Chapitre 32

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J'ouvre la portière et sors de la voiture, furieuse.

-Non mais ça ne va vraiment pas dans ta tête à toi ! je hurle devant Evan qui n'a aucune réaction.

-Elle est bien bonne celle-là.

Je fourre mes poings dans les poches de mon manteau, rassurée d'y trouver mon taser.

Je me ferais un plaisir de m'en servir sur cette enflure, tiens !

-Qu'est-ce que tu me veux encore ? Je pensais que tu allais arrêter de me suivre maintenant que j'ai rejoint le labo. je m'agace, mettant ma colère en avant pour cacher ma peur.

Il fait super froid à l'extérieur et, malgré mon épais manteau, je me surprends à trembler.

-Justement, en parlant de ça, je suis dans le regret de te dire que tu risques d'être renvoyée très bientôt.

Je hausse un sourcil.

Déjà ? Si vite ?

-On n'est pas trop fan des médecins qui s'entichent de métamorphes.

Je me fige.

-Je t'ai dit que j'avais changé de camp. Je ne suis plus avec les loups.

Evan se met à tourner autour de moi.

-Ce n'est pourtant pas ce que j'ai vu. Je t'observe beaucoup, Marley.

-Oui, j'y pensais justement. Tu sais que je pourrais porter plainte pour harcèlement ?

Il rit.

-Je crois que tu oublies vite qui domine qui. Christophe est intelligent et hyper futé. Il a énormément de tour dans son sac, il peut te foutre en taule ou te donner la mort en un simple claquement de doigt. C'est un enculé intouchable, et qui peut faire de toi ce qu'il veut. Gare à ceux qui ne vont pas dans son bon sens, il est sans pitié.

Je déglutis.

-Va-t-en, Evan.

-J'ai pas fini ! Si tu savais à quel point j'ai hâte d'arriver demain matin et de tout déballer au directeur, hâte de l'entendre me dire, de façon faussement désolée, de te descendre. C'est ce que je ferai. Puis on reprendra le sac à pupuces qui te sert d'animal de compagnie, et j'espère que Christophe me laissera le charcuter à ma guise.

Je referme ma main sur la crosse du Taser. Evan se penche vers moi et me sourit cruellement.

-J'aime les faire hurler au clair de lune. me confie-t-il.

Sale enfoiré !

C'en est trop. Je sors le taser de ma poche et m'apprête à lui donner une décharge électrique qui le dissuadera de revenir me voir. Mais Evan s'y attend. Il esquive avec aisance et attrape mon poignet avec force avant de le tordre jusqu'à ce que la douleur me fasse lâcher mon arme. Je crie. Le coude du médecin heurte ma tempe tandis que sa main me lâche. J'atterris contre la carrosserie de ma voiture, sonnée. Mes oreilles bourdonnent. J'ai envie de vomir soudainement. Je tente de me relever, mais je ne trouve pas la force nécessaire.

Putain, ce que je suis faible !

Mes oreilles cessent de bourdonner un instant après le choc subi. Un cliquetis métallique retentit et me glace le sang. Je tourne la tête et fixe avec horreur l'arme à feu qu'Evan tient dans ses mains. Ses mains ne tremblent pas. On dit que les yeux sont les portes de l'âme. Mais en cet instant, je ne vois plus rien.

Evan n'a pas menti, il souhaite vraiment me buter.

-Je ne pense pas que le directeur m'en voudra de t'abîmer avant demain.

Neslomimiyat VulkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant