Le réveil est atroce. J'ai mal au crâne, je suis toujours épuisée malgré les nombreuses heures où j'ai dormi, et en plus, je n'ai cessé de rêver de loups.
De loups... Mais oui !
J'ouvre les yeux brusquement. Et alors que je tente du mieux que je peux de me rassurer en me disant que tout ceci n'était qu'un rêve, le décor qui me fait face me ramène à la réalité.
Ce n'est pas ma chambre. Mais celle d'un interné.
Je me relève doucement, me demandant où est passé Danail. Durant un instant, je ne le vois pas, mais en me concentrant, je sens quelque chose. En fait, il n'est pas parti, Danail se trouve juste derrière moi, allongé dans ce même lit contre mon dos.
Putain de bordel de merde.
-Bonjour. susurre-t-il tandis que je n'ose toujours pas me retourner.
-Je... Je ne devrais pas être ici. dis-je simplement.
Je secoue la tête et me lève.
-Je dois partir ! je m'exclame, furieuse qu'il me retienne contre mon grès, mais tout de même terrifiée par sa nature.
Ce mec est...
Danail est un putain de loup-garou !Tout ce que je crois impossible, j'ai la preuve sous les yeux que certaines ne le sont pas. Je me demande si d'autres de mes précédents patients sont comme Danail : s'ils ont une nature surnaturelle, mais dont personne n'en croit la réelle existence. Est-ce possible que l'on ait interné des gens à tort ?
Non, je doute avoir véritablement rencontré Dieu, une licorne, ni même le descendant d'Hitler.
-Tu as le droit de partir. fait enfin Danail en se redressant.
-Merci.
Et ce sont les larmes aux yeux que j'ouvre la porte pour partir. Désormais, je n'ai qu'une envie : fuir, fuir loin d'ici et de ce type. Mais celui-ci en décide autrement.
Danail agrippe mon bras et je me tourne vers lui, la tête baissée afin qu'il ne voit pas mon état de faiblesse, même s'il l'a déjà vu la veille.
-Ce que je t'ai dit, tu sais, à propos de mon secret ? N'en parles jamais à personne sans mon autorisation. Ce pourrait être dangereux, pour toi, pour moi, et pour toute mon espèce.
Je ne réponds rien, sûre que ma voix serait chevrotante si je me met à parler.
-Compris ?
Je hoche cette fois-ci la tête et il me lâche le bras.
-J'espère te revoir bientôt. Oh, et...
Il se penche vers moi. Ses lèvres se rapprochent de mon oreille, puis il me murmure d'une voix douce.
-Joyeux anniversaire, moya sarces.
Et là, sans prévenir, il dépose ses lèvres sur ma joue, avant de partir se renfermer dans sa chambre. Je reste figée durant quelques minutes, surprise, puis je reprends mes esprits et m'en vais vite d'ici. La distance mise entre cette chambre et moi fait de nouveau fonctionner mon cerveau qui tout à coup m'alerte d'une chose.
Comment sait-il que c'est mon anniversaire aujourd'hui ?
*****
Allongée sur le canapé gris de mon salon, je songe. Je suis emmitouflée et roulée en boule dans mon gros plaid. Ma tête est posée sur un oreiller que j'ai été cherché dans ma chambre et devant moi, sur la table basse, les effluves de chocolat chaud me chatouillent les narines. Mais malgré la boisson chaude qui me donne vraiment envie, mes yeux ne peuvent s'empêcher de fixer la porte, comme si quelqu'un allait entrer d'une minute à l'autre.
Arrête de délirer, voyons. Il ne pourra jamais sortir de cet asile.
Ah oui ? Et comment a-t-il fait pour sortir de sa chambre fermée à double tour ? Et ses menottes ? Les caméras, comment a-t-il fait pour les éviter ?
Je soupire. Tout ça est stupide. Quand bien même Danail viendrait à s'échapper, il ne perdra pas son temps en me rendant visite.
Je l'espère.
Soudain, on frappe à la porte, me faisant brusquement sursauter. Les battements de mon cœur se sont accélérés et ma nervosité a monté d'un cran.
Merde, ça ne peut pas être lui, si ?
Je m'avance tout doucement vers la porte. Je me rapproche encore, le bras tendu vers la poignée. Je pose ma main tremblante dessus. Et j'ouvre d'un coup sec.
-Eh, salut ! Dis donc, t'en as mis du temps pour ouvrir. Tu faisais quoi ? s'exclame soudain une voix.
Une voix beaucoup trop aiguë pour être celle d'un homme.
J'ose enfin ouvrir les yeux, puis mon regard tombe sur ma meilleure amie.
-Oh, Jaelyn, merde, j'avais complètement oublié que tu devais passer ! je me frappe le front avec la paume de ma main.
-Ah oui ? Tu n'as pas reçu mes messages ou quoi ?
Ses messages ?
À vrai dire, non.-Justement, non, je ne sais pas où j'ai mis mon portable. J'étais sûre de l'avoir posé dans mon casier hier, au travail, puis quand j'y suis retournée pour le prendre, il n'y était pas. je grimace.
Il faut dire que les événements m'ont un peu complètement déboussolée.
-Merde, tu crois qu'on te l'aurait volé ?
Je secoue la tête, peu convaincue par cette hypothèse.
-Bon, prépare-toi vite, on sort dans exactement quarante-trois minutes. m'annonce t-elle en jetant un coup d'œil à sa montre rose pâle.
-Pourquoi faut-il toujours sortir avec toi ?
-Tu sais, Marley, nous sommes des animaux, nous ne pouvons pas rester enfermés sans devenir fou. Maintenant dépêche-toi avant que je ne t'habille moi-même. braille Jaelyn tandis que je lui obéis en lui faisant tout de même un joli doigt d'honneur.
Malgré tout, mes pensées restent rivées sur la comparaison de mon amie. Il est vrai que ce n'est pas bon pour la santé mentale d'un animal sauvage de rester enfermé dans un endroit clos, surtout seul.
Se peut-il que ce soit pour cela que Danail a des TOC ?
Je secoue la tête pour essayer de chasser ces idées de mon esprit. Mais ces mêmes questions restent encore bien présentes et se répètent en boucle, m'intimant d'y trouver des réponses au plus vite. Puis quelque chose traverse mon esprit.
Se peut-il que le fait d'être enfermé rende peu à peu Danail vraiment fou ?
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Traduction:
Moya Sarces = mon cœur

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Neslomimiyat Vulk
WerewolfMarley Seliní est psychiatre dans le nouvel hôpital de Navarre. Mais suite à quelques soucis professionnels, son quotidien est soudain bouleversé par la venue d'un nouveau patient. Danail lui répète qu'il est un loup-garou, qu'il n'est pas fou, et d...