The past

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    L'extérieur de la boutique était aussi irréprochable que l'intérieur. Pas un seul des vêtements exposés ne possédaient de plis, les meubles paraissaient tous neuf et une légère mélodie produite par une platine à vinyle emplissait l'endroit. Lorsqu'ils étaient entré un petit son avait signalé leur présence mais personne n'était présent.

-Toujours à abandonner la caisse ! S'exclama Arthur en souriant.

Merlin supposa que le propriétaire devait être un ami du blond et préféra se concentrer sur la beauté de l'endroit même si il lui rappelait les sombres années 50. Alors que ses yeux étaient virés sur une veste verte étrangement flashy, un homme sortit d'une pièce à la droite d'Arthur, tout sourire, avec un costume protégé par un sac transparent entre les mains.

-Je vous attendais, monsieur Pendragon. Fit-il avec une joie sincère.

Le sorcier se tournait vers le gérant pour le saluer, quand son cerveau s'arrêta brusquement de fonctionner. Le vendeur était plutôt jeune, la peau aussi blanche qu'un cadavre, des cheveux d'un noir encre ondulant au-dessus de ses clavicules et des yeux d'un bleu saphir qui semblait luire d'amusement. Merlin chancela contre son gré face à cette soudaine apparition, attirant le regard du nouveau venu sur lui. Le regard de Mordred.

-Un ami ? Demanda Mordred au blond, intéressé.

Heureusement pour Merlin, Arthur se chargea de le présenter. Il ne savait pas s'il aurait pu dire quoi que ce soit tant sa gorge était encombrée par de l'angoisse à l'état pur.

-Il remplace Genièvre le temps de la grossesse, C'est Merlin.

Mordred n'avait pas non plus ôter son regard si perçant du visage boulversé de sentiments différents de Merlin. L'atmosphère autour des deux brun était palpable. Du côté de Merlin, ce n'était que méfiance mais du coté du propriétaire, c'était de la fascination.

-Je suis passé voir les nouvelles tenues que tu as reçu, Fit Arthur sans remarquer l'étrange échange.

Mordred brisa le contact visuel à contre cœur comme si on venait de le sortir d'un songe, et fit signe au blond de le suivre.

-Je savais que vous viendriez un jour ou l'autre. Commença-t-il en déposant son costume sur le comptoir de la caisse. J'ai mis quelques tenues de coté pour vous.

Le Pendragon ne dissimula pas son excitation à l'idée d'essayer des vêtements de hautes qualités. Tandis que le gérant s'éloignait à la recherche des costumes tant désiré, Merlin demanda:

-De tous les endroits qui existent, N'y en a-t-il pas un autre où vous pouvez acheter des costards ?

- Mordred a dessiné absolument toutes les pièces que tu vois ici et ce sont de purs chef-d'œuvre. Il n'y en a pas beaucoup mais leur qualité est incomparable. Alors, non.

-Vous me flatté, Lança Mordred en revenant avec trois complets au bout d'une cintre.

Le regard d'Arthur se posa sur les pièces et, après quelques minutes de réflection, il s'empara de la totalité avant de disparaître dans une cabine d'essayage. Merlin était trop occupé à ronchonner sur le refus d'Arthur d'aller voir ailleurs pour remarqué le regard insistant de l'autre. C'est lorsque ce dernier l'interpella qu'il constata qu'ils étaient seuls. Quelques mètres les séparaient l'un de l'autre et le sorcier trouvait que ce n'était pas assez.
Merlin paniqua intérieurement en voyant Mordred s'avancer vers lui. Il était dans la même situation qu'un enfant piéger dans sa chambre par une araignée bloquant la sortie. Que faire ? S'il fuyait, il abandonnerait Arthur aux mains de l'ennemi et s'il se défendait avec la magie, peut être qu'il tuerait un homme innocent. Il fit tout de même face à l'adversité tout en préparant un sort au cas où Mordred sortirait une épée de nulle part en lui promettant de le poursuivre dans les siècles à venir pour tuer Arthur encore et encore. Le possible futur criminel prit les mains de Merlin avec une délicatesse hyperbolique, les posa contre sa poitrine et clama sa pensée:

-C'est la première fois que je vois un homme aussi beau. Susurra-t-il avec une admiration réel.

La méfiance du sorcier se changea irrémédiablement en gène. Le bon coté était que ce Mordred ne planifiait pas d'attenter à la vie d'Arthur. Sous le regard joviale de Mordred, les oreilles de Merlin virèrent au pourpre alors qu'il balbutiait des mots incompréhensibles.

-Je ne comprends rien à ces boutons de manchettes ! Se plaint Arthur derrière le rideau de la cabine.

-Veuillez m'excuser, Fit le gérant au sorcier avant d'accourir à la rescousse de son client en difficulté.

Merlin se dit alors que fuir ne serait pas une mauvaise idée finalement mais il était bien trop largué par les événements pour bouger. Il avait eu droit à une Genièvre enceinte de Lancelot, une Morgan star de télévision, une Morgause manager et maintenant Mordred le trouvait attrayant ? Il commençait à regretter sérieusement les batailles épique où les problèmes se réglaient à coup de sortilèges ou de quêtes. Sa santé mentale n'était pas disposée à encaisser ces nouvelles informations.
Et elle n'était vraisemblablement pas au bout de ses peines car Mordred ne tarda pas à revenir à son grand dam.

-N'avez-vous jamais pensé devenir mannequin ? Ajouta-t-il très naturellement.

-Qui ? Moi ? Vous voulez dire; me mettre dans des positions étranges devant un photographe pour me retrouver dans un magazine ?

Le hochement de tête de Mordred lui confirma la folie de ce monde. Personne n'irait acheter quoique ce soit avec son visage placardé dessus:

-Depuis quelques temps, j'ai l'impression de faire les mêmes choses. Aucune de mes nouvelles créations n'est réellement incroyable. Mais il ne m'a fallu qu'une minute à vous détailler pour retrouver l'inspiration.

-Où est-ce que vous voulez en venir ?

Le brun tata sa chemise prune pour en sortir un petit calepin à spirale. Il griffonna sur une des feuilles et la déchira avant de la lui tendre. Merlin y lu un numéro qu'il supposa être celui du brun:

-J'aimerais que vous portiez une de mes créations et me laissiez vous prendre en photo. Je comprendrais si vous refusez mais si vous changez d'avis, appelez moi.

Soudain, Arthur tira le rideau pour montrer aux deux compères sa tenue mais son sourire arrogant disparut dans la seconde en voyant Merlin accepter un papier de la part de Mordred. Il ne savait pas si c'était de la jalousie qu'il ressentait ou de la curiosité. Tout ce qu'il pouvait dire, c'est qu'il n'avait plus envie d'essayer de costards:

-J'ai fait mon choix! S'exclama-t-il sans lâcher la feuille mystérieuse des yeux.

-Mais vous n'avez essayé qu'une seule tenue, Fit remarquer Mordred en se tournant vers son client.

Arthur esquissa un bref sourire en passant son bras derrière la nuque de son domestique. Il n'avait pas remarqué à quel point ce geste semblait signifier que Merlin était sa propriété:

-Merlin m'a fait comprendre qu'il n'appréciait pas cette boutique alors je ne vais pas le forcer à y rester plus longtemps ! Déclara-t-il, fier de son excuse.

Il ne laissa même pas le temps au sorcier de le contredire ou de simplement parler, qu'il se changea en quatrième vitesse. C'était probablement la première fois qu'il choisissait un vêtement aussi vite. À peine avait-il payé qu'il se dirigeait déjà vers la sortie. Néanmoins, il fit l'erreur de ne pas vérifier si Merlin le suivait et c'est au moment où il s'en souvint, qu'il vit Mordred baisé la main du brun dans son dos.

-Merlin ! S'époumona-t-il manquant de tuer son pauvre serviteur d'une crise cardiaque.

Le concerné ne perdit pas plus de temps et suivit son tyran à l'extérieur sous le regard toujours aussi amusé de Mordred.

-Merlin...Murmura-t-il en sortant son cellulaire pour téléphoner à un certain Gaius.

Ton destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant