Merlin se retrouva entre rêves et réalité à se battre pour en savoir plus sur son destin. Tout était flou, virant peu à peu au noir. Il gémissait sans arrêt qu'il devait forcément y avoir une autre solution mais la voix du dragon restait sur stoïque à ses prières : « C'est le seul moyen ».
Alors qu'il se démenait pour ne pas se réveiller, une main se posa délicatement sur son front et le sortit de sa torpeur. Il brisa cette douceur en se relevant trop rapidement et sa tête entra en collision avec quelque chose de dur. En entendant quelqu'un geindre de douleur, il comprit plutôt rapidement qu'il venait de blesser quelqu'un:-Bonjour... Fit Arthur sous le ton de la reproche.
-Pardon, s'excusa le sorcier en se massant le front.
Lorsque la douleur se calma, Merlin se rendit enfin compte de l'étrangeté de la situation. Arthur était à son chevet et faisait le tour de la petite chambre comme s'il cherchait une bonne excuse pour ne pas le regarder, Le brun commença alors à se questionner sur sa présence ici bas quand il bondit soudain hors du lit:
-Quel heure est-il ? Paniqua-t-il, Je suis désolé, je n'ai pas préparé le petit déjeuner et vous devez être en retard !
Arthur qui ne s'attendait pas à autant d'empressement de si bon matin, se moqua sans vergogne de son domestique. Il était bien content de s'être réveillé plus tôt aujourd'hui malgré sa gueule de bois. Il n'avait pas pu retirer le conseil de Gauvain de sa tête de toute la nuit, alors pour se changer les idées, il était allé se balader dans les couloirs.
C'est en passant devant la porte de Merlin qu'il avait entendu des plaintes murmurées tout bas. Arthur avait tout d'abord pensé que le résident de cette chambre était au téléphone avec un membre ennuyeux de sa famille mais il ne l'avait jamais vu avec un portable. Ensuite, son esprit lui avait projeté la possibilité que Mordred se soit infiltré dans sa chambre pour s'amuser avec le brun inoffensif. Malgré le fait qu'il était au courant de l'absurdité de cette dernière scène, il était entré sans hésiter et avait découvert le sorcier plongé dans un sommeil plutôt agité.-Je suis en avance, Finit-il par dire. Tu semblais faire un cauchemar.
Le sorcier se souvint soudainement de ce que Kilgaarah lui avait dit et se sentit enrobé dans un intense sentiment de gêne. Heureusement pour lui, Arthur était bien trop préoccupé par la tenue qu'il portait pour remarquer cela. Ce n'était pas le genre de robe de chambre que le Pendragon avait l'habitude de voir mais plutôt une sorte de chemise de nuit pour personnes âgée bien trop grande et moyenâgeuse pour un homme comme Merlin. L'épaule pâle du sorcier était complètement découvert, de même pour une partie de son pectoral tandis que ses cheveux se brouillaient dans un trifouillis de bouclettes. Il avait à la fois envie de se moquer de sa tenue et maudire le bout de tissus qui l'empêchait de voir le reste du corps de son domestique.
-Arthur ? Le rappela Merlin à l'ordre.
Le concerné sortit brutalement de ses pensées et remit sa sexualité en question pour la deuxième fois de sa vie. La première étant lorsqu'il avait rencontré ce fameux Merlin.
-Tu disais ? Fit-il en chassant les questions existentielles de son esprit.
-Vous êtes venu dans ma chambre parce que vous craigniez que je fasse un cauchemar ? L'interrogea le brun pour la seconde fois.
-Je n'ai pas le droit de m'inquiéter pour mes domestiques ? Je ne suis pas un monstre. S'offusqua Arthur sous le rire de son interlocuteur.
À l'instant, le Pendragon se rendit compte qu'il n'avait jamais remarqué à quel point son sourire était radieux et chaleureux. La candeur qui émanait de lui, gonflait le cœur du blond comme s'il avait honte de lui avoir fait du mal jadis.
-Je voulais aussi faire plus ample connaissance avec toi. Déclara-t-il d'une traite sans réfléchir.
Quelques secondes leurs suffirent pour sentir le sous-texte:
-Enfin...de manière tout à fait platonique...amicale...? Balbutia Arthur en s'auto flagellant mentalement.
La raison du sorcier lui ordonnait de refuser car il y avait de grandes chances pour que leur échange les mène à se rapprocher et nourrir un destin qu'il trouvait injuste. Arthur était mort pour Albion et maintenant on lui demandait de sacrifier jusqu'à sa vie personnelle pour ce même idéal. Merlin ne voulait pas manipuler son ami encore une fois et espérait aller à l'encontre des paroles du dragon. Cependant, son cœur désirait le plus au monde pouvoir de nouveau s'ouvrir à ce vieil ami. Il avait beau être heureux de pouvoir être aux côtés de toutes les personnes qu'il chérissait, il se sentait seul. Depuis des centaines d'années cette solitude lui rognait l'âme et il s'accrochait tout ce temps, de toute ses forces, à l'espoir qu'Arthur revienne.
Il leva alors les yeux vers le blond, un paradoxe s'imposant à lui et refusa cordialement:-Je suis désolé mais je préfère ne pas parler de mon passé...
Arthur ne lui en tint pas rigueur, cela relevait du domaine personnel. Lui même ne comprenait pas ses actions, il n'avait pas été aussi direct avec Genièvre. Néanmoins, il n'avait aucune envie d'abandonner.
-Alors peut-on parler de ton présent ? Lança-t-il à la grande surprise du sorcier. Pourquoi vouloir travailler pour moi ?
Merlin réfléchit à la réponse la plus plausible pendant quelques minutes avant de choisir la plus naturelle:
-Vous me rappelez quelqu'un.
-Ton ancien patron ? J'aimerais bien le rencontrer, comment était-i... Tenta-t-il curieux.
-Vous pensez m'avoir si facilement ? Se moqua Merlin amusé.
Arthur lui rendit son sourire et s'assit à côté de lui avant de lui poser une autre question:
-Tu penses que l'on deviendra aussi proche que vous l'étiez ?
Merlin aurait adoré mais il craignait bien trop d'activer quelque chose d'autres que de l'amitié.
-Nous sommes trop different. Vous êtes le fils d'un homme influent et moi un paysan qui nettoie votre maison pour deux sous. Souffla-t-il en espérant ouvrir les yeux de son ancien Roi sur l'impossibilité pour eux d'être proche.
-Dans les romans ça se termine plutôt bien habituellement. Ironisa Arthur.
-Mais ce n'est pas une histoire...
Après un long moment de silence, Arthur rétorqua:
-Si.
Merlin sentit ses mains se faire délicatement envelopper entres les pommes du blond qui les porta à ses lèvres. Est-ce qu'Arthur savait ce qu'il faisait ? Pas le moins du monde. Toutefois, c'était la première fois qu'il était aussi sûr de sa décision. Il ne craignait même pas d'être poursuivit pour abus de pouvoir ou harcèlement sexuel. Tout ce qu'il avait en tête, c'était un panneau géant qui lui faisait signe de se lancer à pied joint.
-C'est mon histoire et je veux que tu y joue un rôle important.
-Vous me connaissez à peine. L'informa Merlin sans savoir comment réagir fasse à tant de détermination.
-Je ne pensais pas pouvoir vivre sans Genièvre jusqu'à ce que tu apparaisse. De tous les hommes que j'ai connu, tu es le seul qui semble aussi spécial et...j'ai cette impression que...
Le sorcier ne parvint pas à trouver les mots pour empêcher le destin de frapper et se sentit désarmé. Voyant la confusion du sorcier, Arthur posa une main sur sa chevelure d'encre et l'ébouriffa joyeusement:
-Je ne te demande pas de tomber amoureux de moi mais je voulais que tu saches ce que je ressens.
Il sentit Merlin se détendre à ce contact et lui fit une pichenette par machiavélisme:
-Maintenant, tu ferais mieux d'aller cirer mes chaussures. Ordonna-t-il en souriant. Morgan organise une petite fête pour le retour de père et je veux que tu y sois.

VOUS LISEZ
Ton destin
FanfictionArthur est mort il y a environ 1600 ans et tous ses amis quelques siècles auparavant, alors, comprenez que Merlin ne s'attende pas à les revoir au 21ème !