À une certaine heure de la nuit, un bon nombre d'invités commencèrent à s'en aller et Arthur aurait apprécié en faire de même mais Gauvain était tout affairé à retrouver sa sexualité en flirtant avec sa sœur. Flirt qui ne semblait pas se dérouler de la meilleure des façons. Il avait bien trop bu pour paraître aussi galant qu'il le souhaitait.—Une soirée entre potes qu'il disait... Pesta le blond désormais seul sur la table.
Ses amis avaient rapidement oublié cette idée farfelue de rester ensemble et s'étaient éparpillés aux quartes coins de la salle. Alors que le Pendragon se résignait à abandonner son ami à sa quête amoureuse, il aperçut Merlin. Le brun sortait d'une chambre accompagnée de Mordred, un sourire satisfait aux lèvres. Cette fois, il n'eut guère besoin de se précipiter entre les deux par pur jalousie, c'est le sorcier qui salua le styliste pour le rejoindre ensuite.
—Vous vous êtes bien amusé ? Grommela Arthur à peine fut-il assez proche de lui.
Sa colère ne put pas aboutir face aux remerciements que lui fit Merlin en riant d'une manière enfantine:
—Merci de m'avoir proposé cette sortie ! J'espère que je ne vous ait pas fait attendre. Ajouta-t-il en jetant un coup d'œil à une horloge non loin de là.
Après avoir vérifié que le véritable retardataire—soit Gauvin—était toujours en train de vanter avec volupté les « magnifiques yeux » de sa sœur, Arthur posa sa main derrière la tête de son domestique, ébouriffa ses cheveux pendant une demi-minute et l'entraîna vers la sortie.
—Gauvin ne nous rejoins pas ?
—Un peu de marche lui fera le plus grand bien. Déclara le blond en souriant en coin.
Ils n'étaient donc plus que deux. Marchant sur le pavé désert de la ville endormie. L'air transportait encore la mélodie presque étouffée de la fête désormais à quelques mètres derrière les deux hommes. Ils restèrent plongés dans la fraîcheur nocturne durant une vingtaine de minutes avant que Merlin ne brise le silence:
—Pour votre gouverne, je ne faisais absolument rien de ce que vous imaginez avec Mordred.
—Je n'imaginais Absolument rien ! S'offusqua Arthur presque trop rapidement. Qu'est qui te fait dire que j'imaginais quoi que ce soit ?
—Vous ressembliez à un vieil époux jaloux, Se moqua Merlin en éclatant de rire sous le désappointement princier. Votre regard en disait bien assez.
Arthur se préparait à nier tout en bloc quand ses yeux entrèrent en contact avec les pupilles du sorcier. Dès ce moment précis, ses lèvres décidèrent de prendre le relais sans son accord:
—J'étais jaloux, c'est vrai. Et cela à l'idée que quelqu'un d'autre ait pu t'avoir avant moi.
Malgré la rébellion de ses lèvres, le blond fut fier de sa réponse et de la réaction qu'elle engendra. Merlin ne put réprimer un sourire avant de fixer un point invisible au bout de la rangée de buildings. Il n'était plus aussi triste qu'il y avait quelques semaines, Mordred lui ayant permis de vider son sac émotionnel. Il se sentait plus léger. Parler à quelqu'un, c'était tout ce dont il avait toujours rêvé.
Presque tout.
—Rien ne pourra se passer entre nous, Arthur. Déclara-t-il doucement en s'arrêtant devant la voiture du blond. Pourquoi vous acharner ?
—Qu'est-ce qui te fais dire que rien ne se passera ? Le questionna Arthur sans broncher.
Ce moment, Merlin avait l'impression de l'avoir vécu.
—Pas avec votre futur mariage et encore moins avec un père comme le vôtre.
Contre toute attente, Arthur sourit. Ce n'était pas un rire cynique, condescendant ou de frustration mais de joie. Il se tint en face de son domestique et lui demanda confirmation:
—Si j'ai bien compris, sans ces deux problèmes, tu accepterais d'être avec moi ?
—Je n'ai pas dit ça, Tenta Merlin en jouant avec une mèche de ses cheveux.
En réalité, au fur et à mesure que Merlin racontait ses déboires et ses aventures à Mordred, il s'était rendu compte d'à quel point, parmi tous, celui qu'il souhaitait le plus revoir était Arthur. Peut-être était-ce dû à la prophétie de Kilgaarah mais ce n'était pas par simple amitié. Ce n'était un secret pour personne qu'il aimait Arthur mais il n'avait jamais cherché à savoir à quel point.
—Tu l'as pensé.
—Vous n'avez aucune preu...
Merlin fut heureux que le véhicule soit stationné juste derrière lui quand le corps d'Arthur se colla soudainement au sien au même titre que ses lèvres. Le sorcier était certain que si elle n'avait pas été là, ils seraient probablement tomber sur le bitume. Au début, ce n'était qu'un chaste baiser mais la sensation qu'ils ressentirent fut bien trop cathartique pour qu'ils en restent là. Ce simple effleurement poussa Merlin à encadrer le visage du Pendragon de ses mains pour le ramener à lui. Ils s'embrassèrent désespérément comme si leurs vies dépendaient de cet échange. Comme si, l'idée même de se séparer l'un de l'autre était horrifique. Pourtant, le manque d'oxygène dépassa ce besoin et ils ne se séparèrent que de quelques millimètres. Juste assez pour inhaler de l'air frais.
—Si ce n'est pas une preuve... je ne sais pas ce que c'est, Ironisa Arthur en happant de temps à autres les lèvres du sorcier.
Leurs souffles erratiques s'entremêlaient en de petits halètements presque inaudibles dans l'immensité de la rue où ils se trouvaient.
—Je ne veux pas que vous vous mettiez votre famille à dos. Avoua Merlin en reprenant une respiration à peu près normale.
—Et tu ne fait pas partit de la liste de tout ce que j'accepterais un jour de perdre. Répliqua Arthur avec autant de sérieux que le jour où il avait dû faire un discours sur la guerre contre les Saxons.
Alors que Merlin s'apprêtait à l'interroger sur ce qu'il pensait dire à son père, la voix de Gauvain emplit tout l'endroit:
—Faux frères ! S'égosilla-t-il tout en chancelant vers eux. Vous comptiez partir sans moi ?! On ne se débarrasse pas si facilement de...
Les deux hommes préfèrent détourner le regard quand le nouveau venu se décida à rendre tout ce qu'il avait pu ingurgiter sur le sol.
—Je vais bien... Geint Gauvain en levant un poing victorieux avant de s'effondrer de tout son long.
—Tu le portes, Déclara Arthur à Merlin en grimpant dans sa voiture.

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Ton destin
FanficArthur est mort il y a environ 1600 ans et tous ses amis quelques siècles auparavant, alors, comprenez que Merlin ne s'attende pas à les revoir au 21ème !