Les Derniers Pétales Des Fleurs

Chapitre 45 : S M S

« Hey, frérot ! Alors comment tu vas ? A ce que je vois, tu n'as pas beaucoup grandi. Toujours aussi frêle. »

Et voilà. Les remarques commençaient. Même pas passé le pas de la porte, son frère lae reléguait déjà au second plan et lae faisait de nouveau sentir comme un.e moins-que-rien.

Iel lâcha un petit rire un peu nerveux et laissa son frère lui donner un genre d'accolade virile. Son frère était très tactile, Lior beaucoup moins.

Iel releva les yeux et vit par la baie du salon, Prune et Alix tomber au pied du pommier, en même temps qu'une branche de se dernier.

Dégagez ! Articula-t-iel.

Ses deux amis avaient proposé de rester un peu plus longtemps, même de se cacher dans sa chambre toute la soirée pour pouvoir lae consoler si les choses tournaient mal, et iel regrettait un peu d'avoir refusé, la douceur de Prune et l'exubérance d'Alix lui manquaient un peu.

Le retour du fils prodige... Se dit Lior en voyant ses parents presque ovationner le retour de son frère. Son frère si beau, si fort, si intelligent, si masculin.

Sans s'en rendre compte, iel se mit à gratter l'intérieur du coude, anxieux. Ça faisait un moment qu'iel n'avait pas eut ce genre de tics nerveux. Depuis le départ de son frère en réalité. Iel ne s'était jamais rendu compte à quel point sa présence lae rendait angoissé, ou du moins iel l'avait oublié.

« Alors mon fils, comment se passent tes études ? »

Luca sourit, éblouissant tout le monde de son sourire impeccable, avant de commencer à parler de ses cours, de ses partiels qui approchaient. Il étudiait dans une grande école de commerce, il faisait la fierté de ses parents. Quand ils parlaient de leur enfants, c'était toujours de Luca et de sa super école dont ils se vantaient, jamais d'ellui, Lior, leur 'petit garçon' chétif qui n'avait jamais rien accomplit de notable. Et iel en souffrait. Mais toujours en silence. Parce qu'iel ne savait pas comment leur parler. Ni comment faire pour obtenir un peu plus de grâce à leurs yeux. En fait, iel savait très bien que le problème venait tout autant d'ellui, et des secrets qu'iel gardait depuis trop longtemps.

La soirée lui sembla durer une éternité avant qu'iel puisse retrouver le calme de sa chambre. Iel se mit en pyjama après avoir pu observer pendant un moment le petit tatouage sur sa fesse. Le contour était encore rouge, il allait prendre un petit moment à cicatriser, mais iel l'adorait déjà. Encore plus parce qu'il lui faisait penser à Prune et Alix, et que c'était un peu une bêtise de jeunesse, mais en même temps, ça lae rendait vraiment heureux.se. Parce que comme ça, iel se sentait comme un.e ado normal.e, qui faisait des bêtises, était impulsif.ve et agissait sans réfléchir.

Et iel avait envie de continuer à ne pas réfléchir et se sentir vivant.e et normal.e. Alors il saisit son téléphone et envoya un message.

À L'homme de ma vie 👨‍❤️‍💋‍👨💐 :
Fools, said I, you do not know,
Silence, like a cancer, grows
Hear my words that I might teach you,
Take my arms that I might reach you
But my words, like silence raindrops fell,
And echoed in the wells of silence.
Envoyé à 00h57

De simples paroles sans réel sens. Du moins pas le sens qu'y voyait Lior, mais peu importait. De toute façon iel doutait et recevoir une réponse. Ça faisait plusieurs mois que l'infirmier lui avait donné son numéro dans ce bar en lae prenant pour une femme. Il devait avoir oublié cela, et comme Lior ne s'était pas le moins du monde présenté.e, il croirait sûrement à une erreur de numéro.

Mais contre toute attente, à peine quelques minutes plus tard, iel reçut une réponse. Et alors iel se mit à paniquer. Iel n'osait pas ouvrir le message. Iel se sentait si bête qu'iel n'osait même pas en parler à Alix ou à Prune, ils allaient se moquer d'ellui, à tous les coups. Ils auraient toutes les raisons de le faire. Peut-être qu'au final Alix avait raison de penser qu'iel était trop immature pour flirter subtilement avec un homme mûr. Prune avait sans doute plus de chances qu'ellui. La seule avance qu'iel avait sur elle était ce numéro et iel venait sans doute de tout gâcher.