Tome 2 - Chapitre 12 (suite)

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Belinda et son bébé sont rentrés au camp depuis quelque temps et j'ai tout fait pour éviter de la croiser. Malgré tout ce que j'ai pu dire, cet enfant me ressemble, cela me perturbe et je me pose une multitude de questions que je chasse toutes les unes après les autres. Non, je ne dois pas m'apitoyer sur le sort de ce mioche qui rappelle chaque jour à Bastian que je peux être plus fort que lui.

Je suis au courant par mes frères qu'il vit très mal cet affront et qu'il est régulièrement alcoolisé, à certains moments il lui arrive d'être extrêmement violents avec son entourage. Malheureusement, Belinda fait également quelquefois les frais de son état, mais je n'y peux rien. Elle a désiré et accepté ce mariage. Elle n'a qu'à s'en accommoder, je dois me concentrer sur mes projets et je suis bien content de ne plus vivre au cœur des tumultes du terrain. Je n'aurai pas supporté la proximité et les regards enragés de mon cousin sur moi. J'aurais été obligé de l'affronter.

Un soir, tandis que je commence à peine à fermer l'œil, mes chiens se mettent à aboyer à l'extérieur. Leur façon de faire est agressive, ils me préviennent d'un danger. Aussitôt, je bondis sur mon fusil et entrouvre délicatement le store de ma fenêtre. Mes deux fidèles amis tiennent en joue une silhouette de femme qui garde contre elle un bébé en train de hurler : Belinda !

Je grommelle intérieurement qu'elle n'a rien à faire ici, puis je dépose mon arme sur le plan de travail de la cuisine. Je me méfie, il ne faudrait pas que Bastian soit dans les parages.

J'émets entre mes dents un sifflement qui calme aussi vite mes chiens. Les deux bêtes reculent et viennent me retrouver. Je les fais asseoir à mes pieds avant d'interroger Belinda :

— Qu'est-ce que tu veux ?

— Scar, aide-moi ! me supplie-t-elle paniquée.

Elle avance vers moi pendant que je l'observe s'approcher à toute vitesse.

— T'es seule ?

Je jette un coup d'œil vers le camp, pour être certain qu'il ne s'agisse pas d'un guet-apens.

— Oui !

Rassuré, j'allume le projecteur de ma terrasse et quelle n'est pas ma surprise de découvrir Belinda, le visage tuméfié. Je n'ose pas lui demander qui lui a fait ça, car je me doute de la réponse. Elle serre toujours contre son cœur son rejeton, emmitouflé dans une couverture en laine qui ne laisse apparaître que ses deux yeux grands ouverts.

— Scar, aide-moi, s'il te plaît ! Si tu le fais pas pour moi, fais-le pour ton fils, murmure-t-elle sur un ton désespéré. Il veut nous tuer...

Je jette un œil vers le bébé. Je ne trouve pas qu'il me ressemble, le mioche est minuscule et bouffi, dans l'obscurité, c'est difficile à évaluer. Je reste indifférent au marmot qui ne m'inspire rien, je n'ai pas la fibre paternelle. J'hésite même à les faire entrer, je suis conscient que si je donne ma protection à Belinda, je ne pourrai plus revenir en arrière. J'aurai la mère et le gosse dans les pattes, Bastian ne les reprendra pas et je n'aurai plus les moyens de m'en débarrasser.

Je détaille le visage de la jeune mère, son œil est très enflé, elle peine à l'ouvrir. Sa lèvre est entaillée, du sang a coulé jusque dans son cou. Je rage de voir dans quel état Bastian l'a mise, je serre les poings, quel salaud est-il pour lever la main sur une femme ? Je me laisse attendrir par son air pitoyable et je ne m'imagine pas la renvoyer là-bas.

Je finis par lui proposer d'entrer.

— Où est-ce que je peux le coucher ? me demande-t-elle, en désignant l'enfant.

J'ouvre une petite chambre et allume la pièce.

— Vous pouvez dormir là !

Elle dépose le bébé sur le lit et se tient le ventre. Contrairement à ce que je pensais, il ne l'a pas frappé qu'au visage, il l'a fracassé. Belinda est remplie d'ecchymoses. Le découvrir ainsi me met dans une rage folle. Je saisis mon fusil, vérifie qu'il est bien chargé et attrape une dizaine de cartouches supplémentaires au fond d'un tiroir pour les glisser dans mes poches.

— Scar, qu'est-ce tu fais ? m'interrompt Belinda.

Je jette un regard sur elle, mais ses blessures m'impressionnent et me font souffrir. Peu à peu je réalise ce que Bastian lui a fait, c'est exactement comme s'il me l'avait fait à moi. Les plaies de Belinda réveillent tous les supplices qu'il m'a infligés plus jeune. Je ne peux plus l'accepter. L'heure est venue pour moi de le réduire à néant.

— Reste ici ! lui ordonné-je.

— Non, Scar ! Je t'en supplie, ne fais pas ça !

Je siffle mes chiens pour les poster devant la porte de ma caravane tandis que je fonce d'un pas décidé vers le terrain.

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Savez-vous que Scar a gagné un WATTYS ???

SCAR - Pour le plus grand malOù les histoires vivent. Découvrez maintenant