Chapitre 4

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Quatre jours sont passés depuis ma dernière entrevue avec Danail, mais ses mots me laissent toujours perplexe. Je ne parle pas le bulgare, aucune personne de mon entourage n'a appris cette langue, et je ne réussirai jamais à retranscrire cette phrase avec des lettres sur un site de traduction. Mon seul moyen est Danail, mais je dois me tenir à une séance par semaine au minimum.

Déjà que nous nous en sommes à deux en seulement deux jours.

Aujourd'hui, nous sommes jeudi et j'ai décidé de faire le service de nuit. Ce qui est arrivé à John est effroyable, et je n'ai aucune envie que cela m'arrive. Mais, depuis, il n'y a plus eu aucun meurtre. Et, malgré moi, je suis sûre que Danail ne me fera rien.

Quelle naïve !

Déjà que je n'ai pas rapporté au directeur son meurtre. Si je me suis proposée pour travailler cette nuit, c'est simplement pour avoir une journée de repos. Demain, on sera vendredi, et c'est ce jour-ci que je vais fêter mes trente ans.

En espérant que je ne me fasse pas tuer entre temps.

Arrivée sur les lieux, je croise le directeur de l'hôpital de Navarre dans la salle de repos. Il est assis et boit sa tasse de café en réunissant quelques dossiers pour les ranger. Je me racle la gorge afin de le prévenir de ma présence.

-Oh, bonsoir Marley ! Tu es venue pour ton service de nuit, c'est ça ?

Je hoche la tête.

-J'espère que tu n'es pas trop débordée par tous les patients que je t'ai rajoutée. Dis-moi, comment ça se passe avec le patient neuf cent vingt-sept ?

Je suis décontenancée par sa question.

-Vous parlez de Danail Aleksandar, monsieur ? Eh bien, je dirais que c'est un garçon assez perturbé. Mais tout se passe bien pour l'instant.

Il fait un mouvement de tête approbateur.

-Dites-moi, monsieur, pourquoi a-t-il été interné au juste ?

Le directeur se gratte la nuque en grimaçant.

-Tu devrais t'asseoir. me conseille t-il.

Je le rejoins sur le sofa et attends qu'il parle.

-C'était en avril deux mille quatre, un soir de pleine lune, dans une petite ville près d'ici. Ce soir-là, il y a eu un énorme massacre.

-Comment ça, énorme ?

-Toute la ville, chaque habitant était éparpillés sur le sol, le corps en lambeaux. C'était un vrai bain de sang. Et sur les lieux, au milieu des cadavres, se trouvait Danail.

Je hausse les sourcils.

-Il se tenait agenouillé sur le sol, et ne cessait de répéter que c'était la faute de son loup. Des experts l'ont examiné, on pense que ce massacre lui aurait provoqué un traumatisme. Depuis, il est interné ici, dans la même cellule.

Je secoue la tête, totalement surprise.

-Attendez, ça veut dire que ça fait...

-Quinze ans. Il est hospitalisé ici depuis quinze putain d'années.

Mr Ackel me lance un regard, puis se lève.

-Bon, je ne vais pas t'embêter plus que ça avec mes histoires. Bonne chance pour cette nuit. me salue t-il avant de s'en aller.

Et moi, je reste immobile sur le divan, encore un peu surprise par ces révélations.

*****

Il est une heure du matin et je commence sérieusement à m'ennuyer. Je ne suis pas la seule à faire du service de nuit, mais l'hôpital est si grand et les salles de repos nombreuses, que l'on se croise rarement. Je m'étire en baillant.

Neslomimiyat VulkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant