Délicieuse Créature

.Chapitre 1.

Passant son tee-shirt blanc dans son pantalon, Nina s'observa dans la glace quelques instants. Soufflant sur une mèche de cheveux, elle se tourna vers son amie qui déjeunait dans la petite cuisine de leurs appartements.

- Tu penses que je devrais me refaire la poitrine ? demanda-t-elle en fixant celle-ci, la soupesant.

Son amie s'étrangla presque avec le lait avant de rire.

- Tu rigoles ? dit-elle.

Lui jetant un regard amusé, Nina se dirigea vers elle, prenant un bol dans le placard avant de se servir des céréales au miel.

- Hé, c'est mes céréales ! grogna son amie.

- C'est pour avoir osé parler la bouche pleine, petite andouille.

S'asseyant, elle commença à manger avec son amie.

- Hum, je disais "Tu rigoles ?". Je ne sais pas si tu t'es regardée, ma belle, mais tu es plus que canon, c'en est presque écœurant. La nature t'a gâtée.

Marchant quelques instants, Nina réfléchit à ce qui ne lui plaisait pas dans son corps et trouva.

- Mes cheveux, je ne les aime pas.

- Pourquoi ? Ils sont magnifiques, tu as une chevelure de rêve, couleur blé à tomber, ils ont l'air tout doux en plus. Si tu ne les veux pas, tu peux me les donner ?

Rigolant, elle lui jeta une céréale que celle-ci s'empressa de manger.

- Non, mais j'aurais préféré qu'ils soient d'une autre couleur, dit-elle, en repensant aux insultes que les hommes avaient l'habitude de lui lancer dans la rue, voire même au travail.

- Bah, teins-les ! Oh merde, je vais être en retard ! s'exclama son amie en se levant.

- Je ne mettrai pas de merde dans mes cheveux, laisse ça là, on s'en occupera ce soir en rentrant.

Levant son poignet, elle vit qu'il était l'heure pour elle d'y aller aussi.

- C'est ton premier jour, non ? demanda Clémentine.

- Ouep, enfin après le tour d'hier qui m'a foutu les jetons.

- À ce point ? demanda celle-ci en enfilant sa veste.

- Ouais, tu n'imagines même pas. En plus, je suis dans l'équipe qui s'occupe des plus dangereux.

Attrapant les clés que son amie lui lançait, elle sortit toutes les deux après qu'elle ait enfilé sa veste de service.

- Je t'emmène ? demanda Nina en ouvrant la portière de sa Mercedes.

- Tu as le temps ?

- Allez, monte, madame la secrétaire.

Lui tirant la langue, Clémentine monta dans la voiture. Bouclant leur ceinture, elle démarra la voiture.

- J'espère que cette connasse de Clara ne va pas encore faire des jeux de mots avec mon prénom sinon je vais me la faire ! grogna son amie en s'attachant les cheveux.

- Évite de trop la défoncer. Imagine ce que penseraient mes collègues si j'avais une amie criminelle.

- Ils penseraient que je suis trop canon comme amie et que tu es trop badass.

Lui jetant un regard malicieux, Nina rigola, avant de se mettre à gueuler contre la voiture devant elle.

- Putain, mais avance, abruti ! s'exclama-t-elle.

- Ouais, c'est un abruti de ne pas avancer ! Mais penses-tu qu'il a des pouvoirs magiques ? demanda Clémentine.

- Hein ?

- Pour t'entendre, andouille ! rigola-t-elle.

Grognant, Nina se mit à marmonner malgré elle, stressée à l'idée de faire face à nouveau à Kélio Rolz. Elle en tremblait d'avance. Une fois lui avait suffi pour comprendre à quel point cet homme était dangereux. Son regard froid signifiait clairement qu'il était sans pitié.

- Pourquoi tu claques des dents ? demanda Clémentine.

- Je n'ai pas envie d'aller travailler. Tu penses que si je me fais passer pour morte, ça passera ? dit-elle d'une voix suppliante.

Levant un sourcil, son amie attendit la suite de l'histoire. Soupirant de frustration, Nina raconta alors sa rencontre avec les nouveaux détenus et à quel point Rolz était terrifiant.

- Tu ne peux pas demander à changer de secteur ?

- C'est ce que j'ai fait théoriquement en changeant de prison, Clem. Je le regrette maintenant, je suis coincée avec de vrais sociopathes.

- Il est sexy, ce Rolz, ou moins ?

- Clémentine Frit ! s'exclama-t-elle avant de rire avec son amie.

Dix minutes plus tard, après avoir salué son amie devant l'école maternelle, elle arriva en face de la prison après avoir passé tous les contrôles de sécurité.

Soupirant pour essayer de se détendre, elle attrapa ses cheveux et les attacha en chignon. Bien qu'elle détestât cela, c'était la règle. À moins qu'elle ne veuille que les détenus s'en servent contre elle, elle devait impérativement les avoir attachés coûte que coûte.

- Bonjour, Mc.Jol, comment vas-tu aujourd'hui ? dit James en entrant.

- Salut, stressée pour tout avouer, j'espère ne pas trop me ridiculiser devant vous, répondit-elle avec un sourire timide.

Souriant de toutes ses dents, James ricana.

- T'inquiète pas, blondinette, je suis sûr qu'ils vont t'obéir au doigt et à l'œil... ou essayer de t'éjaculer dessus.

Elle s'étrangla presque avec sa salive quand elle entendit ces mots.

- Me quoi ?! s'exclama-t-elle alors qu'ils rentraient dans leur section.

Haussant les épaules, il se tourna vers elle après avoir salué les autres.

- Ce sont des hommes et toi... commença-t-il en la reluquant.

- Moi quoi ?! Non mais c'...

- Salut, Mc.Jol, prête pour ce matin ? Tu es de surveillance lors du petit déj'. dit un de ses autres collègues en arrivant et lui faisant la bise alors qu'il l'avait limite insultée hier.

- Heu... D'accord... Attends une seconde, je vais être seule ?

- Non, il y aura Ring avec toi et d'autres gardes. Il y aura tous les détenus, donc nous serons armés pour certains. Vu que tu seras avec Ring, vous irez sans arme, car il y a déjà quatre autres gardes qui en auront et qui seront postés plus haut pour endormir le premier connard qui fait chier.

- D'accord, ça me rassure d'une certaine façon, dit-elle en souriant faiblement.

- Bien ! Let's go ! dit Ring en la poussant vers le couloir.

Marchant avec lui, ils traversèrent le couloir des cellules vides avant de taper un code qui ouvrit une porte donnant sur la cafétéria.

Il y avait des petits groupes de criminels, des bandes qui ne se séparaient pas. Souriant, Ring lui montra où se trouvaient ceux qu'ils devaient surveiller en priorité.

Tournant le regard vers l'endroit qu'il pointait, Nina retint son souffle en croisant le regard acéré de Rolz.