Chapitre 8

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Pas de panique, Marley. Il ne faut surtout pas pa-ni-quer.

Je baisse les yeux sur les nombreuses gouttes de sang qui salissent mon palier.

Ok, je panique.

Les mains tremblantes, je tente d'insérer la clef dans la serrure et ne réussis à dévérouiller la porte qu'au bout du quatrième essais. Puis je pousse précipitament Danail, qui se tient l'abdomen de la main, dans mon antre. Je referme aussitôt, me rappelant mentalement qu'il va falloir que je nettoie le couloir de l'immeuble.

Ainsi que le halle d'entrée, le siège de ma bagnole, et bientôt mon appartement.

-Suis-moi ! je le presse.

Il n'a pas le temps de regarder la déco de mon appart, je le traine déjà dans la salle de bain.

-Mets-toi dans la baignoire. je lui ordonne en cherchant dans les placards de la salle cette maudite trousse de soin.

Je continue de fouiller et finis par la trouver. Contente de moi, je me retourne vers Danail... qui tourne sur lui-même, l'air perdu.

-Ça ne va pas ?

-Je... C'est quoi déjà une baignoire? me questionne t-il.

J'ouvre la bouche. Et lui montre la baignoire. Il grimpe alors maladroitement dedans.

-Comment se fait-il que tu ne saches pas ce que c'est ? j'ose lui demander en ouvrant la trousse de soin.

Quelques pansements pour de simples égratinures, des médocs pour la douleur et une petite bouteille d'alcool.

Eh bah, je ne vais pas aller loin avec ça moi.

Je vois Danail hausser les épaules du coin de l'œil.

-Il n'y en a pas à l'hôpital, et dans mes souvenirs, nous n'en avions pas non plus dans les bâtiments de la meute. Et puis, ça fait tellement de temps que je suis restée enfermé, mes souvenirs de l'époque où je n'étais pas dans cet hôpital sont flous. explique t-il en observant le tuyau de douche. Qu'est-ce que c'est censé faire ?

Je récupère une paire de ciseaux et m'approche de lui. Il jette un coup d'oeil aux ciseaux, méfiant.

-Il faut retirer ton tee-shirt, et avec tout ce sang, il va être difficile de le retirer sans ce petit objet.

Il observe toujours les lames en métal dans mes mains, puis finit par acquiescer. Je souffle doucement et m'approche de lui.

Debout dans ma baignoire, Danail me surplombe. Il a bien deux tête de plus que moi à présent, et son menton se colle presque à son torse tant il doit baisser la tête pour me regarder.

Déjà qu'il est bien plus grand que moi sans cette baignoire.

J'approche les ciseaux du vêtement gluant, mais hésite. Les souvenirs de tout à l'heure, l'instant où il m'a prise dans ses bras, me revient, et l'idée de retoucher ce corps de rêve me fait vraiment envie. Mais je secoue la tête pour chasser ces idées obscures. Danail était l'un de mes patients à l'hôpital de Navarre, et c'est aussi un loup garou. Je ne fantasmerais pas sur lui.

N'importe quoi !

J'attrape du bout des doigts l'extrémité du tissu humide et commence à le découper. Peu de temps après, le tee-shirt en lambeaux retombe dans la baignoire dans un floc. Face à moi se dresse à présent le torse nu de Danail, bien musclé... et surtout taché de sang.

-Il va falloir nettoyer ça afin que je puisse voir la blessure.

Il hoche la tête tandis que je m'empare du pommeau de douche. J'actionne le robinet et le jet d'eau se met à fonctionner. J'attends quelques instants que la température de l'eau augmente, puis je dirige le jet sur le corps à moitié nu du loup garou.

Neslomimiyat VulkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant