A portée d'ailes

Chapitre 7 partie 1 : La soirée

(Vous ne comprenez pas le choix de musique ? Regardez les paroles )

Samedi soir, dix-neuf heures quarante-cinq. J'installai rapidement les derniers plats sur la table. La playlist était déjà lancée et la radio diffusait Katchi de Ofenbach : parfait pour un début de soirée. J'allumai le plafonnier qui donnait une ambiance de boîte de nuit car la lumière diffusait des couleurs fortes dans toute la salle grâce à une ampoule rotative. Un puissant spot, installé en hauteur sur le côté gauche de la pièce, renforçait cette impression. Passant l'ensemble en revue pour m'assurer que tous les détails soient comme je le souhaitais, je lissai ma robe bleue du revers de la main. Sans manche, simple, elle était toutefois pourvue d'un décolleté plongeant qui en dévoilait juste ce qu'il fallait et épousait mes formes. Je la trouvais magnifique.

A cet instant, la sonnerie retentit.

« J'avais pourtant dit vingt heures... Heureusement que je me suis arrangée pour terminer les préparatifs à l'avance, je m'en voudrais si tout n'était pas au point à temps. Il faut que cette soirée soit super, que j'en profite à fond ! » songeai-je en me précipitant vers la porte, impatiente d'accueillir mes amis.

Derrière la porte, au bas des quelques marches menant à l'intérieur, se tenait Lucas. Son regard balaya rapidement mon corps, me faisant déglutir, avant de se porter sur sa montre.

- Je suis désolé pour ma tenue et d'être en avance, en plus. Je ne savais pas que c'était une soirée chic... Je reviens directement d l'aéroclub, je ne suis pas passé par chez moi pour me changer. Visiblement, j'aurais dû...

« Comment te dire qu'elle est parfaite ta chemise ? »

Il ne portait peut-être pas de costard, en effet, mais son haut mettait vraiment son torse en valeur, lui donnant un charisme impressionnant. Le seul problème résidait dans le fait que le voir aussi beau dans une tenue aussi simple me donnait une furieuse envie de pouvoir renouveler cette expérience tous les jours... et de le découvrir dans une tenue plus travaillée. Mon cœur rata un battement lorsque je réalisai que je ne lui avais encore ni répondu ni invité à entrer.

- Je n'avais rien précisé, ne t'inquiète pas. J'aime simplement m'apprêter pour les soirées comme je ne le fais pas souvent autrement. Il n'y aucun souci ! Entre !

- Il me semblait bien que tu n'avais rien demandé, j'aurais retenu ce genre d'informations ! C'est dommage car je t'assure que je fais toujours un effort en temps normalement ! Je suis comme toi, j'adore me faire beau pour les soirées, c'est important ! Cela dit, je ne suis pas d'accord avec toi, tu es toujours dans de jolies tenues, dit-il en passant près de moi pour entrer dans le hall.

« Après je fais particulièrement attention quand je vais aux Hélices, maintenant... »

- D'ailleurs, tant que j'y pense, Philippe te souhaite un joyeux anniversaire. C'est lui qui m'a ramené du club jusqu'ici.

Cette déclaration me provoqua un petit rire que je ne retins pas.

- Il va penser qu'on passe notre temps ensemble.

- Ce serait faux mais on se rapproche, j'ai l'impression, répondit le jeune homme.

Je crus percevoir une certaine hésitation dans sa manière de parler :

- Ce n'est pas qu'une impression ! l'assurai-je aussitôt d'un ton assuré.

Le carillon se déclencha à nouveau, interrompant notre discussion et dévoilant Florian. Nous nous donnâmes l'accolade affectueusement avant qu'il ne serre la main de Lucas avec plus de retenue.

- Florian. Tu dois être Lucas ? demanda-t-il accueillant. Sa façon d'être, bien plus ouverte que d'ordinaire me surprit. Anaïs, Juliana sera là dans deux minutes, elle a oublié quelque chose dans la voiture.