Partie 24

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Bonne lecture
    
          Dans la Peau d'Aïcha

Assis sur le banc de l'école en face de mon numéro, je suis remplie d'espoir et de doutes.

Les quelques minutes qui nous séparent de l'épreuve philosophique semblent surmontables.

Je m'accroche et je repense à toutes ces personnes qui sont avec moi, qui prient pour moi et qui comptent sur moi.

(...) 

Même si je m'attendais à ce que le sujet porte sur l'épistémologie, je me suis bien débrouillée, je dois avouer.

La philosophie, cet exercice de la pensée me passionne beaucoup et m'aide vraiment à voir la vie différemment, à me tenir éloigner des préjugés.

C'est pourquoi, la fois passée, quand j'ai vu mon frère quasiment nu et ma belle mère qui l'accusait de crime odieux, je n'ai pas tiré de conclusions hâtives. 

J'ai réfléchi, analysé et compris que jamais mon frère n'aurait été capable d'un tel acte.

Son départ de la maison est une bonne chose je crois, car cela ne fera que renforcer sa relation avec Ramata qui est une fille géniale et qui l'aime éperdument.

D'ailleurs, il y'a mon téléphone qui vibre, c'est sûrement lui car il voulait qu'on se retrouve au resto avec maman.

Je baisse les yeux sur mon sac  pour décrocher le combiné et quelqu'un me cogne.

-AÏE ! Tu ne peux pas regarder où tu mets les pieds.

-C'est plutôt à toi que je devrai dire cela, mademoiselle Bâ.

-Toi ? Mais quand comptes tu me laisser tranquille ?

-Jamais ! On dirait que même le destin ne veut pas que je te laisse.

-Ôte toi de mon chemin je dois partir, on m'attend.

-Avant ça, il faut que je fasse quelque chose. Dit-il en me tenant l'épaule.

-Qu'est ce que tu fais ? Bégayai-je presque.

Il ne me répond pas et m'attrape le cou.
Je frissonne à ce contact et perds littéralement la voix.

Il approche sa tête de la mienne et je ferme instinctivement les yeux.

-Voilà, c'est fait. Tu peux réouvrir les yeux.

-Quoi ? Dis-je désemparée.

-Ben, on s'est cogné par accident alors la tradition voudrait qu'on se cogne à nouveau et c'est ce que j'ai fait mais t'avais les yeux fermés, t'a rien ressenti on dirait.

La honte! J'ai vraiment cru qu'il allait... hum oublions, je dois partir vite d'ici.

-Arrête de me fuir bella, et pourquoi tu ne veux toujours pas me donner ma chance ? Dit-il en me tenant la main. 

-Laisse moi y aller Alassane, mon frère doit m'attendre.

Il me lâche d'un coup la main.

-Vas-y ! Je ne vais plus t'importuner, tu ne vas plus entendre parler de moi.

Ces mots ont l'effet d'une bombe.

Je pars et il n'essaye même pas de me retenir.
C'est ce que je voulais pourtant mais je ne sais pas pourquoi je me sens vide d'un coup.

Je me retourne pour voir s'il me suit mais il n'a pas bougé.

Ahhh ! Il m'énerve. Cela va faire bientôt neuf mois qu'il me fait la cour mais je n'ai toujours pas cédé.

Un Bel Homme BriséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant