Chapitre 22

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Le soleil est à peine levé lorsque je m'apprête à quitter l'appartement. Danail m'aide à enfiler ma veste sur le pas de la porte tel le gentleman qu'il est - ou en tout cas avec moi. Mais alors que j'ouvre la porte pour sortir, sa poigne sur mon bras m'arrête.

-Fais attention à toi.

Bien sûr, il a retenu qu'Evan est l'un de mes nombreux collègues de travail, et retourner à l'hôpital signifie qu'il est fort probable que je le croise.

Mais je doute que le médecin me tire une balle dans un endroit aussi bondé que celui-ci.

-Tout va bien se passer. Je reviens ce soir. je le rassure avant de poser tendrement mes lèvres sur sa joue et de partir.

Le trajet se fait rapidement et sans problème. Mais alors que je passe les portes de l'hôpital, l'anxiété me tiraille. Je me suis rassurée en me disant qu'Evan ne pourra rien me faire dans un lieu plein de monde, mais il existe aussi quelques coins solitaires dans cet hôpital.

Et si Evan réussit à m'emmener dans l'un de ces coins et me tue pour ne pas avoir coopéré la nuit dernière ?

Après tout, avec tous les malades qui circulent dans l'hôpital, on pourra très facilement relier mon meurtre avec celui que Danail a produit il y a plusieurs jours de cela, quand il était encore mon patient.

Une nouvelle victime d'un patient de l'asile psychiatrique.

Je secoue la tête. Même si Evan a voulu nous tirer dessus, ce n'est pas un tueur.

Pas vrai ?

J'arrive près des vestiaires lorsque le directeur vient m'interrompre. Comme d'habitude, son sourire élargi illumine son visage, et qui dans l'instant présent a le don de me rassurer.

-Ah, te voilà enfin, Marley ! J'avais fini par croire que nous n'allions plus te voir. Tu n'es pas beaucoup venue travailler ces temps-ci. me reproche t-il plus gentiment que je ne l'aurais cru.

Dans la seconde, je me creuse la tête afin de trouver une excuse valable à livrer à mon patron.

Euh... Quelle excuse ai-je prétextée lorsque l'on m'a appelée pour mon absence ?

-Je sais, j'étais... malade. Mais maintenant ça va mieux. Je pourrais revenir travailler à mon rythme habituel.

Il hoche la tête.

-Je l'espère bien ! Tu es un médecin brillant, Marley, mais je souhaiterais à l'avenir que tu ne brilles pas par ton absence.

J'acquiesce avec l'envie d'aller me cacher dans un trou de souris.

Pour l'instant, Monsieur Ackel est gentil et laisse passer ça. Mais je sais d'avance que je ne pourrais pas " revenir travailler à mon rythme habituel " tant que les loups-garous feront partis de ma vie. Aujourd'hui, j'ai prétexté être malade. Quelle excuse devrais-je sortir pour la prochaine fois ?

Peut-être un jour se lassera t-il de me demander des explications et m'obligera à démissionner.

Je secoue la tête.

J'espère que ce jour n'arrivera jamais.

*****

La matinée se passe sans accroche. J'oublie très vite mes problèmes et me concentre uniquement sur mes patients qui pour certains commencent à progresser dans une peut-être future guérison, puis sur les beignets chauds que je partage avec mes collègues à la cafétéria, ainsi que leurs blagues stupides et les sujets dont on peut parler.

Neslomimiyat VulkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant