Chapitre 7

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Les jumeaux finirent par comprendre que quelque chose de bizarre était en train de se passer, juste en face de Maxyne et nous restâmes donc là, à fixer ce fichu buisson, le cœur battant. Le moment de suspense durait tellement longtemps que j'eus cru que quelqu'un s'était amusé à appuyer sur une touche pause, en pleine scène d'action. Plus les craquements des branches se faisaient entendre, plus on se serrait les uns contre les autres, rongés par la peur et l'angoisse. Le poignard était tellement encré dans ma main que celle ci suait. J'avais envie de fuir mais lorsque je vis l'expression concentrée de Maxyne, je compris que ça n'était pas le moment pour moi d'ouvrir la bouche. 

Alors que l'adrénaline avait atteint son summum, les bruits cessèrent soudainement. Je retins mon souffle, me répétant en boucle des phrases susceptibles de me rassurer. Lorsque je rouvris les yeux, une basquette dépassait du taillis, suivit d'une jambe, puis d'une deuxième poursuivit de deux bras laissant donc apparaître le corps d'un jeune adolescent. Malgré la fatigue qui pouvait se lire sur son visage, il était plutôt charmant. Ses cheveux châtains, courts, se mariaient parfaitement avec le marron de ses yeux en amandes. Il était de taille moyenne et portait sur son dos, un sac beige. Lorsqu'il me vit, la dague serrée au creux de mon poing, il leva les mains en l'air, plaidoyant coupable puis s'exclama :

" Ne vous inquiétez pas, tout va bien, je m'appelle Maxence Lebrun et j'ai trouvé les mêmes initiales que vous sur le poignard.

Soulagée, je lâchais la dague au sol.

- Tu nous as fait peur ! Affirmai-je

- Ça n'était pas mon but, désolé. S'excusa-t-il.

- Comment nous as-tu trouvé ? Lui demanda Maxyne

- Tout à l'heure je vous ai vu sortir du bus. Au début, je ne vous connaissais pas.Lorsque que vous vous êtes dirigés en direction de la forêt j'ai pris peur car en ce moment je suis très recherché par la police et par les gens en globalité. J'ai cru que vous alliez les appeler pour qu'ils me ramènent chez moi alors, je me suis enfui. Lorsque je suis retourné à mon camp, mon amie m'a montré le journal de ce matin et on parlait de vous. C'est à ce moment là que j'ai compris que vous étiez venus pour me voir. J'ai couru dans les bois dans l'espoir de vous retrouver et, bingo, vous êtes là, saints et saufs !

- Vous êtes combien dans votre camp ? Demandai-je étonnée du fait qu'il ne soit pas seul

- Nous sommes deux. Mon amie s'appelle Pauline.

- Comment cela se fait-il que personne ne parle d'elle dans les journaux ? Continuai-je avec toujours autant de curiosité.

- Elle est orpheline et a quitté son asile lorsqu'elle était petite. Je l'ai trouvé seule dans la forêt il n'y a pas très longtemps et on a décidé de rester tous les deux. Si les gens ne la recherche plus c'est parce qu'ils se sont fait à l'idée qu'elle était morte. L'avoir à mes côtés est bénéfique, c'est grâce à elle que je peux manger chaque jour car il n'y a qu'elle qui puisse se rendre en ville pour chercher des provisions.

- Mais lorsqu'elle sort en ville, les gens doivent bien la reconnaître ! Continuai-je

- Elle ment sur son identité ! Lorsqu'elle a fugué, elle était petite mais maintenant, elle a changé et les gens ne la reconnaissent pas. M'expliqua Maxence

- Alors comme ça, les gens parlent de nous dans les journaux, déclarai-je surprise

- Venez avec moi, je vous conduirais jusqu'a mon campement et vous montrerai les articles sur vous.

- Comment peut-on te faire confiance? Demanda Maxyne suspicieuse"

Maxence posa son sac à dos au sol, l'ouvrit et sortit une carte dites "d'identité" qu'il tendit à ma grande soeur. Celle ci l'examina une bonne minute puis, acquiesça:

- C'est bon, on te suis.

- Au fait, on ne s'est pas présentés : moi, c'est Elisa et voila Tom, Jade et Maxyne, annonçai-je en pointant du doigt mes frangins.

- Enchanté, répondit Maxence en nous serrant la main, il faut partir vite, on a de la route à faire."

Il nous tendit une carte détaillée de la forêt et nous indiqua le chemin à prendre. Le camp de Maxence était à une dizaine de kilomètres de là. Il nous informa :

" Si nous marchons vite, on peut atteindre le camp en 1heure et 40 minutes environ. Sinon, on en a pour 2 heures de marche. 

J'attrapai mon sac, suivit de mon frère et de mes sœurs, et nous suivîmes Maxence jusqu'à son campement. Les arbres se faisaient moins nombreux et les chemins devenaient de plus en plus boueux, encombrés par les branches et les feuilles d'arbres. Maxence nous indiqua que cette partie de la forêt était la plus exposée au monde extérieur et qu'il nous fallait être irréprochablement silencieux et discret car les contrôles se faisaient de plus en plus fréquent. C'est donc le buste penché et la bouche fermée que nous marchâmes ainsi pendant une bonne demi heure. Les crampes se firent ressentir très rapidement, laissant place à de la transpiration. On marchait en file indienne lorsque Maxence s'arrêta, se retournant soudainement vers moi :

" Tu vois ces types en blouse blanche ? M'indiqua t-il en pointant ces types du doigt

- Oui, qui sont-ils ?

- Leur métier s'appelle CEP (Chercheurs d'Enfants Perdus). C'est un mélange entre police et FBI. Leur but est de retrouver tous les enfants portés disparus. Malgré leurs bonnes actions, ils restent nos ennemis n°1, ok ?

- Il faut faire vite alors ! 

- Attends, ne bouge surtout pas et regarde. Me dit-il

Il avança de quelques mètres, attrapant une pierre de taille moyenne posée sur un gros rocher. Suivit d'un élan, il la lança dans la direction opposée à la notre. La pierre tomba au sol révélant un bruit sourd, violent. Les oiseaux fuirent de leurs arbres et les feuilles tremblèrent au sol dévoilant rongeurs et autres animaux fuyant en quête d'un endroit plus paisible. Tans qu'aux hommes en blouses blanches, eux, se contentèrent de lever la tête d'un geste synchronisé et partirent en courant en direction du bruit suspect. Le silence régnait à présent, encore plus lourd que tout à l'heure, il ne signifiait qu'une seule chose à nos yeux : la voix était libre.    



Les enfants au médaillon d'argentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant