Chapitre 1

1.2K 62 4
                                    



Le bruit de mon réveil sonnant résonnait péniblement dans mon crâne. Je geignais en me retournant dans mon lit. Étendant le bras, j'appuyais sur le bouton d'arrêt pour enfin reposer ma tête contre l'oreiller. Un horrible mal de crâne m'assaillait, faisant battre mes tempes fortement dans ma boite crânienne. Je me redressais et rabattais mes jambes sur le bord du lit, apposant mes mains contre mes tempes pour les masser.

Je me traînais lascivement jusqu'à la pièce principale de mon petit appartement et ouvrais le tiroir de la cuisine où étaient rangés les médicaments, attrapant un cachet pour la migraine. Le cachet glissa dans ma gorge à l'aide de l'eau que j'avalais et je reposais le verre sur le bord de l'évier.

Je me dirigeais à nouveau dans la chambre. La pièce était petite, le lit trônant au milieu. La décoration était sobre, un vase et un plante dominaient du haut de l'étagère face à mon lit, accolés à mes quelques livres. Je ramassais mon téléphone posé sur la table de chevet grise et le déverrouillais, m'asseyant sur le bord du lit.

1 message.

J'ouvrais le message venant de Dana, ma meilleure amie. En réalité c'était mon unique vraie amie. Le social ce n'était pas mon truc, peu étonnement.

• « Hey Ley' tu vas bien ? Tu ne m'as pas appelé hier. Xx » reçu à 9.47 am. 

Le message m'arracha un sourire attendrit. Je m'étais endormie, épuisée par la soirée ou nous nous étions rendues. Je lui répondais brièvement que l'on se verrait plus tard lorsque une lourde vibration attira mon attention. 

Je compris immédiatement de quoi il s'agissait. Je me penchais vers ma table de chevet et me saisissais de mon téléphone jetable. On m'en livrait un après chaque nouveau contrat. Les informations arrivaient sur ce dernier, anonymement. Ils n'étaient pas traçables, et je ne savais pas qui me les achetait ;  de la sorte personne n'était sensé pouvoir remonter jusqu'à moi. Tout était méticuleusement organisé. 

• « Zayn Malik, 22 ans, brun, peau halée. Le commanditaire n'a pas donné plus de détails. Comme d'habitude tu remplis le contrat puis tu seras payée. » Je supprimais le message et reposais le cellulaire. Je ne sais pas ce qui m'avait réellement amené à faire ça, l'influence, le hasard, mais je n'avais jamais arrêté.

Tuer, c'est très particulier. J'en ai toujours été consciente. J'obéis simplement aux ordres que je reçois. Je ne cherche jamais à savoir qui est la personne que je dois atteindre, ni pourquoi je dois le faire, je m'exécute simplement.

J'ai commencé il y a deux ans. C'est un secret extrêmement lourd à porter ;  Dana n'en sait rien, et je ne sais pas comment elle réagirait si elle apprenait que je gagnais de l'argent en tuant des gens. Je pense même qu'elle n'arriverait pas à me croire, la situation étant tellement improbable. Le sens commun nous pousse même à associer ce métier à un fantasme contemporain, irréel. C'était mon cas avant que je ne découvre les facettes de ce travail. 

Dana était assez compréhensive sur mon introversion, elle ne cherchait pas à en savoir trop sur mon passé turbulent. C'est d'ailleurs une des raisons pour laquelle elle est mon unique amie. Je n'en veux pas d'autres. On pourrait dire qu'une personne comme moi et sans sentiments, dénué d'émotions. Je ne pourrais réellement dire si cela est entièrement absurde, mais j'aime Dana, et je ne peux supporter de la voir souffrir car elle est comme une sœur pour moi.

Du côté des sentiments, hormis ceux éprouvés pour Dana, je m'en suis privée depuis bien longtemps. Je n'ai jamais supporté la douleur que cela pouvait affliger. Je ne vis donc aucune relation amoureuse, ma dernière datant de l'année dernière. Je n'ai jamais recherché à retrouver '' l'amour '', seulement des simples passages. Je me suis juré de ne plus ressentir des sentiments pour quelconque homme, et c'est ce que je fais.

Mes parents, je les ai quittés à mes seize ans. Je me suis débrouillée seule, ne supportant pas la manière dont j'étais inexistante aux yeux de mes paternels. Je les ai laissés seuls et n'ai jamais donné aucun signe de vie. Je ne le regrette pas, je n'ai jamais ressentis le besoin de les avoir dans ma vie pendant mes seize premières années. Alors à nouveau, on pourrait penser que cela se résume à être démuni de sentiments, mais je n'ai aucun remords. On ne pouvait pas dire que mes parents m'aimaient, je ne m'en suis simplement pas donné la peine en retour.

Je me relevais du lit et me dirigeais vers ma minuscule salle de bain. Mon jogging glissa au sol et je retirai mon haut avant de me glisser sous la douche. L'eau chaude ruisselait sur mon dos, détendant le moindre de mes muscles. Je profitais de cette sensation agréable durant quelques minutes avant de ressortir de la cabine et d'enrober mon corps menu d'une serviette.

Je me dirigeai vers ma chambre et ouvrais mon placard, enfilant rapidement un jean noir et un pull ample beige. Je lâchais mes longs cheveux châtains, les laissant retomber en cascade dans mon dos. Je passais un coup de mascara sur mes cils déjà longs et regagnais le séjour de mon appartement.

Je pris un bol de céréales et m'affalais sur le sofa tout en allumant ma télévision. Je dévorais mes céréales en regardant une émission stupide.

Je ne connaissais pas ma cible, son nom me disait vaguement quelque chose, mais malgré cela, je ne savais pas du tout qui il était. Le téléphone vibra et je reposais ma cuillère dans le bol pour ouvrir le message. C'était un nouveau message de mon grand patron, dont je ne connaissais absolument pas l'identité. Les commanditaires lui faisaient leurs demandes et les contrats étaient ensuite distribués. La grande règle est de ne pas poser de questions, on agit.

Le message m'indiquait une adresse où trouver ma cible plus facilement. C'était, il me semble, un café ou je m'étais rendue une fois. Je reposais mon bol sur le bord de l'évier et éteignais la télé avant de me diriger vers ma chambre. Je jetais un coup d'œil au réveil posé sur la table de chevet.

11 : 23 am.

Bien, j'attrapais mon sac à main et mon blouson en cuir avant de l'enfiler. Je repassais ma main machinalement dans mes cheveux et glissais mon portable dans mon sac.

Allons trouver ce Zayn Malik.

Game Over ➳ Z.MOù les histoires vivent. Découvrez maintenant