Chapitre 100 : H A P P Y T O G E T H E R

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En se réveillant, Alix alla directement prendre une douche chaude. Il déposa la petite bague licorne sur le bord du lavabo avec un petit sourire niais avant de filer sous le jet. Ses membres étaient tout ankylosés ; la veille, avec Élias, ils avaient remis le couvert au moins deux fois avant de définitivement aller dormir.

Une fois propre et bien réveillé, il noua simplement une serviette autour de sa taille et sortit préparer le petit déjeuner. Tout en noyant ses fruits sous un coulis de chocolat, il saisit son téléphone dans la poche de son pantalon abandonné au sol la veille, dans la précipitation de la passion. Il déposa deux tisanes sur un petit plateau, suivies de sa coupelle de fruits au chocolat, et il se rendit dans la chambre où Élias émergeait seulement du sommeil. Le bleu s'assît dans le lit, et brancha son téléphone. Il le laissa se rallumer alors qu'il soufflait sur sa tisane pour la faire refroidir. A peine déverrouillé, son portable se mit à vibrer. A nouveau, c'était le numéro fixe de la grand-mère d'Andrea. Alix se rappela qu'il s'était promis de lui repasser un coup de fil la veille. Il décrocha, la tête pleine de questions, s'attendant à entendre la voix douce et rassurante de la veille femme. Mais à la place, c'est sa voix qu'il entendit.

« Alix ? »

Le bleu ouvrit la bouche, sans rien dire. Il articula dans le vide, pendant presque une minute. Alors au bout du fil, l'autre répéta alors :

« Allô ? Alix ? »

Non. C'était impossible. En entendant cette voix qu'il n'avait pas entendue depuis près d'un an, il déconnecta. Comme sur pilote automatique, il raccrocha après une discussion succincte. Il n'en avait presque rien retenu si ce n'était la programmation d'un rendez-vous dans la demie heure suivante.

Alix s'habilla, et intima à Élias de faire de même. Puis, ils montèrent dans le bus, direction un petit quartier tranquille : l'impasse du val fleuri.

Ils descendirent du bus, juste devant une petite maison au jardin coloré. Une maison qui refermait de bons comme de mauvais souvenirs. Et Alix se dit que finalement, peut-être que les mauvais souvenirs n'étaient qu'une illusion qui n'avait que trop duré. Le bleu tourna le regard vers la porte de la maison.

Il se tenait là, devant lui avec son sourire doux et bienveillant. Alors sans comprendre, Alix fondit en larmes. Ce qu'il ressentait au fond de lui était indescriptible. Un mélange de peur, de tristesse, de soulagement, de joie immense. Ça n'avait pas le moindre sens, tout comme cette vision qui s'offrait à lui. Andrea. Andrea, en chair et en os, tout sourire. Il cru se tromper, ou s'imaginer des choses, mais non. Il était bel et bien là, juste devant lui.  Son cerveau qui était à peine sortit il n'y avait pas si longtemps de sa phase de deuil n'arrivait pas assembler les pièces du puzzle. Ça n'avait pas la moindre logique.

Il mit bien trop longtemps à se reprendre et à faire le moindre geste. Et quand il bougea enfin, ce fut simplement pour le prendre dans ses bras et pleurer toutes les larmes de son corps au creux de son cou. Il était là. C'était bien lui. Il reconnaissait son odeur, la douceur de ses gestes et le timbre de sa voix alors qu'il lui disait que tout allait bien. Alix ne savait pas comment c'était possible, et à dire vrai, il s'en fichait un peu. Tout ce qui comptait c'était qu'il pouvait serrer son ami dans ses bras, comme s'il était dans un rêve, un merveilleux rêve, duquel il ne voulait pas se réveiller.

Tout bien considéré, il préférait se dire que ce n'était pas un rêve. Juste la realité qui réapparaissait après un cauchemar, un cauchemar beaucoup trop long, mais rien de plus. Un cauchemar qui serait vite oublié au réveil. Et Alix venait de se réveiller.

Andrea ne l'avait finalement pas définitivement, et de la pire des façons, abandonné. Il avait eut peur pour rien. Parce qu'il était là. Il était bel et bien là. Entre ses bras. Et si Alix ne comprenait pas encore comment c'était possible, comment il pouvait être vivant, toujours avec son sourire si communicatif, alors qu'il y avait un an, Alix avait dû lire sa lettre d'adieu, sa lettre de suicide, devant tout le lycée. Qu'une cérémonie avait été organisée en son honneur. Tout ça n'avait pas de sens. Mais la logique pouvait bien aller se faire foutre, tout ce qui comptait c'était qu'il était revenu. D'entre les morts ou d'ailleurs, qu'importe, il était là.

Les Derniers Pétales Des FleursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant