Les Derniers Pétales Des Fleurs

Chapitre 31 : F E A R

Lior et Tasha s'assirent a une table dans le fond du petit bar, commandant chacun un cocktail, et leur discution reprit, parlant de tout et de rien. La jeune femme racontait à son ami les derniers rapprochements avec un garçon de sa fac sur qui elle avait un léger crush et Lior, qui adorait écouter chaque détail de ses histoires de cœur comme s'il s'agissait d'une série télé, commentait de temps à autres, expliquant telle réaction du garçon en question par l'action de son signe astrologique sur sa vie, ce qui faisait rire Tasha, parce qu'en réalité, elle n'était même pas sûre de sa date de naissance et donc par extension du signe que ce dernier pouvait avoir.

Au bout d'un petit moment, alors qu'iels en était au troisième cocktail -bien évidemment sans alcool pour elle qui conduisait- et que la nuit était complètement tombé à l'extérieur, Tasha laissa Lior un instant, le temps de se rendre aux toilettes.

A peine avait-elle quitté la table qu'un homme -dans la vingtaine visiblement- vint accoster Lior. Immédiatement, cet dernier.e se raidit. Encore plus quand iel remarqua que l'homme en face d'ellui n'était autre que celui qui accaparait toutes ses pensées dernièrement, l'infirmier de son lycée...

Lior jura à mi-voix. Qu'avait-iel fait pour avoir un si mauvais karma. La soirée avait portant si bien commencé... Pourquoi avait-il fallu que le jour où iel tombe sur lui, par hasard dans un bar, soit aussi le jour où iel avait choisi de porter une jupe ?

« Salut. Ça fait un moment que je te regarde. J'étais seul au bar... et quand j'ai vu ta copine s'en aller, j'ai prit ça comme un signe, alors j'ai prit mon courage à deux mains pour t'aborder. Comment tu t'appelles ? »

Sans oser une seule fois relever les yeux, Lior lui répondit, le rouge aux joues, honteux.se de devoir mentir :

« Jena. Je m'appelle Jena... »

Iel n'avait rien trouvé de mieux. C'était le nom de la chienne qu'iel avait eut enfant. Iel l'avait appelée comme ça après avoir regardé le dessin animé Balto pour la énième fois.

C'était ridicule. Toute cette situation n'avait aucun sens.

« Et bien tu me laisserais t'offrir un verre, Jena ? »

Son mensonge semblait rouler sur les lèvres de l'homme en face de lui, tandis que Lior s'attendait à tout instant à ce qu'il les écorche.

« Je... C'est à dire que... »

Iel s'embrouillait dans ses mots, cherchant une échappatoire. Devait-iel refuser, accepter ? S'iel refusait, iel sentait qu'iel allait s'en vouloir d'avoir raté une opportunité pareille, mais s'iel acceptait, ça voudrait dire donner d'autant plus de chances à l'homme en face de lui de percer à jour son secret...

Le jour aux joues, iel se résigna :

« Je suis désolé... Je ne peux pas accepter... »

Son vis-à-vis haussa les épaules, avec un petit sourire contrit.

« Bon. Je pense ce c'est assez clair. Mais je vais quand même te laisser mon numéro, si jamais tu changes d'avis et que tu es plus d'humeur un prochain soir. Après t'en fais ce que tu en veux, tu peux le jeter à la poubelle à peine sortie d'ici, même si j'espère que tu le garderas. On n'a jamais rien sans rien, hein ? »

Il attrapa la petite serviette qui traînait sur la table pour y inscrire une suite de chiffres.

« Bonne soirée beauté. »

Il quitta la table pour retourner au bar, essayant au mieux de cacher son air dépité -et sûrement trop alcoolisé, soit dit en passant-.

Lior s'autorisa enfin à reprendre sa respiration, les poings serrés sous la table plus leur éviter de trembler. Iel finit d'une traite son verre, jetant un œil au numéro de téléphone, se demandant s'iel devait l'emporter ou le laisser là, au milieu de la table.