Chapitre 20

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J'ai eu constamment la peur au ventre depuis que j'ai fait échapper Danail de l'hôpital. Pour moi, j'allais finir en prison pour un petit bout de temps, ma carrière de psychiatre aurait été ruiné après dix années à avoir étudié ce métier.

J'aurais raté ma vie, mon père n'aurait pas été fière de moi.

Depuis, les preuves contre moi ont été effacées, mais ça me fait tout de même bizarre de me retrouver devant ce commissariat. Je me frotte les poignets avec l'impression folle d'avoir été menottée. Mes mains tremblent. La nervosité me tord le ventre.

Et si Maël a fini par me balancer ? Ou bien qu'Evan ait réussi à sauvegarder une autre copie, et qu'on m'arrête ?

La main douce et chaude de Danail se pose sur la mienne. Mes tremblements cessent et je reviens à la réalité. Je me mets à chercher mon courage dans ses yeux bleus. Je l'ai trouvé.

J'inspire puis sors de la voiture. Danail en fait de même, puis tous deux nous entrons dans le commissariat. Il est encore tôt et peu de policiers sont en service. D'un pas timide, je m'avance vers le bureau d'accueil.

-Je suis venue chercher Maël Holder, s'il vous plaît. Il a été mis en garde à vue hier soir.

L'homme hoche la tête puis hurle à son coéquipier de venir se charger de nous. Le deuxième flic arrive et nous fait signe de le suivre. Il nous guide jusqu'à la cellule où est toujours enfermé Maël.

-Enfin, ce n'est pas trop tôt ! râle ce dernier dans sa cage.

Ses cheveux crasseux sont en bataille, ses yeux sont légèrement cernés, ses joues rouges, ses vêtements froissés, ses mains agrippées aux barreaux. Il me paraît tellement différent ainsi, j'ai l'impression de ne plus voir le même homme dont j'ai été amoureuse, il y a de ça plusieurs années.

-Je suis bien content que vous nous en débarrassez, il n'a cessé de hurler qu'on le fasse sortir d'ici. se plaint l'agent de police. Toute la nuit.

Il entre la clef dans la serrure. À peine l'instrument de métal a-t-il été tourné que Maël se presse contre la porte de sa cellule pour sortir. Le policier referme derrière lui. Et se tourne vers nous.

-Si vous voulez bien me suivre, j'aimerais que vous signiez quelques papiers.

-Des papiers ? Pour quoi faire ? Je ne suis plus mineur à ce que je sache, et ce ne sont pas mes tuteurs non plus. s'emporte Maël tandis que nous suivons l'homme en uniforme jusqu'à un petit bureau isolé.

Il s'assit derrière puis nous désigne les deux chaises de l'autre côté. Danail et moi prenons place tandis que Maël reste debout derrière nous et boude les bras croisés.

Quel gamin !

L'agent me tend une feuille et un stylo. Je commence à la remplir sous le regard des trois hommes.

-Vous êtes sa sœur ? me demande le policier, curieux.

-À qui donc ?

Il me désigne le grand enfant capricieux dans notre dos. Je soupire.

-Non, simplement sa grande amie depuis longtemps.

Il hoche la tête.

-Vous savez qu'on l'a surpris dans l'hôpital psychiatrique d'Evreux ? Il se baladait dans les couloirs quand des gars de la sécurité l'ont chopé. m'explique calmement le flic en face de moi. Il nous a dit que c'était pour récupérer un objet important que son amie avait oublié. Il nous a aussi montré un passe magnétique appartenant à l'un des psychiatres de l'hôpital. Jusqu'ici, nous n'avons pas su déterminer s'il l'a volé ou non.

Neslomimiyat VulkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant