regardent. Celle de Picouly et Yankee est la plus grande, un petit peu excentrée par rapport aux nôtres. Depuis que Paco est marié, il a éloigné un peu la sienne et parle de la changer pour une plus récente. Celle de Tito et la mienne donnent toujours sur la vieille terrasse fabriquée à partir de palettes dont le bois a noirci.

— T'as oublié d'éteindre ton camping* ! me fait remarquer mon frère.

Je réfléchis à notre départ il y a six jours et je me dis que c'est impossible. Picouly est dans tous les cas venue s'occuper de mes chiens, elle aurait forcément coupé la lumière, à moins que ce ne soit elle qui ait omis ce soir.

Je tire deux lattes rapidement sur ma cigarette, la jette sur le sol avant de l'écraser avec la pointe de mon tennis.

— À demain ! lancé-je, pressé d'en avoir le cœur net et de retrouver mes chiots.

Je monte le petit escalier qui grince sous chacun de mes pas et pousse la porte de ma caravane. Sur le tapis de l'entrée sont posés deux sabots en cuir rose. Je les reconnais immédiatement. En me déchaussant, je tends le cou vers ma chambre ouverte et j'y découvre endormi avec mes deux chiens, Belinda.

Je soupire, un peu fatigué, je n'avais pas prévu une nuit passionnée, mais finalement, je ne refuserai pas. Je retire mon pantalon, mes chaussettes et mon polo avant de m'avancer vers le lit. Belinda tient contre son ventre les deux chiots en boule. Cannibal ouvre un œil et me regarde m'allonger. Je caresse son petit crâne pour le rassurer tandis qu'il remue la queue, réveillant par la même occasion Tenia et Belinda. Cette dernière frissonne et remonte la couette sur son visage.

SCAR - Pour le plus grand malOù les histoires vivent. Découvrez maintenant