Année 1998-2001, Partie 3

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Pâques 2001

Malgré le soleil de cette belle journée, Harry avait les joues pâles, le teint cireux et les traits tirés. Ajoutez à cela des yeux encore un peu rouges et tout le monde pouvait dire que le Survivant avait une tête de déterré.

C'était en tout cas ce que semblait penser la famille Weasley, hormis Ginny, Percy et Audrey qui étaient absents. Réunis dans la maison de Bill et Fleur, tous les Weasley s'affairaient à essayer de distraire leur membre honoraire. Le seul à avoir des pensées un peu différentes était sans aucun doute Charlie. Lui ne trouvait pas Harry horrible. Du tout. Vraiment pas. Atrocement l'inverse à dire vrai. Honteusement attirant pour être tout à fait honnête.

Merlin... son propre presque petit-frère. Notez que l'important, du moins, de plus en plus dans l'esprit tourmenté d'un certain rouquin, résidait justement dans le mot ''presque''.

Ils venaient tous de finir de manger, picorer dans le cas de Harry, et désormais, chacun vaquait de son côté. Charlie s'assit sur le canapé, à côté du seul homme brun présent.

« Alors, ça se passe bien ta formation ? » lui demanda-t-il.

Harry le regarda, totalement éberlué, mais son air de chouette s'effaça rapidement pour laisser la place au soulagement. Charlie lui offrit un grand sourire. Nul doute que le jeune homme devait en avoir ras-le-chaudron que tout le monde lui rabatte les oreilles de son histoire avec celui qui portait dorénavant le titre très demandé de Crétin Premier.

« Ça va. On va à Salem pour la finir. »

« Oui, Ron me l'a dit. C'est génial, je trouve. Vous allez pouvoir voir un peu autre chose que la grisaille britannique. »

Harry sourit enfin un petit peu.

« Oui, j'espère que ça va me faire du bien. J'ai hâte de partir. Tu connais les États-Unis ? »

« Non, pas vraiment. Un de mes collègues est Américain, il vient du Connecticut. »

Les deux hommes discutèrent un long moment. Charlie s'étonna de plus en plus de l'étrange sentiment qui l'enveloppait peu à peu concernant Harry. Le brun se mit soudain à bâiller, faisant se moquer Charlie. Les moqueries se firent bientôt douces chatouilles, le cadet Weasley ne pouvant se retenir de lui pincer et lui tripoter les flancs.

Harry était aussi sensible que lui de ce point de vue car il se mit à rire tout en se tortillant sur le canapé. Charlie apprécia le moment, bien plus qu'il ne l'avait fait dans le passé à des occasions pourtant presque similaires. Cette fois-ci, il ne s'agissait pas de taquineries fraternelles dans son esprit. Non, cela ressemblait bien plus aux attouchements et câlineries qu'il avait partagés avec ses anciens amants.

Une fois remit de son fou-rire et à la surprise du rouquin, Harry se colla à lui, posant sa tête sur son épaule.

« Fatigué ? »

« Hum... Hermione croit que je ne le sais pas, mais elle met toujours des gouttes de potion calmante dans mon verre depuis ma rupture. Je pense que là, elle a exagéré la dose. »

« C'est sans doute qu'elle s'inquiète pour toi, »

« Tout le monde s'inquiète pour moi. Sauf lui... » termina Harry tristement.

Charlie passa ses bras autour des épaules fines mais musclées, pressant un peu plus le garçon contre lui.

« Harry... c'était vraiment un connard qui ne te méritait pas. »

« Je sais... Mais ça fait mal... Et puis... et s'il continue à raconter tout et n'importe quoi sur moi ? Je suis fatigué de tout ça, Charlie. J'en ai marre de ne pas pouvoir faire confiance. Je me demande vraiment si un jour je pourrais être bien, être moi-même avec un mec, sans craindre qu'en fait il se moque de moi, ne recherche de la gloire ou je ne sais qu'elle autre connerie du genre. Je me demande si en fait, tu n'avais pas raison à partir comme ça, loin d'ici, loin de l'Angleterre et des Anglais. »

CharlieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant