Chapitre 46 : N I G H T C L U B

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En sortant des cours, Élias était allé chez Nuccya pour travailler. Ils avaient un contrôle de math à réviser. C'était devenu une habitude, presque chaque soir, soit ils allaient dans un café, soit chez elle, pour faire leurs devoirs, parfois un peu plus. Il arrivait qu'ils s'embrassent -Élias s'y forçait pour ne pas mettre de doutes à la jeune fille- mais ça n'allait jamais plus loin. Il aurait trouvé ça trop degeulasse d'aller plus loin sans être amoureux d'elle.

Il soupira pour la énième fois devant sa feuille d'exercices. Pourquoi tout semblait si simple quand Alix le lui expliquait et maintenant si compliqué ?

Nuccya posa son propre cahier et se tourna vers le blond.

« Bon. J'ai pas l'habitude de faire tant attention à ce genre de choses, mais tu as vraiment une petite mine. Tu es sûr que tout va bien ? »

En réalité, Élias avait finit par le comprendre, la jeune fille était l'une des personnes les plus attentives qu'il côtoyait, seulement elle se gardait bien de le montrer à qui que ce soit.

« Juste un peu de fatigue... »

Elle se retrouva dans son lit, faisant sans y prendre garde tomber un des oreillers roses en pilou -cela fit penser Élias aux couvertures toutes douces du lit d'Alix- puis elle passa une main douce dans les cheveux blonds du garçon assis à côté de son lit.

« Je sais c'est quel genre de fatigue. C'est lassant de devoir toujours se montrer sous son meilleur jour, faire attention au moindre de nos gestes. Et vu ton père, pour toi ça doit être encore plus anxiogène. Tu sais quoi ?  Moi quand ces moments-là, il n'y a qu'une seule chose qui peut me calmer et réguler mes énergies négatives. Habille-toi, on sort faire un tour. »

Il la suivit alors qu'elle montait dans la voiture stationnée dans la cours de sa maison. Elle donna les indications au chauffeur et ils quittèrent la ville. En une quinzaine de minutes, ils arrivèrent sur une propriété entourée de barrières blanches et bordée d'une allée d'arbres monumentale.

« On est où ? »

« Dans l'élevage de mes parents. Enfin une partie leur appartient. C'est là que j'ai ma jument. Lulla di Pietriccini. Viens. »

Elle entra dans les locaux et traversa l'allée bordée de boxes et serre ta devant l'un d'eux. À l'intérieur, se trouvait une grande jument palomino. Elle lui caressa le chanfrein avant de récupérer le licol qui se trouvait sur la porte, elle ouvrit le box et lui passa le licou.

« Viens. »

Il entra à son tour dans le petit espace. Nuccya lui prit la main et la posa sur l'encolure de la jument.

« Là. Tu vois. Là tu peux relâcher la pression et te vider l'esprit. C'est ce qu'il y a de magique avec les anime aux, surtout les chevaux. Ce sont de formidables empathes. Et jamais ils ne te jugent. »

C'était vrai. Depuis qu'il était là, il ressentait une merveilleuse sérénité. Voir ces animaux si puissants et pourtant si calmes avait quelque chose de profondément relaxant. Il n'y aurait jamais cru si on le lui avait dit sans qu'il ne le vive par lui-même.

« A chaque fois que je sens que la pression risque de m'écraser, je viens ici. Lulla doit être la seule à qui je dis vraiment tout. Même quand... quand j'ai apprit que mon père trompait ma mère, et qu'il m'a fait promettre... qu'il a fait promettre a une gosse de onze ans, de mentir à sa mère, venir ici me calmait bien mieux que tout. C'était... c'était une des pires périodes de ma vie. La tromperie, c'est ce qu'il y a de pire. Et je ne dis pas simplement ça parce que ça a laissé un traumatisme, je l'ai toujours pensé. BREF, parlons d'autre chose. On est là pour oublier nos problèmes, pas remettre le nez en plein dedans. Et puis tout ça, c'est du passé. »

Les Derniers Pétales Des FleursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant