Je pris Akada a part, bien décidé à la convaincre d'emmener Puly avec nous à Capisis. Ma performance devait être très comique vue de l'extérieur. Je mélangeais maladroitement mes quelques arguments. Sans dire un mot, la rouquine m'écoutait. Quand j'eu fini elle me sourit doucement. Je n'arrivais pas vraiment à comprendre ce que cela signifiait. Vue mon expression brouillonne il était impossible que je les ai convaincus.
"-Écoute Kriss... Je comprends que tu veuilles qu'il vienne avec nous. Mais tu es vraiment sûre que c'est une bonne idée ?
-Oui ! enfin je sais pas... si personne ne se rend compte que c'est une expérience tout ira bien...
-Si c'est ce qu'il veut aussi... je ne me vois pas dire non. Et pour Lenn ?
-Il ne comprendra pas s'il se retrouve à Capisis, pas plus que s'il arrive dans la forêt. Mais mes parents s'occuperons bien de lui, il va grandir comme un petit garçon normal..."
L'épéiste me lança un regard circonspect que j'ignorais mal à l'aise. Je n'avais pas très envie d'être mis face à mes contradictions.
Akuma et Nali ne dirent rien quand je leur expliquais de Puly viendrais avec nous. L'une pour ne pas montrer son inquiétude, l'autre car elle n'en avait rien à faire.
Je ne m'attendais pas à ce que tout le monde acquiesce aussi facilement. J'aurais dû en être heureux, mais la peur d'avoir fait une énorme erreur me serrait le ventre.
Le jour du départ se reprochait inévitablement, j'aidais Lenn à faire son sac, tout en lui décrivant les étendues d'herbe, les villages de maisons suspendues, et là où il vivrait jusqu'à notre retour. J'essayais au mieux possible de peindre la situation comme accueillante. Il me demandait parfois de parler de la forêt pendant des heures. Il était aussi curieux et effrayé de s'y rendre que je l'étais à l'idée de me rendre au cœur de la capitale humaine.
Le moment de quitter Veteris fini par arriver. Je repris le chemin que j'avais emprunté pour venir ici il y a ce qui me semblais être une éternité. Je pénétrais dans le désert au côté d'Akuma et Lenn. J'étais impatient a l'idée de revoir mes parents.
La marche dans le sable chaud durait, et pendant tout le trajet je crus que jamais aucune forêt n'allait se présenter à l'horizon. Je transportais le petit homme plante sur mon dos. Ça ne se simplifia pas avec la tombée de la nuit et les bourrasques de sable. Les supporter seul était très différent qu'en devant protéger un enfant. Akuma et moi faisions barrière jusqu'à notre arrivé dans la forêt. A la seconde ou nous avions passé la lisière, je m'effondrais sur la terre, je la sentis. Les feuilles, l'écorce tout m'avais tellement manqué.
Je me sentis idiot et mal à l'aise en me rendant compte que des larmes me montaient au yeux.
Lenn semblait émerveillé, il courait partout un sourire immense scotché au visage. Akuma avait elle aussi du mal à cacher son sourire. Plus nous nous éloignions du désert plus le paysage était impressionnant. Je reprenais avec un naturel parfait le chemin que j'avais déjà si souvent emprunté par le passé au côté de Kony. J'avais envie de courir. Je n'étais plus qu'à quelques pas !
Quand le village apparut au milieu des arbres, les larmes que je retenais depuis un moment déjà coulèrent doucement. Je les essuyais d'un revers de manche avant d'entrainer mes deux amis vers ma maison. Elle était toujours aussi haute, et toujours aussi petite. J'aidais Lenn à monter à l'échelle avant d'atteindre le pallier. Alors que j'avais été jusqu'alors si pressé, je me sentis bloqué, impossible d'atteindre la poignée. Je les avais laissés tellement de temps sans nouvelles...
Personne ne me brusqua, et après plusieurs longues inspirations je fini par pousser la porte. Dans un léger grincement qui m'était familier, elle s'ouvrit doucement.
Ma mère se trouvait là, assise, elle releva ma tête. En croisant son regard mes larmes se remirent à couler. Elle semblait si calme si maitresse d'elle-même. C'est moi qui sautais à son cou pour l'enlacer. Notre étreinte dura plusieurs minutes. Elle passa une main dans mes cheveux, elle n'avait pas changé d'un poil depuis mon départ. Je ne pouvais pas en dire autant de moi.
Je lui présentais Akuma et Lenn, lui expliquant rapidement la raison de notre venue. J'omettais un grand nombre de détail, pour qu'elle ne s'inquiète pas pour moi. Je la rassurais sur un million de points. J'allais bien, je mangeais à ma faim, j'avais un peu satisfait ma curiosité...
Elle tenta de nous faire rester plus d'une nuit, mais d'un ton calme et compréhensif que je n'avais que trop peu vue sortir de sa bouche, Akuma lui expliqua que c'était impossible.
La soirée passé ici, me parue la plus incroyable que je n'avais jamais vécue. Après avoir retrouvé mon père, j'étais partit à la rencontre d'autres amis de mon village, j'avais laissé les textes écris pendant le nouvel an pour qu'ils soient déposés avec les autres dès que possible. Sans grande surprise Kony était toujours à la capital hybride. Mais elle avait envoyé un grand nombre de lettres à mon nom. Je les lu toutes, prêtant attention à chaque mot. Puis je commençais à rédiger une réponse. Après une légère hésitation je pris la décision de tout lui raconter. Tout ce que j'avais vu depuis que j'avais quitté le village. Mon travail à l'auberge, ma rencontre avec Akada, l'arrivé dans ce qui avait fini par devenir mon nouveau chez moi, le sauvetage de Puly... Puis arrivé le moment hantant toujours mes cauchemars. Pour la première fois, je posais toute mes angoisses sur le papier. Cette confession me fit bien plus de bien que ce que j'aurais imaginé, et cette nuit-là, je réussi à m'endormir.
Le lendemain arriva vite, trop vite. Et avec lui des adieux inévitables. Une nouvelle fois je pris mes parents dans mes bras, les remerciant mille fois. Puis se fus au tour de Lenn.
Je le regardais dans les yeux plusieurs secondes avant d'enfin le prendre dans mes bras. Je l'entendis sangloter, et un flot de larmes coula sur mon visage. J'avais envie de faire machine arrière. Tout abandonner pour rester avec lui. Serait-il vraiment plus heureux ici ? Sans aucune connaissance ? Oui, oui, la nature est partout, et c'est au milieu de la nature qu'il sera le plus heureux. Je le serrais plus fort, tentant de me convaincre moi même que j'avais fait. Non, que nous avions tous fait le bon choix. Je ne pouvais pas rester ici, et il ne pouvait pas repartir.
Dès que je le relâchais, je m'éloignais doucement. Je quittais la maison dès que possible, je détestais les adieux à chaque seconde plus que jamais. Akuma me rejoignît bientôt, elle n'avait pas pleuré, mais une tristesse évidente se lisait dans ses yeux. Elle connaissait Lenn depuis plus longtemps que moi. D'une tape sur l'épaule elle m'assura que tout se passerai bien, et pour la deuxième fois je parti vers le désert, abandonnant mon village derrière moi.
(Pour une fois y'a une illu pour un chapitre ! Mais elle date de Janvier vue que je ne publie pas à la même vitesse que je n'écris et dessine xD)
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Existium Silvam
Fiksi IlmiahLe monde tel que je le connais, est né il y a des milliers d'années. Une époque où les gens comme moi, n'existaient pas, où nous n'étions que des fantasme sortis de l'imagination des hommes. Pourtant, des scientifique ont un jour décidé de transform...