Année 1997-1998

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Le jet de couleur mauve fondit sur eux et ils n'eurent que le temps de se jeter à terre, derrière une immense roche.

« Scheiße ! » hurla le garçon brun. « Ils sont au moins huit ! Charlie, on fait quoi ? »

« Calme-toi, Ulrich ! J'ai vu la folle de Lestrange, il faut fuir, cette question ! Mais je veux d'abord récupérer cette putain de sacoche ! »

« T'es malade ? Elle est encore avec Anastazy ! » beugla Ulrich alors que des cris s'élevaient devant eux.

Charlie jeta un œil en se protégeant derrière l'écran que leur offrait la pierre. La jeune fille, polonaise et l'une de ses fournisseurs en plantes et ingrédients indispensables pour aider la résistance anglaise à fabriquer potions et médicaments, était désarticulée plusieurs mètres plus loin, la bouche pleine de sang.

« On a été vendu ! Ficken ! »

« Couvre-moi ! » lança Charlie à l'autre garçon terrorisé, coupant court à sa litanie d'insultes.

Il s'élança, courant tout en esquivant plusieurs maléfices que lançaient les Mangemorts, Ulrich à moitié redressé derrière lui pour lancer ses propres sorts. Charlie se coucha auprès de la jeune fille blonde et arracha à ses doigts déjà raides la précieuse sacoche en cuir. L'hôpital clandestin britannique en avait besoin, il n'avait pas le droit d'échouer ! Les yeux vitreux d'Anastazy, vides et sans vie, le fixaient, sans le voir. Elle ne verrait plus jamais.

En rampant dans la neige, il se retourna et se dirigea de nouveau vers Ulrich. Une taupe avait infiltré le réseau Fleur de Lys, ils avaient déjà leur idée sur la question et le fait qu'ils aient été l'objet d'une embuscade ce soir était la preuve qui leur manquait. Il devait en avertir les autres, ensuite, Yanis allait le payer ! Mais certaines planques n'étaient plus sûres, le prochain passage de nés-moldus Anglais vers la France allait devoir être reporté car c'était lui qui l'avait organisé.

La voix stridente de Bellatrix résonna dans la nuit, hurlant ses directives aux autres Mangemorts, les invectivant alors qu'un jet de couleur verte manquait Charlie de quelques centimètres à peine.

« Il me les faut vivants ! Vivants ! Vous entendez bandes d'incapables ! » hurla la folle, hystérique.

Charlie ne se retourna pas pour la voir, bien qu'il pouvait sentir sa présence non loin de lui. Il s'élança d'un bond, remerciant ses années d'entraînement de Quidditch et son métier de dragonnier qui lui avaient donné des muscles puissants. Redressant la tête, il vit Ulrich qui s'était levé derrière le rocher, noirci par les sorts qui fusaient de partout, cherchant à les atteindre. Un trait rouge l'atteignit en pleine poitrine et le brun vola en arrière, son corps heurtant avec violence un sapin noir derrière lui.

« Non ! » hurla Charlie en se précipitant vers lui.

Non ! Le rouquin se retourna pour voir les ombres mouvantes qui se rapprochaient d'eux. Il ne pouvait pas se laisser faire prisonniers avec Ulrich, c'était pire que la mort qui les attendait ! Il saisit la main froide de l'autre garçon quand un rire aigu l'atteignit... ainsi que le poignard qui s'enfonça dans ses chairs. Charlie hurla de nouveau, son autre main sur son ventre du côté du flanc droit. Le sang coulait à flots de la blessure, l'arme noire plantée jusqu'à la garde. De sa main ensanglantée, il se saisit du coquillage qu'il portait autour du cou, à côté de son médaillon en forme de dragon. L'un des trois Portoloins que Dumbledore avait faits avant de mourir et qui ne le quittait jamais. Alors que du sang s'échappait de ses lèvres, il balbutia le mot qui l'enclencherait, les capes sombres l'entourant désormais. Il allait vers celui qui lui manquait et auprès de qui il voulait mourir. Comme son parrain l'avait fait avant lui.

CharlieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant