Ton destin

Father

-Arthur m'a raconté votre rencontre. J'ai cru entendre le résumé d'un vieux film à l'eau de rose, Se moqua-t-elle en s'attablant.

Merlin put à nouveau respirer et évita de s'écrouler en s'appuyant discrètement à une chaise non loin.

-Il t'a décrit avec perfection ! Il a peut-être oublier de dire à quel point tu es mignon.

Merlin jeta un coup d'œil à Gauvin à qui il espérait ne pas voler la vedette mais celui-ci était trop occupé à s'extasier devant elle.

-Est-ce que tu as réellement pleuré ? Je ne pensais pas que mon frère pouvait attrister qui que ce soit.

-Il faut dire qu'il passe la plus grande partie de son temps à mettre votre père dans tout ses états. Lança sa manager en s'asseyant juste en face de l'assiette qui couvrait la tâche de tantôt.

Merlin fut trop occupé à y penser pour redorer le blason du Pendragon. C'est Gauvain qui s'en chargea avec un large sourire tout en s'adossant à un mur:

-Voilà une langue bien fourchue. Je parie que vous passez votre temps à la limer avec l'argent que vous vous faites sur le dos de cette famille.

-Je ne vous permet pas ! S'offusqua-t-elle alors que le brun la toisait avec arrogance.

Morgan leur demanda de se calmer avant de soupirer de lassitude. Alors qu'elle se massait le crâne, Merlin remarqua qu'elle portait un bracelet en argent. Il était assez imposant et on pouvait y voir des inscriptions gravés vers l'intérieur. Cet objet lui paraissait familier mais il n'arrivait pas à se souvenir de quoique soit concernant un bijou. C'est l'entrée d'Arthur qui le tira de ses pensées.

-Gauvin ? Tu comptes vraiment venir à chaque fois que ma sœur me rend visite ? Le sermonna le blond au visage las.

-Je ne raterais cela pour rien au monde !

Morgan se leva et pris son frère dans ses bras avec une joie sincère qui réchauffa le petit cœur inquiet du sorcier. Il était heureux de les voir aussi proche.

-Tu comptes les fixer longtemps ? Il est temps d'apporter le repas. Ordonna Morgause en le fixant de ses billes glaciales qui lui servait d'yeux.

Ce genre d'ordre dénué de politesse n'avait pas manquer à Merlin. Oh ça ! Pas le moins du monde.

)()()()()()()()()()()()()()()()()()()()()()(

   Le repas se déroulait parfaitement bien; Gauvin se moquait du visage fatigué de son ami, Arthur répliquait en s'attaquant à ses relations éphémères et Morgan les maternaient. Ils riaient de bons cœur sur le regard de serpent de Morgause qui semblait préparer un plan machiavélique. La soirée aurait pu se poursuivre dans ce calme joviale mais il fallu que Gauvain veuille jouer les hommes serviables en débarrassant la table à la place de Merlin. Cela pouvait paraître bénin si il ne se rapprochait pas dangereusement du coin secret de « la tâche » cachée. Les méninges du sorcier tournaient à pleins régimes à la recherche d'une idée pour arranger la situation. Il eut un réflexe qu'il maudit à peine après l'avoir littéralement crié:

-Uther !

Toute la population s'était figée comme des enfants jouant à « 1,2,3...Soleil » dans une cour. Sauf que là, l'atmosphère était incroyablement lourde. Même Morgause semblait lui en vouloir d'avoir prononcé ce prénom et briser la joie environnante.

-Je me demandais si Uther Pendragon allait... venir ici au cas où il...serait végétarien lui aussi! Vous savez...c'était difficile de préparer ce menue...

Morgan fut la seule à éclater de rire après plusieurs minutes de blanc. Elle arrivait à peine à respirer et pleurait presque à force de rire à gorge déployer. Arthur se massa le crâne et Gauvin retomba dans une dispute avec la manager qui refusait qu'il vienne en aide à la brune.
Alors que tout le monde se perdait dans une discussion, Merlin marmonna une incantation qui fit légèrement vibrer la table. Juste assez pour que cela passe inaperçu. Au même moment, Gauvain prit l'assiette et révéla une nappe parfaitement propre. Le sorcier se contenta d'un cri de joie étouffée pour se féliciter avant d'arborer un grand sourire.

-J'avais presqu'oublié qu'il reviendrait bientôt... Soupira Arthur. Adieu écarts de conduites.

-Tu ferais mieux de conditionner ton petit ami avant que ton père n'en fasse qu'une bonne bouchée. Lança Gauvain en disparaissant dans la cuisine.

-Heureusement pour toi Merlin, il n'y a pas plus carnivore que papa. Ironisa Morgan en imitant une voix de sorcière de dessin à animé.

-Votre père n'apprécierai pas ce genre de parodie de sa personne madame. La sermonna la blonde.

Dès que Gauvain refit surface, il dut s'excuser, déclarant avoir un job de nuit à assurer si il ne voulait pas perdre ce qui lui permettait de survivre. À cela, Morgan remarqua l'heure tardive et Morgause s'en alla préparer la voiture. L'heure était donc aux au revoir. Arthur n'avait pas souvent l'occasion d'interagir avec sa sœur et les rares fois où il le pouvait, la séparation était toujours difficile.
Morgan posa sa main sur sa joue en souriant face à la moue triste de son frère:

-Ménage-toi surtout. Ce n'est pas parce que papa veut faire de toi un petit soldat que tu dois le devenir d'accord ?

-Je sais, je sais... Marmonna le blond en lui rendant son sourire.

Elle salua son frère puis Merlin, qu'elle fit promettre de ne jamais changer, avant de disparaître dans la nuit opaque. Arthur s'étira longuement en baillant devant la porte encore ouverte et Merlin le rejoignit calmement:

-Votre père est si effrayant ?

Arthur fit mine de réfléchir puis secoua la tête:

-Tu vois Morgause ? Il est impossible de l'aimer au premier regard et encore moins la première fois qu'on l'entends parler. Mais elle protège et prend soin de Morgan comme la prunelle de ses yeux.

Merlin hocha la tête en écoutant attentivement l'explication du blond:

-Mon père fait aussi partit de ces personnes dont les gens ne voient que de mauvais côtés. Pour moi, c'est un homme stricte qui a dévoué sa vie à sa famille.

Le brun esquissa un sourire.

-Quoi ? Le questionna Arthur en posant son regard sur lui.

-Vous voyez souvent le meilleur côté des gens ?

Arthur lui ébouriffa les cheveux en se dirigeant vers sa chambre:

-Non,  je ne vois que ta stupidité.

Cela amusa le sorcier qui ne se sentit pas offusqué à ces mots.

-Bonne nuit, Arthur... Souffla-t-il en fermant la porte.