Chapitre 17

9 2 0
                                    

L'air devint encore plus lourd et je jetai un regard inquiet à ma soeur. A mon grand étonnement, elle aussi avait l'air perdu. Après un long moment d'attente, ma tante finit par se lancer  :

" Je suppose que tout le monde autour de cette table connait l'existance des médaillons.

- Non, déclara Tom étonné

- Il ne l'a pas encore, précisai-je sous l'incompréhension de mon petit frère.

Alors que Tom allait s'énever sur le fait qu'il soit toujours exclu des conversations importantes, ma tante lui expliqua la tradition dans notre famille. Mon frère fit une tête étonnée puis me demanda:

" Pourquoi tu ne nous les a pas donné ?

- Vous n'étiez pas assez prêt pour moi, lui annonçai-je honnêment

- Là n'est pas le problème, interrompue Agathe sentant un conflit se former. Laissez moi vous expliquer. Il y a de très nombreuses années, votre arrière, arrière, arrière grand père a décidé d'instaurer ce rituel afin de nous rapprocher de notre passé. Les années sont passées et d'étranges évènements ont commencé à prendre vie. Une sorte de magie ancestrale s'est créée. Une personne de notre famille détient le médaillon magique et lors de sa mort, un autre se forme et un nouveau propriétaire en est le maitre. Si je vous explique cela c'est parce que Tatie Lydia possédait ce fameux médaillon magique. Malheureusement, depuis quelques jours les effets se sont estompés. Elle n'en est donc plus la gardienne à présent. Un nouveau médaillon s'est donc créé et l'un d'entre vous le porte autour du cou en ce moment même. Si l'un de vous ressent des sensations bizarres comme des visions et des nausées, sachez que vous êtes le nouveau gardien de cette magie."

Des regards précipités s'échangèrent d'un coin de table à l'autre. Tout s'était passé si vite, si vite que mon esprit ne tilta pas immédiatement. Ce ne fut que grâce aux regards insistants de Maxence que je compris. Mon coeur se resserra et un hoquet me traversa. Je courus en direction de l'évier de la cuisine et rejetais une bonne quantité de sang, comme a mon habitude. Je me retournais et vis ma tante, un grand sourire aux coins des lèvres. Elle me prit dans ses bras et s'exclama:

" Je crois savoir qui en ai la gardienne alors !

- Je ne veux pas l'être, déclarai-je.

- Pourquoi ? S'étonna ma tante.

- Je n'ai pas envie de voir des choses horribles, ni de prédire ce que le futur nous réservera. Je veux vivre intensément chaque instant sans me soucier de ce qu'il m'arrivera.

- Tu n'as pas le choix Elisa, le médaillon t'a choisi, c'est ton sort !

- Tu n'es pas heureuse d'avoir des supers pouvoirs ? Me demanda Tom abasourdi

- Je passe mes journées à vomir et la nuit mes rêves sont consacrées à des visions floues qui me font perdre connaissance. Ce n'est pas des pouvoirs, c'est de l'impuissance.

- Il existe des solutions pour stopper les nausées, tenta de me rassurer ma tante.

- Je n'ai pas besoin de ça, m'énervai-je, tout ce que je veux c'est une vie normale, avec une famille normale."

Sur un excès de colère, je pris mon médaillon et le jetai au sol d'une force phénoménale. Je quittai la pièce, les larmes dévalant sur mes joues et le cœur en miettes. Je n'eus pas de mal à retrouver ma chambre puisque celle ci était restée éclairée. Je me ruais sur mon lit et me roulais en boule. Ma tête était lourde et une sensation de vrombissements envahit mon cerveau. C'était comme si des milliers de fourmis s'agitaient dans mon crâne, courant à toute allure. Je restais là une bonne dizaine de minutes lorsque quelqu'un entra et s'agenouilla auprès de moi.

Les enfants au médaillon d'argentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant