Les enfants au médaillon d'argent

Chapitre 18

Je lui pointais du doigt les médaillons que portaient le couple sur la photo lorsque que quelqu'un entra dans la pièce, nous faisant sursauter :

- Qu'est ce que vous faites les enfants ? Demanda ma tante nous voyant fouiller dans son bureau

- On cherchait des feuilles et on est tombés sur ce classeur possédant des vieilles photos. Tu savais que maman c'était mariée avec quelqu'un d'autre avant papa?

- Bien sûr, je pensais que tu savais aussi !

- Et bien non, déclarai-je perdue. 

- Je suis désolée pour tout à l'heure Elisa, s'excusa Agathe. J'aurai dû t'expliquer autrement et être plus délicate avec toi. Je vous ai apporté une tasse de thé pour me faire pardonner.

- Merci, répondis-je. Pourquoi l'ex mari de maman possède t-il le médaillon sur la photo ?

Elle posa délicatement les tasses de thé sur le bureau et continua :

- C'est une tradition dans notre famille. Lorsqu'une personne se marie, le nouvel arrivant reçoit son médaillon. C'est un symbole, un cadeau de bienvenue. L'homme sur la photo s'appelle Charles Loris. Charles et Rose se sont séparés il y a longtemps. Aujourd'hui, nous n'avons pas de nouvelles de lui. Je suppose qu'il a reprit sa vie normalement, en tout cas je l'espère. C'était vraiment une bonne personne.

- Et le médaillon ? Il l'a toujours ?

-Non. Lors d'un divorce, nous récupérons le médaillon. Je te rappelle que cet objet appartient aux membres de la famille et personnes d'autres."

Un élément se résolut dans ma tête, y semant la panique. Maxence me regarda, tout aussi perdu que moi. Ces mots résonnaient faux dans ma tête et pourtant, ils étaient vrais :

- Si cet objet appartient seulement à la famille, commença Maxence peu serein, cela signifie que je fais aussi partit de votre famille. Je détiens également le médaillon." 

 Mon cœur était vide et mon âme, détruite. La solution avait été encore une fois sous notre nez, depuis le début. Je ne compris pas vraiment pourquoi mon cerveau n'avait tilté dès la première seconde ou il m'avait dit que lui aussi le possédait. Je m'en voulais. Je me reprochais de m'être trop attaché à lui. Car à présent, plus rien n'était possible. 

Quelque chose avait changé durant cette minute de silence involontaire. Quelque chose avait changé mais en même temps, tout paraissait normal, comme avant. Ma tante brisa enfin ce mutisme lorsqu'elle s'aperçut que quelque chose n'allait pas :

- Comment ça mon grand , demanda t elle à Maxence, qui t'a donné cet objet ? 

- Mon parrain, Mathis Lebrun.

- Elisa, tu ne connais pas Mathis Lebrun ? S'exclama t elle ébahit

- Non, répondit je dans l'incompréhension.

- Mathis Lebrun était le petit copain de ta mère."

Cette fois ci, mon corps ne supporta pas le choc. Je fondis en larmes et me couchais à plat ventre contre le sol froid et dur. Ces paroles résonnaient encore dans ma tête, créant une infame mélodie. Je prétendis vouloir être seule et ma tante nous laissa tous les deux. Comment ma mère avait elle pu sortir avec quelqu'un sans même nous l'avoir dit. Je me redressais et Maxence passa son bras sur mes épaules :

- Ca fait beaucoup pour aujourd'hui, pas vrai ?

- Je crois. Mon corps a du mal à tenir debout."

Il resserra son étreinte histoire de ne pas créer de vide au creux de mon âme. Sa proximité me rassurait mais me faisait peur. Je n'avais pas peur de lui même, mais de la suite des évènements. Je récapitulais :