Neslomimiyat Vulk

Chapitre 19

Tout le monde est déjà dans le salon lorsque nous entrons dans l'appartement. Danail me fait glisser de son dos. Je reste allongée sur le sol, l'estomac complètement retourné. Si la promenade sur le dos de Reni la dernière fois a été horrible, celle avec Danail a été infernale. J'ai le cœur au bord des lèvres, ma tête me fait mal, et j'ai les membres engourdies.

Je me rappelle que lorsque j'étais plus jeune, je ne supportais pas les voitures. Quand nous faisions de longs trajets, je subissais mes envies de vomir et des difficultés à respirer jusqu'à ce que la voiture s'arrête complètement. Sortir du véhicule après ça a toujours été comme une délivrance à cette époque.

Danail n'est peut-être pas une voiture, mais il me fait le même effet.

Le museau humide du loup vient se frotter contre mon visage. Je lui donne une caresse afin de le rassurer.

-Je vais bien. Laisse-moi juste le temps de m'en remettre.

Je ferme les yeux et prends de grandes inspirations. La fenêtre du salon est ouverte et l'air frais qui y passe me fait du bien. En quelques instants, je me sens mieux.

Enfin, presque.

-Par la déesse, Alpha, tu es blessé ! s'exclame Elena en s'approchant du loup.

Elle va pour examiner sa blessure à la jambe, mais Danail se met à grogner. Elena se recule, surprise. Sa jumelle la rejoint.

-Il faut te soigner, Danail. le sermonne t-elle.

Le loup secoue mon bras avec son museau.

-Oui, j'ai compris, je vais te soigner. je râle en me levant. Tu peux te transformer ?

-Pourquoi faire ? m'agresse Aleko ci-tôt ma question posée.

Je mets mes mains sur ma hanche et hausse un sourcil.

-J'ai peut-être fait des études de médecine, mais je ne suis pas vétérinaire. Je ne le soignerai que sous sa forme humaine.

Danail pousse un léger grognement, puis en quelques secondes, il se métamorphose. Son teint est légèrement pâle, ses yeux presque vitreux et une fine pellicule de sueur brille sur son front.

Sa blessure doit lui faire un mal de chien.

-Il faut te soigner toi d'abord. grogne t-il.

Je secoue la tête.

-Ce n'est qu'une petite égratignure, je tiendrai le coup. Toi, en revanche, tu as une sale mine. Je me soignerai après t'avoir aidé toi.

Il soupire. Puis acquiesce.

-Je vais aller chercher le matériel. je préviens avant de partir en direction de la salle de bain.

Là-bas, j'attrape ma pauvre trousse de soins que j'ai eu le temps de remplir un peu mieux depuis la dernière fois. Je prends une serviette que je mouille d'eau froide, puis regagne le salon où Danail n'a pas changé de place.

-Il va falloir que tu retires ton pantalon.

-Je pensais que tu ne me le dirais jamais.

Il me fait un clin d'œil malicieux, puis obtempère. Le tissu ensanglanté colle un peu à sa peau, mais il réussit à le retirer sans problème. Je m'approche de lui, mon matériel avec moi. Je m'abaisse au niveau de la blessure, et l'examine. Il y a pas mal de sang, mais quelque chose bouche à moitié l'écoulement de sang.

-La balle est encore à l'intérieur. Il va falloir que je la retire.

Je me tourne vers Reni.

-Tu veux bien aller me chercher le canif dans le tiroir de la cuisine ?