Les clochettes accrochées au dessus de la porte du sorcier se dandinaient furieusement face à la montée en puissance de vent. Les plantes se balançaient de gauches à droites autour du couple assis au sol à se regarder dans les yeux. Tout aurait pu prendre feu qu'il ne briserait pas le contact visuel avec l'autre. Ils étaient seuls dans leur bulle. Leurs doigts se frôlaient doucement tandis que Merlin regardait la bague se glisser parfaitement autour de son annulaire. Soudain, le sorcier se perdit dans la déflagration de magie qui s'insuffla brutalement en lui et Arthur fut aveuglé par les milles et unes images qui passaient dans sa tête.« Pour qui tu te prend ? Pour le Roi ?»
Le blond avait l'impression de regarder un film sur sa vie à Camelot avec toutes les personnes de son entourage dans des rôles différents. Le plus récurrent, celui qui était toujours à ses côtés restait Merlin.
« Votre vie est plus importante que celle d'un serviteur !»
Il était toujours là pour l'aider malgré son comportement, ses choix et ce, jusqu'à a fin.
« je ne peux pas...je ne vais pas te perdre...»
Merlin fut le premier à sortir de sa transe, encore chamboulé par toute cette magie à l'état pur qu'il sentait encore couler dans ses veines. Alors qu'il essayait de se faire à la puissance des sensations qu'il ressentait, il constata les larmes qui ruisselaient sur les joues du Pendragon:
—Tout va bien Arthur ? Demanda-t-il inquiet, est-ce que je t'ai fait mal quand...
— 1600 ans... Souffla Arthur sans le laisser finir, Tu étais seul pendant toutes ces années Merlin...
Le concerné sentit son cœur s'emplir à la fois de joie, de nostalgie et d'à peu près tout les sentiments connu à ce jour. Il laissa enfin ses larmes couler devant son Roi comme il avait voulu le faire depuis des siècles et hocha simplement la tête tant il lui était difficile de parler. Arthur était de retour.
Ce dernier le serra entre ses bras si fort qu'il aurait pu le briser en deux:
—Je suis là maintenant... Murmura-t-il en sanglotant. Je n'irais nul part.
Le visage du sorcier s'illumina d'un sourire alors qu'il essuyait ses larmes:
—Genièvre s'est parfaitement occupée de Camelot pendant votre absence... L'informa le brun en enfouissant son visage dans le cou du Pendragon.
Les doigts d'Arthur se perdirent dans la tignasse brune de Merlin tandis qu'il lui chuchotait qu'il n'en doutait pas une seconde:
—Ma demande tient toujours et je n'accepte pas les refus. Ironisa Arthur.
—Quelle demande ?
Arthur tint les épaules de Merlin et le décolla légèrement de son torse, juste assez pour qu'il puisse le regarder:
—Je t'aime Merlin.
Le sorcier se redressa d'un coup sous le regard amusé d'Arthur qui poursuivit calmement:
—Il y avait encore quelques années je n'aurais jamais pu te le dire et je ne l'aurais pas accepté. Maintenant, je veux rattraper tout ce temps perdu à te le répéter encore et encore et te le prouver chaque jour.
—Vous aimiez Genièvre...
—Lorsqu'une relation est impossible, on a tendance à en créer d'autres... comme tu l'as fait avec Freya.
Merlin se souvint avoir voulu quitter Camelot avec elle et de tout ce qu'il avait ressentit à son égard.
—En quoi est-ce si différent ? Demanda-t-il tout de même. Uther n'acceptera jamais que tu t'amouraches avec un homme et encore moins un...
—Il s'y fera car je ne changerais pas d'avis. Déclara Arthur en lui prenant sa main ornée par Excalibur.
Le Roi resta silencieux pendant un moment, comme s'il voulait être sûr que Merlin soit prêt à l'entendre dire:
—Veux-tu m'épouser ?
— Je vous emmerde ! S'exclama Gauvain à plusieurs kilomètres du petit coin d'amour des deux hommes.
Pendant qu'Arthur et Merlin discutaient à la belle étoile, Gauvain était sur le point de montrer son doigt favoris à un officier de police offusqué par tant d'impétuosité. Heureusement pour son casier judiciaire, Perceval l'éloigna de l'agent, s'excusa à sa place et l'entraîna tant bien que mal hors de l'agence.
— 48 heures ! S'époumona-t-il une fois dehors, ils veulent que j'attende encore une journée ?!
Gauvain se faisait un sang d'encre pour Arthur et ne s'était pas arrêté de le chercher dans tous les endroits où il aurait pu se cacher.
—Calmez-vous, Le conseilla Perceval, Ça ne sert à rien de s'énerver comme ça.
Le brun hocha vivement la tête, fit quelques aller-retours dans un silence de mort avant de reprendre de plus belle:
—Et s'il a été kidnappé ? Une journée suffirait pour que le Freddy Kruger qui le retient lui fasse toute sorte de choses !
—Si c'est lui le coupable, je ne pense pas que la police puisse faire grand chose. Se moqua subtilement le blond en feignant une quinte de toux.
Lorsque Gauvain se tourna brusquement vers lui, Perceval crut qu'il se ferait gratifier de tout les jurons du monde mais le brun s'arrêta dans son élan. Il avait été stoppé par le sourire moqueur de l'ancien chevalier. Cette simple rangée de dents blanches avaient suffis pour lui ouvrir les yeux sur son comportement plus qu'exagéré. Il s'était même rendu compte devant qui il venait de faire tout une scène et avait préféré se laisser glisser le long d'un mur en ébouriffant ses cheveux pour se vider la tête.
—Désolé, Fit-il en soupirant. Je me suis mis à sautiller partout en hurlant comme un grimlin'zs.
Perceval s'assit juste à côté de lui et lui rendit son sourire:
—Je dirais plutôt une maman oie, Lança-t-il en souriant. Mais c'était assez mignon.
Les derniers mots prononcés par Perceval mirent le cerveau du pauvre Gauvain en panne et il prit son silence comme le feu vert pour poursuivre:
—La façon dont tu t'inquiètes pour tes amis est admirable.
—Arthur est comme un frère pour moi. Déclara-t-il en couvrant son visage entre ses mains.
—J'espère qu'Uther le verra un jour. Ajouta Perceval en souriant.
—Même s'il le voyait, je n'aurais jamais le droit de côtoyer Arthur de son vivant. Trancha Gauvain après avoir réglé son problème d'encéphale, Pour faire partie du scooby gang il faut être riche et j'en viens même à me demander, sans vouloir te vexer, pourquoi il te laisse crécher au manoir.
Le raclement de gorge du blond ne dupa pas Gauvain le moins du monde.
— Tu n'es pas... tu ne peux pas... Balbutia-t-il en comprenant. Tu ne t'habilles pas avec des vêtements de marque, tu n'es pas un gamin arrogant et tu travailles !
Pour la énième fois, le caractère du brun amusa Perceval.
—Je ne pense pas qu'un peu de capital suffit à arrêter tout travail ou serait une bonne raison d'avoir une attitude condescendante et j'aime les choses simples.
En quelques mots, Perceval venait à nouveau de percer le cœur peu préparé par tant de simplicité et d'authenticité de Gauvain. Il venait d'apprendre ce que cela faisait de tomber amoureux deux fois de la même personne. Cet homme était une sorte de prince charmant bien trop parfait pour son propre bien.

VOUS LISEZ
Ton destin
FanfictionArthur est mort il y a environ 1600 ans et tous ses amis quelques siècles auparavant, alors, comprenez que Merlin ne s'attende pas à les revoir au 21ème !