Chapitre 50 : T H E R E S I A

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Désolée de publier si tard mes petits chats, en ce moment c'est la folie, je suis en train de reprendre les heures de conduite et je me suis remise à lire beaucoup, surtout des livres papiers, ça me manquait haha... enfin voilà, il faut que je rattrape aussi mon retard sur plein d'histoires ici et que je check les notifs auxquelles j'ai pas répondu ♡

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Élias arriva devant la grande porte de sa maison et clencha, un peu sans espoir, mais contre toute attente, elle n'était pas verrouillée. Au moment où il entra, il pressentit quelque chose dans l'atmosphère de la maison de définitivement étrange. Trouver la porte d'entrée deux fois déverrouillée dans la même journée, alors que son père était en rogne contre lui était beaucoup trop étrange.

Il monta à l'étage était comprit ce qui clochait, il n'y avait aucun bruit, nul part. Ni dans les chambres, ni dans la cuisine, ni même dans le jardin. Il n'y avait aucune trace ni de Thérèsia, ni de Gustave, les deux domestiques. Son père devait encore être à un rendez-vous ou un séminaire, et sa mère, il avait fini par arrêter de se demander où elle était, sûrement en vacances, ou alors chez sa famille Hongroise, qu'importe, elle n'était quasiment jamais là, et c'était peut-être mieux, au moins elle n'avait pas à subir les affres de son mari. Parce que si elle restait toujours en retrait et passive quand elle était là, Élias se doutait qu'elle souffrait elle aussi de son attitude et que c'était pour cela qu'elle était si peu souvent présente à la maison.

Élias entra dans sa chambre, et avisa le papier déposé sur son lit. Il fronça les sourcils. C'était une enveloppe, qui portait son nom inscrit dans une jolie calligraphie. Il l'ouvrit, et sentit une douce odeur de papier d'Arménie. Cette lettre ne pouvait venir que de Thérèsia.

Et c'était une lettre d'adieu. Son père l'avait faite renvoyer -Gustave avait suivit, rechignant à la laisser seule livrée à elle-même- et fait annuler son visa, elle allait être expulsé.

Élias se laissa tomber sur son lit, le regard trouble. Son père ne pouvait pas faire cela. Il ne pouvait pas lui enlever Thérèsia. Elle était une mère pour lui. C'est elle qui avait soufflé sur ses genoux quand il apprenait à faire du vélo, qui lui avait préparé ses goûters et qui lui avait lu des histoires le soir, qui l'avait bercé quand il se réveillait de ses trop nombreux cauchemars. Quant à Gustave, il lui avait apprit à se raser quand il avait commencé à avoir de la barbe, l'avait emmené à la pêche et lui avait apprit à s'occuper des tulipes du jardin. C'était comme de perdre sa famille.

Et il ne doutait pas que son père ait orchestré tout cela pour le punir. Jouer des poings sur lui n'avait visiblement suffit à apaiser sa colère.

Désemparé, Élias parcourut une nouvelle fois la lettre des yeux. Il ne savait pas quoi faire, il savait que son père était un connard, mais faire annuler le visa de Thérèsia, c'était ruiner toute sa vie. Et même sans cela, elle n'avait plus ni logement, ni revenu, parce que son père ne lui verserait jamais d'indemnités de licenciement.

Élias ne connaissait personne à qui demander service, le monde juridique était vaste et opaque, il n'y avait aucun contacts. À moins que... Il sortit son téléphone pour appeler Nuccya. De toutes les personnes qu'il connaissait, elle était celle la plus susceptible de pouvoir l'aider. Elle avait des contacts, bien plus que lui.

« Allô ? Élias, tu m'appelles pour m'inviter à dîner en amoureux ? Alors pour que tu saches, mes fleurs préférées sont les pivoines, et ma couleur préférée est le rouge, ma robe le sera, si tu veux assortir ta tenue à la mienne. Et... » S'emballa la jeune fille.

« Non, non, Nuccya, je t'appelle pas pour cela. Je voulais que tu m'aides en fait. » Avoua le blond, un peu coupable de se servir d'elle une fois de plus.

« Oh... Oui, qu'est-ce que je peux faire ? » Elle avait changé de ton. Elle était tout à coup plus attentive, peut-être même un peu craintive.

« Est-ce que tu connais un avocat ou quelqu'un dans le milieu ? Un problème de visa et de licenciement abusif... » Expliqua vaguement Élias.

« Euh... Ouais, mon père à bien des parts dans un cabinet d'avocat, mais je doute qu'ils me prennent au sérieux, tu sais, je n'ai que 16 ans, pas même majeure, et je suis une fille, alors tu vois, tous ces benêts en costards-cravate sont un peu vieille école, le genre misogyne et tout le toutim... Et j'ai pas trop envie de passer par mon père. »

« Oh. Je vois... Désolé de t'avoir dérangé alors. »

« Élias, attends. »

Il suspendit son geste alors qu'il allait raccrocher.

« Je sais pas si tu te rappelles de mon ami Jonah, tu l'avais rencontré au gala la dernière fois. Enfin voila, je crois qu'il a des vues sur une fille en ce moment, il est vachement proche d'elle, et il se trouve que cette fille à un frère, enfin pour dire vrai, elle a toute une tripotée de frères, mais l'un d'eux est avocat. Ça coûte rien de lui demander s'il ne pourrait pas te donner quelques tuyaux... Tu sais quoi, je passe quelques coups de fil et je te rappelle. »

« Ok. Merci Nuccya. »

« De rien. Et ne pense pas que tu me déranges. On est ensemble. S'épauler mutuellement, c'est normal. Pas vrai ? »

« Ouais. »

Il avait honte de la laisser dire cela, parce ce qu'il se rendait bien compte que le mutuellement n'était pas si vrai. Il se servait d'elle, et elle ne méritait pas cela.

Il passa les quinze minutes qui suivirent à regarder son téléphone, attendant que la jolie italienne le rappelle. Ça n'arriva qu'une demi-heure plus tard, et il sauta presque sur l'appareil pour le déverrouiller.

« C'est bon, j'ai pu avoir son numéro, je te l'envoie par message, il s'appelle Alejio Garcia-Caustra, et dis-lui que tu viens de la part d'Aïnhoa, c'est sa petite sœur, elle a dû le prévenir que tu appellerais, et il veut bien te renseigner gracieusement. Mais... tu veux me parler de ce qui te fait avoir besoin d'un avocat ? »

« Mon père à fait renvoyer la femme de chambre, et notre majordome à démisionné à cause de cela. Ils sont tous les deux comme ma famille. Et Thérèsia risque d'être expulsée si je ne fais rien. Tout cela parce que je l'ai contrarié... »

Nuccya lui glissa quelques mots encourageants. Elle était bien placée pour comprendre à quel point l'impression d'avoir du pouvoir pouvait pousser un homme à agir cruellement. Son propre père à elle était fait du même bois, un requin qu'il valait mieux avoir de son côté; à la différence près qu'il n'oserait lever la main sur sa famille. Au moins un principe qu'il ne bafouait pas.

Élias composa sans plus tarder le numéro de cet Alejio Garcia-Caustra. Mais après près de trente minutes d'entretien téléphonique, il se retrouvait encore plus au fond du trou. Il se trouvait que Thérèsia n'avait jamais eut de réel contrat de travail, celui qu'elle avait signé il y a de cela des années état complètement bidon. Il n'y avait donc rien qu'Élias ne puisse faire, hormis la retrouver et la convaincre d'engager une procédure contre son père pour travail non déclaré, mais elle risquait d'être expulsé avant, à moins d'obtenir une ordonnance du tribunal qui repousserait l'expulsion pour la durée de l'affaire. C'était un vrai merdier juridique qui allait se mener s'il s'engageait la dessus.

Ce fût tout ce que pu lui dire l'avocat, sans avoir pu étudier plus en détails le dossier. Sinon, Thérèsia pourrait faire une nouvelle demande de visa, mais là encore, risquait l'expulsion avant, et n'avait de toute façon ni travail ni études pour justifier cela. Le dernier moyen était d'obtenir la nationalité française, mais là encore ce n'était pas si simple à obtenir...

Le blond était dépité. Il devait la voir, parler de tout cela avec elle. Mais comment la contacter ? Thérèsia n'avait jamais eut de téléphone. Puis Élias se rendit compte que si Gustave avait choisi de démissionner à son renvoi, il devait sûrement être avec elle. Et Gustave, lui, avait un portable. Il ne restait plus qu'à Elias à trouver son numéro dans le bureau de son père.

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[EDIT (23/10/21) : Version révisée]
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