Chapitre 12

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Tout le monde attendait les explications d'Akada, qui reprit, mal à l'aise.

"-Les enfants ont tous étés envoyés à la tour de lumière. Ceux qui réussiront à survivre à cet endroit deviendront des expériences. On ne sait pas pourquoi ils ont besoin de nouveaux sujets tout à coup. Mais tu as raison de t'inquiéter Akuma. Il faut donc agir au plus vite, mais sans réel plan, nous n'avons aucune chance. Les actions plus ou moins discrètes que nous avons effectuées pour l'instant ont réussi à nous faire connaître. Les gens savent tous qu'un groupe de personnes s'opposent à la tour de lumière, qu'ils soient pour ou contre nos idéaux.

-Accouche, on dirait que tu as peur de nous dire ton plan, rigola Nali pour dissimuler son impatience.

-Celui qui reçoit les ordres et qui les applique est le maire, les scientifiques sont tous à sa botte. Il est la plus grande autorité de la ville et même à la capitale, il n'a pas de supérieur, juste des égaux en terme de pouvoir."

Je me mordis la lèvre, attendant avec appréhension le plan qu'allait nous proposer la rouquine.

"Il nous faut agir d'un coup ferme, ni la tour de lumière, ni la capitale ne pourront ignorer notre détermination. Nous allons mettre fin à la vie du maire et en profiter pour libérer le plus d'expériences possibles."

Akada nous dévisagea tous un par un, un silence glacial s'était installé.

"-Ça ne te ressemble pas comme plan ! Si on le tue, alors un autre maire sera élu, et où veux-tu cacher toutes ces expériences ?? Si tu voulais un plan idiot, tu aurais dû me laisser m'en charger ! finit par dire Akuma

-Et bien... je pense que Kriss pourrait guider les expériences jusqu'à la forêt, et en ce qui concerne le nouveau maire... Ce plan m'est venu à l'esprit quand Kammo m'a annoncé qu'il comptait se présenter aux prochaines élections...

-Tu veux mettre cette andouille au pouvoir ?! ricana la métisse, c'est une plutôt bonne solution, mais je ne savais pas qu'il avait assez d'argent pour ça, il est quand même pas assez naïf pour penser gagner a la loyale ?"

Akada se tut face au rire d'Akuma, bientôt rejoint par celui de l'archère. Quand les deux jeunes filles croisèrent le regard perdu de leur amie, elles s'arrêtèrent instantanément.

"-Désolée, je voulais pas...

-Ce n'est rien, il s'en rend bien compte, et ça fait longtemps qu'il a été préparé à ça."

La rouquine se retourna vers moi, avec un sourire en coin.

"Vous pouvez aller vous coucher si vous êtes fatigués, je crois que Kriss a besoin de deux trois explications de plus."

Elles ne se firent pas prier et rejoignirent leur chambre en bâillant. Je me crispais sur place, ne comprenant pas trop les intentions d'Akada.

"Bon... Je n'aime pas trop en parler, mais il va bien falloir que tu apprennes qui est Kammo un jour."

Mes oreilles se dressèrent sur ma tête, ensevelies sous une vague de curiosité. Je ne pus retenir un sourire.

"-Il est né et a grandi dans le quartier de la ville où se trouvent maintenant la bulle, il avait une sœur un peu plus jeune que lui. Leur famille était parmi les plus riches. Dès leur plus jeune âge, leur mère n'avait qu'une idée en tête, ses deux enfants feraient de la politique.

Tout ce qu'ils apprenaient, tous leurs gestes, et même paroles, était dirigées, manipulées, aucun libre-arbitre ne leur était accordé. Quand Kammo rentra dans l'adolescence, il voulut voir le reste de la ville. Sa mère refusa catégoriquement qu'il quitte la maison sans elle, "tu n'as pas le temps", "tu dois étudier" disait-elle. Mais tu t'en doute, un soir, il partit, entraînant sa sœur avec lui. Cet événement causa la colère de sa mère, et indirectement la disparition de sa sœur... Ce qui effondra la famille, la mère stoppa tout ce qu'elle avait entreprit, passant ses journées dans son salon sans dire un mot, plus fermée que jamais. Le fils s'en voulu terriblement, interrompit ses études... Heureusement pour nous, il les a reprises, et bientôt, il aidera cette ville à se débarrasser de la tour de lumière.

-Et... Comment l'as-tu rencontrée ? dis-je, ne comprenant pas trop les raisons pour lesquelles elle me racontait tout ça.

-Il... il est venu de nombreuse fois... à la recherche de sa sœur..."

Elle serra les poings et baissa les yeux ; je ne pris pas le risque de demander quelque chose qui pourrait la blesser, refoulant mes questionnements je mis une main sur son épaule, et lui souris. Elle me le rendit avant d'aller se coucher en silence.

Je fis de même, toujours sans comprendre. Quelque chose m'avait échappé dans cette histoire, tout cela était bien trop vague. Comment avait disparu la sœur de Kammo ? Pourquoi cela semblait autant toucher Akada ?

Fixant le lit de Lenn au-dessus de moi, a moitié endormi, j'entrepris d'élaborer une multitude de théories absurdes.

Dès le lendemain, j'entrepris d'en parler à Nali et Akuma, mais aucune des deux ne semblait avoir envie de répondre à mes questions.

"Mais tu peux pas me laisser tranquille, Kriss ?! Si Akada ne t'as pas dit quelque chose, c'est soit que ça ne te regardes pas, soit que tu es parano !!" finit par me hurler au visage la métisse.

Boudeur, je laissais tomber, elle n'avait pas tort.

Les journées, depuis l'annonce d'Akada, défilaient à toute vitesse. Akada passait absolument chaque minute de chaque heure de chaque jour dans le salon, à perfectionner son plan, essayer de trouver le moment parfait, de prévoir tous les obstacles. Elle était souvent rejointe par quelqu'un d'autre un petit moment, afin de recevoir un avis extérieur.

Akuma passait la plus grande partie de son temps en ville. Nous avions continué à aller aider les orphelinats qui en avaient besoin, elle n'avait pas stoppé ses excursions au marché en compagnie de Puly, et comme personne n'avait le temps d'aller chercher de la nourriture, elle était contrainte de s'en occuper également. Ces journées bien remplies la rendaient encore plus sur les nerfs qu'à son habitude. Quand elle se posait sur le canapé à son retour, croisé simplement son regard suffisait a provoqué des cris.

Puly, qui avait fini de démonter et remonter tous les instruments électriques ou mécaniques de la maison, avait commencé à concevoir ses propres gadgets en s'inspirant de ce qu'il voyait au marché. Pour l'instant, rien ne semblait fonctionner, mais nous savions tous que ce n'était qu'une question de temps.

Pour ma part, je m'étais enfin intéressé aux capacités que possédait Lenn en temps qu'expérience : étant une sorte d'homme-plante, ses gènes végétales ont permis le développement d'une queue en forme de feuille, mais je supposais que ça ne devait pas suffire pour les scientifique. Et en ce qui concerne ces autres caractéristiques, il m'avait lui-même expliqué qu'il passait son temps dehors, par peur de faner. Ça lui était déjà arrivé, les pointes vertes de ses cheveux avaient jaunies, de même pour sa queue, et il s'était senti terriblement mal. Il effectuait quelque chose de proche de la photosynthèse, le manque de soleil pouvait lui être fatal. Lenn devait transformer la lumière en énergie. Je ne pouvais m'empêcher de trouver ça passionnant, pourtant savoir que des scientifiques avaient sûrement créé ça pour pouvoir se débarrasser des arbres me terrifiait... Qu'arriverait-il si ces Hommes arrivaient à leur fin ? Il était peu probable qu'ils tiennent compte du traité d'indifférence et épargne mon peuple. Je pensais à ma mère, à mon père, a Kony, et a tous les gens de mon village. Me convaincant que si j'étais là, si j'étais partit depuis aussi longtemps, c'était pour leur éviter le pire à tous.

 Me convaincant que si j'étais là, si j'étais partit depuis aussi longtemps, c'était pour leur éviter le pire à tous

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Existium SilvamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant