Chapitre 23

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Les heures passaient et le soleil revenait petit à petit, repoussant les nuages par son éblouissante splendeur. Personne n'avait bougé de place. Pauline et Maxyne étaient toujours collées comme des ventouses et Tom avait posé sa tête sur l'épaule de ma grande soeur. Maxence était le seul a avoir bougé. Il s'était rapproché de moi. Ma tête logée contre son torse et ma main ancré dans la sienne avait l'air de le rassurer puisqu'un petit sourire se dessinait sur ses lèvres. Ce garçon était la seule personne qui me calmait. L'avoir auprès de moi devenait précieux. Chaque instant passé avec lui faisaient parti des moments les plus inestimables de mon existence. J'avais été choqué que Maxence veuille encore de moi après toutes ces révélations mais je compris rapidement que même si la vie parvenait un jour à nous séparer, tout ce que j'estimais de plus essentiel était de se rappeler des souvenirs heureux vécus ensemble. En cet instant précis, notre bonheur à tous les deux comptait plus que tout. Rien ni personne ne devait se positionner entre notre bonheur. Tel était ma philosophie.

Après de longues heures emplies d'un harmonieux silence, je pris la parole d'une voix enrouée :

" J'aimerais voir Jade. Est ce que quelqu'un souhaite m'accompagner ?

- Je viens avec toi, me proposa Maxence d'une voix douce

- Moi aussi, assura Tom. Il faut que je lui parle."

Nous nous levâmes, laissant les deux filles assises toutes seules sur le canapé. Voir ma petite soeur était un besoin vital. Mes pas se précipitaient sur les marches d'escaliers. Tom, qui nous conduisait jusqu'à sa chambre, avait toujours la mine rongée d'inquiétude. Je savais que les jumeaux avaient toujours été très proches mais jamais je n'avais vu mon frère autant soucieux de la santé de quelqu'un. Le couloir avait pour seul et unique lumière l'éclairage naturel extérieur fournit par le soleil. C'était une faible lueur. Faible mais suffisante pour distinguer les quelques meubles présents. Tom se dirigea vers la porte et tourna la poignée. Il entra dans la pièce, bien plus lumineuse et chaleureuse que le couloir de l'étage. 

C'est avec ma main agrippée dans celle de mon copain et avec le coeur battant la chamade que je remarquais l'aspect critique de ma petite soeur. Posée sur son lit, son corps d'apparence squelettique ressemblait à un oisillon tombé du nid. Son souffle acrimonieux faisait trembler sa poitrine au rythme d'une faible rafale de vent. Son corps entièrement recroquevillé sur lui même lui donnait l'impression d'être enroulée dans une coquille d'escargot. Je m'assis au côté de Jade et déposa une fine couverture remontant jusque sur ses épaules. Je restais là une bonne heure, la regardant dormir. Lorsqu'elle se réveilla, la chambre était déserte. Ne restait plus qu'elle, et moi. Lorsqu'elle me vit, ses petites lèvres dessinèrent un sourire d'enfant. Elle paraissait rassurée et ça, c'était tout ce qui comptait pour l'instant. D'une voix faible et cassée, celle ci déclara :

" Merci d'être venue me chercher Elisa. Je suis désolée, je n'ai pas été assez rapide quand il a essayé de m'attraper. 

- Tu n'as pas à me remercier, ni à te justifier. Comment tu te sens ?

- Faible, mais bien. J'ai dormi longtemps ?

- Durant quelques heures, oui. Mais tu en avais besoin. 

- Est ce que tout le monde va bien ? S'inquiéta-t-elle"

Un noeud se serra dans ma gorge et mon coeur accéléra ses battements. Je pris une grande inspiration, lui expliquais tout ce qu'il s'était passé durant son absence et lui remémorais la scène passée dans le bâtiment. 

- Je ne me rappelais pas de tout ça, avoua-t-elle à la fin de mon récit.

- C'est normal, tu comatais ! 

Les enfants au médaillon d'argentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant