Chapitre 10

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Nous finîmes de manger et nous nous allongeâmes dans l'herbe, prêts pour dormir. Je savais qu'une insomnie se préparait pour moi. Les étoiles scintillaient de mille feu, dessinant une longue trainée blanche juste au dessus de ma tête. Bercée par les stridulations des criquets et par le ruissellement de l'eau d'une rivière, le groupe s'endormit. Les yeux fixés sur les milliers de points scintillants au dessus de ma tête, mon esprit vagabonda. Je vis passer deux, trois étoiles filantes suite auquel je me fis des promesses. Parce que oui, je faisais partie des gens qui se confiaient aux étoiles, la tête pleins de rêves. J'avais l'habitude de faire des voeux le soir, quand tout m'échappait ou que quelque chose n'allait pas. Peut- être qu'un jour, je n'aurais plus besoin de ça pour me donner du courage. Peut-être qu'un jour je trouverai la bonne personne. Sur ces pensées, quelqu'un bougea à côté de moi. Il faisait noir et j' apercevais seulement sa silhouette. Je savais qui c'était puisque je l'avais vu s'allonger auprès de moi. C'était Maxence. Il me demanda en chuchotant :

" Elisa, tu dors ?

Cette question me fit rire. Je ne pouvais répondre "oui" alors je répliquais simplement :

- Non.

- A quoi tu penses ? Chuchota t-il

- A ton avis ? 

Il se mit à rire, puis répliqua

- J'en sais rien. Vous, les filles vous vous posez sans cesse des questions, vous ruminées en permanence alors, je suppose que tu réfléchis à ta vie et aux mauvaises décisions que tu as dû prendre il y a des années en arrière, l'histoire de t'abattre un peu plus sur ton sort !

- Parce que toi tu ne te poses jamais de questions ?

- Bien sûr que non, tu sais bien que je suis parfait, railla t -il

- Ah oui c'est vrai, excusez moi monsieur. J'avais oublié à quel point votre vie était parfaite.

Nous rimes un bon bout de temps, prenant soin de ne réveiller personne. Une fois le fou rire passé, il reprit, plus sérieusement:

" Tu te rappelles de ce qu'il s'est passé tout à l'heure, à la rivière ?

- Oui, je m'en rappelle. Pourquoi me poses-tu cette question ?

Je le vis glisser sa main dans une des poches de son pantalon et ressortir un médaillon en argent. Mon médaillon. Voyant mon état de paralysie, il ajouta d'une voix rassurante et apaisée :

- Lorsque l'on a vu que tu ne remontais pas à la surface, j'ai décidé d'aller te chercher. Je me suis laissé tomber dans l'eau, te cherchant. Je ne voyais rien. J'ai touché le fond  et ai aperçu quelque chose briller au loin. Je me suis donc approché et ai trouvé ceci, juste à côté de ton corps. Je l'ai pris dans ma main pensant que c'était sûrement à toi. Je l'ai examiné et fus étonné puisque j'ai le même. En revanche, le mien est en or et c'est mon nom de famille qui est gravé dessus.

Il me tendit mon médaillon. J'étais complètement déboussolée. Ma mère m'avait pourtant expliqué que l'objet était une sorte de rituel dans notre famille mais jamais ne m'avait-elle dit que d'autres possédaient le même. Je pris le bijou dans ma main et repris:

- En plus de m'avoir sauvé la vie, tu as sauvé celle de l'objet le plus important à mes yeux en ce moment, le dernier cadeau que m'a offert ma mère. Merci.

- Qu'est ce que tu veux que je te dises, je suis l'homme parfait, voilà tout ! 

- Très bien, tu es plus convainquant que tout à l'heure. Tu marques un point !

- Non mais plus sérieusement, que s'est il passé sous l'eau ? Pourquoi tu t'es noyée ?

- Je sais pas... Enfin, si je sais mais c'est compliqué.

Les enfants au médaillon d'argentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant