Chapitre 7

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Le rire de Danail continue de résonner dans la pièce. Je croise les bras sur mon torse, essayant de cacher mon malaise derrière une fausse attitude de femme forte et sûre d'elle. En réalité...

Qu'est-ce que j'ai soudain honte, bordel !

Et le pire dans tout ça, c'est que le son du rire de Danail me donne presque envie de fondre tant ce son ressemble à celui d'un ronronnement.

Les loups ne ronronnent pas, n'est-ce pas ?

Enfin Danail cesse de rire et me regarde, les yeux humide tant il en a rit. Son sourire amusé ne le quitte cependant pas alors qu'il fait semblant d'enfin me prendre au sérieux.

-Me faire sortir d'un asile psychiatrique, toi ? se moque t-il.

Ses épaules tressautent sous ses rires qui reviennent à la charge.

-Tu es sérieuse ?

-Peut-être bien.

Il jette sa tête en arrière en rigolant, puis reporte si brusquement son regard sur moi que je suis frappée par la couleur de ses yeux.

-Pour quoi faire ? Il n'y a rien dehors, si ce n'est des humains égoïstes qui se prennent pour les rois du monde. Et des chasseurs.

Il grimace au mot " chasseur " et ses iris virent un court instant au doré avant de reprendre leur bleu d'origine.

-Tu n'as nul part où aller en dehors de l'hôpital ?

Il secoue la tête.

-Ne. Ma meute se trouve en Bulgarie, et depuis le temps, je suis pratiquement sûr que je n'en fais même plus parti.

Il hésite, puis rajoute.

-Cet hôpital, aujourd'hui, c'est tout ce que j'ai. Il y a des jours où c'est l'enfer, mais parfois je me dis que c'est mieux que de déambuler dans les rues sans savoir où aller.

Je fronce les sourcils, puis souffle doucement. Je décroise lentement mes bras et les ramène le long de mon corps.

-Honnêtement, Danail, je ne pense pas que l'hôpital soit le meilleur hâbitat pour un... pour un... loup garou.

-Et tu voudrais que j'aille où ? Au cas où tu n'aurais pas entendu ce que je viens de dire, je n'ai plus rien.

-Alors viens t'installer chez moi.

Je me gifle mentalement et mon visage blémit.

Qu'est-ce qu'il m'a pris de lui proposer cela ?

Tout mon corps se crispe, espérant qu'il refuse. Mais il n'en est rien. Le visage de Danail s'illumine et le sourire radieux que je lui connais reprend place sur son faciès.

-Tu veux dire chez toi... dans ta maison, tous les deux sous le même toit ?

Je frotte mes mains entre elles, nerveuse, mais finis par secouer la tête de haute en bas. Fou de joie, Danail passe ses bras par-dessus ma tête, m'attrape par la taille et me fait tournoyer. C'est à cet instant que je remarque qu'il porte des menottes. Il me repose à terre, néanmoins toujours aussi heureux.

-Ne te réjouis pas trop vite. Il faut encore te sortir d'ici. je lui rappelle.

-Aucun soucis pour ça, je sais comment faire. m'apprend t-il avant de repasser ses bras par-dessus ma tête.

Il écarte d'un geste brusque ses poignets, brisant la chaine métallique de par ce simple geste. Bouche bée, je le regarde s'avancer vers la porte de sortie. Il l'ouvre et s'avance prudemment dans le couloir. Ne me voyant pas le suivre, il se retourne.

Neslomimiyat VulkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant