Chapitre 4

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Lorsque je franchis la porte de la chambre de Tom, Maxyne était assise en tailleur au sol. On la rejoignit en silence, s'asseyant dans la même position. Elle déclara :

" Il faut qu'on parte !

- Où ? Demanda Tom

- Peu importe, le lieu n'a pas vraiment d'importance. Il faut juste que l'on s'en aille le plus loin possible de la maison, répondit-elle

- Mais on ne va pas partir, on ne peut pas ! Pas vrai Elisa, me demanda Tom

- Elle a raison, acquiesçai-je.

- Tu es d'accord avec elle ! Mais pourquoi ?

- Maman est morte ! I C'est trop dangereux de rester ici mais il faut que l'on agisse ! Les gens nous détestent et si ils se rendent comptent que maman a été assassiné, ce sont nous qu'ils vont tuer ensuite !

- Mais ils verront bien que personne ne sera là et que la maison sera inhabitée !

- Si on part maintenant, on aura le temps de bien se cacher, expliqua Maxyne.

- Je suis pas prêt, se plaignit Tom

- On a toujours été préparés à s'en aller ! Maman nous l'a toujours dit et les gens l'on toujours insinués, expliqua Maxyne tentant de le rassurer. Je sais que c'est dur mais on a la chance d'être ensemble et en vie alors il faut se battre !

- Laissez moi encore une nuit dans le manoir, s'il vous plait, supplia mon frère

- On part demain, dès la première heure, conclut Maxyne. En attendant, faites vos sacs. Prenez le strict nécessaire.

- Je serais prêt, merci les filles."

Maxyne et Jade se levèrent silencieusement et quittèrent la chambre. C'est la boule au ventre que je fis de même. En réalité, on ne savait absolument pas où aller. 

Lorsque je rentrais dans ma chambre, je pris mon MP3 et lançai pour la dernière fois ma playlist. Je m'en voulais à présent. Je m'en voulais car je n'avais jamais vraiment profité de la vie. J'étais ce genre de filles à qui personne ne parlait vraiment. Avoir une amie était la chose qui me manquait le plus. Je le savais.

Je pris mon vieux sac à dos et y mis toutes mes affaires : jeans, tee-shirts, pulls, sous vêtements et même si je savais qu'elle n'allait pas vraiment me servir, j'ajoutai également une robe dont j'avais eu l'habitude de porter lors de grands évènements. Je glissais un petit carnet, un stylo quatre couleurs et notais une phrase. Une phrase qui m'avait aidé dans les moments difficiles; il s'agissait de celle inscrite juste en haut de mon lit à baldaquin : "abandonner sa famille c'est s'abandonner sois même".  Une fois terminé, je m'allongeais sur mon lit, contemplant le plafond. Je pris un grande inspiration afin de refouler cette angoisse qui, petit à petit, m'étouffait. D'un seul coup, les paroles de ma mère me revinrent à l'esprit "Si tu ne te sens pas bien, porte le un moment autour de ton cou. Si tu t'imposes tel que tu es sans avoir honte, il saura te réconforter."

Sans hésiter, je détachais le collier que ma mère m'avait offerte ce matin même et le serrai fort au creux de ma main, espérant que quelque chose se produise. Mais j'eus beau attendre, rien ne se passa. C'est en soupirant que je remis mon médaillon autour de mon cou et partis chercher Maxyne.

Je descendis les marches très lentement et lorsque je fus en bas, le corps de maman avait disparut. J'apellai alors Maxyne, de plus en plus fort, jusqu'à m'en déchirer la gorge mais, personne ne répondait. Seul le tic- tac de l'horloge se montrait présent, indiquant midi sur sa vitre. Mon corps tremblait comme une feuille et je m'écroulai au sol, exactement au même endroit où ma mère était étendue, il y a deux heures de cela.

Je me sentis réveillée par une secousse, puis deux, puis trois et, au moment où je rouvris les yeux, Maxyne, Tom et Jade étaient penchés sur moi, tentant de me réveiller.

" Que s'est-il passé ?m'exprimai-je encore dans les vapes

- Tu t'es évanouie, j'ai pas compris pourquoi ! On t'as entendus crier depuis le jardin et lorsque l'on est arrivés, on t'a retrouvés au sol. On a eu si peur!! M'expliqua Maxyne

- Ou est maman ? Demandais-je peu rassurée

- Je m'en suis occupé Elisa, je... Je l'ai enterré, me chuchota-t-elle les larmes au yeux.

- Merci, je ne me sentais pas de le faire, marmonnai-je honteuse.

- C'est normal, tenta t elle de me rassurer"

Elle m'aida à me relever et  après m'avoir harcelé de questions sur comment je me sentais, elle décida de me laisser tranquille pour mon plus grand bien, et partit dans la cuisine pour préparer à manger.

Je me situais dans l'entrée lorsque j'aperçus le poignard. Le fameux poignard qui avait arraché la vie de ma mère. Je m'approchai et, d'une main tremblante, le saisit. Je l'examinai et un détail me sauta aux yeux. Sur le manche rouge de la dague était gravé un symbole. Avec du recul, c'était une sorte de losange a l'intérieur d'un rond. Après longue réflexion, je décidai d'en parler à Maxyne. J'étais dans la cuisine lorsque je lui annonçai :

- Je crois avoir trouvé un indice.

-  Comment ça ? Demanda t-elle surprise 

-Regarde... "

Je lui tendis le poignard et après avoir examiné le symbole celle ci me rit au nez.

" Tu crois vraiment que ça a de l'importance honnêtement !? 

- Ça peut être un indice comme une signature où quelque chose comme ça, non ?

- Crois moi Elisa, tu regardes trop de films, se moqua t-elle

- Pourquoi tu réagis comme ça !?"

Elle fit une pause dans ce qu'elle était en train de faire, me fixa un instant puis reprit, plus agressive :

- Enfin Elisa, tu penses vraiment que l'on arrivera a résoudre le mystère grâce à une pauvre gravure sur un poignard ! Réfléchis un peu ! Depuis toute petite maman nous as apprit que l'on risquait d'être confrontés à des choses terribles et  toi tu penses que l'on va arriver à résoudre un meurtre de la même manière que font les héros dans les romans !

- C'était une simple hypothèse, m'énervai-je petit à petit.

- Mets la table au lieu de jouer aux détectives !"

Je décidai de ne pas répliquer et mis la table, comme elle me l'avait demandé. Je n'avais absolument pas faim mais je décidai tout de même de manger afin d'éviter une nouvelle confrontation inutile avec ma sœur.

Nous étions tous à table lorsque je lançai le journal télévisé sur l'ordinateur. Un grand monsieur aux cheveux bruns présentait les informations de ce midi :

" Bonjour, dans l'actualité de ce lundi matin, nous allons vous parlez de Maxence Lebrun, un adolescent de 15 ans qui s'est échappé de chez ses parents. On le cherche toujours. Il s'est enfuit vers le nord. Au dernières nouvelles, il se trouve à Orléans et continu son long périple. Ses parents on dit qu'il a été traumatisé par la mort de son parrain, Peter Lebrun, policier, assassiné. Le garçon affirme avoir vu sur le poignard des symboles en forme de rond et de losange... "

Je mis la vidéo sur pause et regardai Maxyne, concentrée à manger ses pâtes. Voyant qu'elle ne réagissait pas, je lui demandais :

- Tu as entendu ce que disait le monsieur aux infos Maxyne ?

- Hein... Quoi... Qu'est ce qu'il y a ? Marmona-t-elle la bouche pleine."

Je lui fit signe de regarder l'écran et remis le passage en arrière. Celle ci me regarda, les yeux ébahis.

" Je m'excuse Elisa, tu avais raison. Il y a bel et bien quelque chose qui ne tourne pas rond avec ce symbole.

- De quoi vous parlez ? Nous demandèrent les jumeaux plongés dans l'incompréhension"

Je partis chercher la dague et avec Maxyne, nous leur racontâmes notre confrontation un peu plus tôt dans la cuisine.

La journée se finit et les tensions se calmèrent. Nous nous couchâmes rassurés. A présent, on savait où on allait se rendre demain : direction Orléans, rencontrer ce fameux Maxence...

Les enfants au médaillon d'argentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant