Chapitre 24

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Je restais immobile au milieu d'un des millions de couloirs pendant un temps. Incapable de discerner les heures des secondes, j'attendais. Ce fut une expérience qui finit par me trouver et me raccompagner jusqu'à ma chambre. À l'intérieur, j'attendis Puly dans le silence. Quand il revint, il avait l'air joyeux. Contrairement à moi il avait dû passer une bonne soirée...

Je ne réussis pas à dormir. Je fixais le plafond qui me paraissait trop loin de moi. Et si je n'avais pas fait le bon choix ? Je n'aurais jamais dû venir ici, je n'avais fait que nous mettre en danger, surtout Puly et moi. Comment cacher que nous ne sommes pas humains au milieu d'un endroit comme celui-ci ? Je tentais désespérément de penser à autre chose, d'imaginer tout ce que nous pourrions changer, sans succès. Quand le jour finit par se lever, une force s'empara de mon corps. Si je voulais changer les choses, il fallait que j'arrête de broyer du noir et que je m'active !

Je partis à la recherche d'Akada, il ne me fallut pas longtemps pour la trouver, rigolant avec Nowel comme deux enfants. Je toussais légèrement pour attirer son attention.

"Fallait que je te parle d'un truc, j'ai réfléchi. Ça ne servirait à rien que nous restions tous ici. Tu vas assurer ta fonction politique, les autres t'aideront, mais ce n'est pas ma place. Je compte partir explorer la capitale à la recherche d'une rébellion. La ville est tellement grande, il y en a forcément une."

La rouquine accepta, ravie que je prenne des initiatives. Le temps de prévenir les autres, j'étais lâché, seul, dans l'immense capitale humaine.

Je n'avais aucune idée d'où chercher, mais il faut bien un début à tout. Très vite, ce sont des affiches placardées sur presque tous les murs qui attirèrent mon attention. Une expérience était représentée dessus. Elle avait de grands yeux entièrement noir où aucune pupille n'était visible, de grandes cornes, de longues oreilles, et une masse de cheveux blonds sortant du cadre. Elle avait quelque chose d'étrange que je ne savais pas expliquer, elle ne ressemblait pas aux autres expériences que j'avais pu rencontrer. Elle semblait sortir d'un conte de fée. À côté de son portait on pouvait lire:

"Experience Fω, recherché vivante".

Aucune autre affiche ne concernant aucune autre expérience n'était présente. Pour avoir quittée la tour de lumière, elle devait soit être spéciale, sois avoir été aidée. Il fallait que je la retrouve.

Je débutais péniblement mon enquête. Elle devait logiquement se trouver dans le cercle le plus extérieur, là où il y avait moins d'affiches et moins de gardes. Mais cet endroit n'en restait pas pour le moins énorme.

Je passais mes journées à arpenter les rues à la recherche de pistes, aussi maigres soient-elles. Le sommeil n'était toujours pas au rendez-vous, ce qui ne facilitait en rien les recherches. Je chassais en permanence la même idée qui me trottait dans la tête. Si la tour de lumière ne l'avait pas retrouvé malgré leur effectifs et moyens, j'avais peu de chances d'y arriver...

Durant un après-midi de désespoir, après déjà plus d'une semaine de recherches, je m'effondrai contre la muraille intérieure du dernier cercle. Je respirai un grand coup. Une odeur venait de me piquer les narines. Elle était étrange, et ressortait au milieu de toute les odeurs caractéristiques de la ville.

Je restai un long moment immobile, à essayer de comprendre ce qu'elle avait de spécial. C'était comme si une centaine d'odeurs s'étaient mélangées. Une idée m'apparut finalement : si une expérience est un mélange de nombreux gènes, il doit en être de même pour son odeur. La fille des affiches devait posséder beaucoup plus de gènes que les autres, d'où son odeur si particulière. Pris d'espoir, je me mis a courir vers la provenance de l'odeur. Après m'être engagé dans un grand nombre de rue labyrinthiques, manquant parfois de m'éloigner de mon objectif, je fini par atterrir devant une usine désaffectée. L'odeur semblait provenir de là. Le bâtiment était protégé par plusieurs rangées de barbelées. En faisant le tour je fini par trouver un passage, il avait été soigneusement refermé pour que personne ne puisse remarquer le trou dans le grillage.

Je m'avançais vers la porte de l'usine, espérant que je ne m'étais pas trompé dans mes suppositions. Ou que ce bâtiment ne cachait pas des personnes plutôt dangereuses. Les couloirs étaient mal éclairés. L'odeur était présente partout. Comme si la personne à qui elle appartenait était ici depuis longtemps.

Je finis par déboucher dans une énorme pièce baignant dans une lumière chaude. Sur un vieux matelas recouvert de plusieurs coussins je reconnus immédiatement l'expérience des affiches. Je restais bouche bée face à elle. Elle était incroyablement grande, deux grandes ailes de papillon traînaient dans son dos. Ses cheveux semblaient faits de laine. Elle avait une queue de lion, recouverte de tatouage orange sphériques semblable à ceux présents sur ses bras. Quand elle m'aperçut elle se leva immédiatement. Je restais immobile, incapable de faire le moindre mouvement. Fixant ses deux yeux noirs sans pouvoir comprendre ce qu'ils étaient censés exprimer. Comme me réveillant soudainement, j'amorçais un mouvement afin de retirer mon bonnet. Je voulais me présenter comme un allié, j'avais besoin de sa confiance et de son aide. Je n'avais pas fini mon geste que je me stoppai soudainement. Quelque chose de froid venais de se poser contre ma nuque. Je restais immobile, tentant de faire abstraction du canon de pistolet pointé sur moi.

 Je restais immobile, tentant de faire abstraction du canon de pistolet pointé sur moi

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Existium SilvamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant