Été 1979 Partie2

605 53 6
                                    

« Regarde, papa ! Regarde comme elle est grosse celle-là ! »

Les deux mains dans l'eau clair du lac, l'enfant attrapa la truite que se débattait furieusement et la montra à son père, un grand sourire sur les lèvres.

« Elle est magnifique Charlie, viens, il faut lui enlever l'hameçon. »

Arthur attrapa la gluante bestiole par les ouïes pour lui arracher le crochet de fer qu'elle avait dans la bouche, devant les yeux écarquillés du garçon qui regardait sans mot dire. Arthur sourit en remontant ses lunettes qui étaient légèrement tombées sur le bout de son nez. Charlie apprenait en regardant, comme toujours. Il n'y avait pas de doute qu'avant la fin de la matinée, il essayerait lui-même de faire ce qu'Arthur venait de lui montrer.

« Et de deux ! » fit-il en jetant le poisson dans le seau d'eau à côté d'eux. « Plus que deux ou trois et je crois que l'on aura notre dîner de ce soir, qu'en penses-tu fiston ? »

« Oui ! C'est Bill qui va être content ! » répondit le bambin.

En effet, si l'aîné Weasley n'aimait pas particulièrement perdre son temps à taquiner la truite, il adorait par contre la trouver bien dorée dans son assiette, accompagnée de pommes de terre sautées.

Charlie était véritablement heureux. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas passé du temps avec son père. Il savait bien que les temps étaient sombres, Bill lui avait tout expliqué. Leur père devait aider des gens biens, des gentils, dont faisait partie le professeur Dumbledore, les Aurors, James et Sirius, et surtout leurs parrains, Gideon et Fabian. Charlie s'était longuement demandé comment son grand frère savait tout ça.

Bill avait avoué sans rougir qu'il avait espionné la dernière réunion des gentils au Terrier. Charlie avait ouvert grands ses yeux et ses oreilles face à l'exploit de son héros, espion dans sa propre maison. Charlie ne s'étonnait plus trop de voir le professeur Dumbledore, les Potter, les Londubat ou d'autres personnes encore, venir régulièrement au Terrier. Il aimait bien Alice et Lily. Elles lui caressaient souvent les joues ou les cheveux en lui disant qu'il était mignon. Pourtant, celui qu'il préférait était Sirius Black. L'Auror impressionnait beaucoup l'enfant de par sa stature, mais il était très gentil. Il lui faisait souvent des petites blagues, des chatouilles et venait toujours au Terrier avec des bonbons pour les enfants. Et puis, il était si beau.

Il sourit de nouveau à son père, assis à ses côtés, tout en tenant fermement sa canne à pêche dans sa main. Son dernier cauchemar avait été terrible, il avait vraiment crû que son papa était mort, tué par un méchant. Il ne voulait pas que ses parents ou ses frères meurent dans cette guerre dont personne pourtant ne parlait ouvertement. Alors il était heureux, simplement heureux d'être là, avec lui en cet instant.

Une nouvelle truite plus tard, les deux Weasley décidèrent d'ouvrir le panier que leur avait préparé Molly le matin même. Sa maman l'avait embrassé, en lui disant à quel point elle l'aimait et qu'elle était si fière de son brave garçon. Le petit avait sauté, bien que délicatement, dans les bras de sa mère, veillant à ne pas lui faire mal au ventre, là où un autre frère était en train de grandir. Puis il avait mis sa menotte dans la grande poigne de son père qui avait transplané au bord du lac. Là, il avait réclamé un bisou paternel.

Molly leur avait préparé une salade verte, avec les tomates du jardin que Charlie avait ramassées la veille et des œufs durs. Elle leur avait également confectionné deux énormes sandwichs au poulet et à la mayonnaise. Il y avait aussi de la glace à la vanille et à la fraise accompagnée d'une tonne de cookies. Le tout était agrémenté d'une bouteille d'eau fraîche, d'une bièraubeurre pour Arthur et d'une bouteille de jus de citrouille pour Charlie.

CharlieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant