Chapitre 18

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Jared.

J'ai vus et vécus des choses effroyables dans ma vie mais jamais je n'ai vus chose pareil... La vision de Léa suspendue comme un vulgaire morceau de viande, la chaire ouverte et sanguinolente pendant mollement sur chaque partie de son corps, le sang séchés et les nombreuses ecchymoses clairsemant sa peau me laisse imaginer seulement une fugace partie de ce qu'il a du lui faire pour arriver à ce stade là... Je dois la sortir de là. Je ne sais même pas si elle survivre à ça... Est-ce que moi j'aurais pu ? ... Je vois ce petit bout d'être vivant qui s'accroche à la vie à la force éteinte de ses poignets.

L'odeur présente dans la grange est ignoble. Un mélange de transpiration, d'urine, de sang, et de sexe... Une danse olfactive mortelle... Son corps s'est complètement amaigri. A-t-elle mangé ? A-t-elle bu ? Neuf jours... Neuf putain de jours...

Je ne pourrais jamais plus la regarder en face. Comment le pourrais-je ? Après l'avoir abandonnée dans les bras de ce monstre... Comment ? Je ne me le pardonnerais jamais.

Le clic de la détente prête à tirer me met en alerte. Je ne dois pas faire la même erreur deux fois. Je vais attendre l'opportunité pour nous échapper. Je vais nous sortir de là !

J'obtempère et me dirige, Léa dans mes bras, en direction de la grange. Je m'introduit à l'intérieur et me prends un e vague d'odeur nauséabonde en plein nez. Le corps de Léa tremble sous mes doigts. Je dois lui faire atrocement mal... Mais elle ne gémit plus. Elle garde son œil ouvert rivé dans le vide. Elle est là sans l'être vraiment. J'espère que son esprit n'est pas parti là où je ne pourrais plus jamais l'atteindre... Je suis mort de peur...Peur de la perdre elle. Peur de la voir mourir. Peur de ne plus jamais revoir l'éclat pétillant et malicieux de ces merveilleux yeux vert... Peur de ne plus revoir ce sourire radieux plaqué sur ses lèvres...

Pour la première fois de ma vie j'ai réellement peur de perdre quelqu'un.

Un violent coup de pied vient écraser sur mon dos ce qui me fais lâcher prise. Léa s'écrase au sol et je m'affale sur elle de tout mon poids. Le cris de douleur étouffé qu'elle émet me terrifie. Je tente de me relever pour la laisser respirer mais le poids du pied de Kyle vient réappuyer sur mon dos. Il y met tout son poids. Léa est bloquée entre le sol et ma poitrine, face contre terre. Elle va finir par étouffer !!!!

- A terre ! Voyons voir si tu pourras vivre avec sa mort sur la conscience. Elle mourra en quelques minutes si tu ne fais rien mais elle mourra de toute façon si tu tente quoi que ce soit. Je crois que tu n'a plus qu'un choix possible. AHAHAHAHAAAAAAAH !!!LA REGARDER MOURIR !

Je bout intérieurement. Je tente de redresser au maximum ma poitrine pour lui laisser de l'air mais ça n'est pas suffisant. Je grogne de frustration. Il a raison... Si elle meurt sous mon poids à cause de moi, je m'en voudrais toute ma vie. Je ne me le pardonnerais jamais. Résiste ! Résiste Léa !

- Tu n'es qu'un putain de fumier... Prends ma vie à la place de la sienne. Je te laisserais faire tout ce que tu veux de moi mais laisse-la vivre. Elle n'as pas jouer de ton malheur. Venge-toi sur moi si ca te chante mais laisse-la vivre.

Son pied se redresse lentement du creux de mon dos et je peux légèrement redresser mon torse. Je sens Léa immobile sous moi mais je dois garder mon sang froid. Ma réplique l'a intrigué, je dois en profiter.

- Tout ce que je veux tu dis ? Tu es prêt à tout abandonner pour elle ??? Très bien ! Tu vas prendre sa place et je la laisserais. Tu vas gentiment te relever, les mains bien en évidences et te tourner vers moi. Ensuite je t'attacherais les mains et te suspendrais au même crochet que la demoiselle. Pour ce qui suivra... Tu auras bientôt fait de le savoir.

Je fais ce qu'il me demande sans broncher en gardant un œil sur le corps de Léa toujours inconscient. Je ne vois pas sa poitrine se soulever. Le calme apparent est menacé par la crise de nerf qui menace de surgir d'une seconde à l'autre. La tension qui émane de mon corps entier me rends incandescent. La sueur qui perle sur mon front me fait prendre conscience de la chaleur environnante.

« Seigneur je vous en prie, garder la en vie. » Je me retourne lentement les mains devant moi bien en évidences quand il sort de derrière lui une corde épaisse. Il l'enroule autour de mes poignets et serre bien plus fort que nécessaire. La corde me brûle les poignets mais la douleur disparait lorsque mes yeux se posent de nouveau sur le corps de Léa. Ce n'est rien comparé à elle. Je fixe mes yeux sur le visage de Kyle. Ses traits son bien plus dur et vieux qu'il n'y parait vu de prêt. Sa peau est pleine de marques cachées par du maquillage. Une multitudes de ridules plissent ses yeux et accroit son regard meurtrier. Il est brutal avec moi. Il me pousse en arrière pour que je recule. Il s'approche de moi et pointe son arme sur ma tempe droite de la main gauche et attrape la chaine et le crochet de la droite. Il me montre du menton le crochet pour que j'y passe mes poignets attachés. J'obéis sans broncher.

Au moment où il abaisse son arme pour me remonter sur la chaîne, je saisis l'occasion et le frappe de toute mes forces grâce à mes nouveaux poignets lestés.

L'effet de surprise le fais vaciller. J'en profite pour le bourrer violemment et me jeter sur lui. Son armes est projeté à terre à quelques mètres de nous deux ce qui me laisse une chance de le mettre hors d'état de nuire. Malheureusement pour moi, il n'a rien perdu de son entraînement militaire. Il se redresse presque aussitôt et m'assène un crochet du droit dans la mâchoire. Ma tête vrille de côté mais je reviens à la charge illico. Une seule seconde et c'est fini pour nous. Je dois prendre l'avantage. Il vocifère des insultes à tout va et me martelant de coups de poings. Je me protège le visage du mieux que je peux et utilise mes jambes longues et puissantes pour tenter de la repousser. Je lui brise une côte en lui balançant un coup de pied bien cadré ce qui le rends hystérique. Il me charge comme un forcené pour prendre le dessus. Je suis complètement dominé. La force qu'il emploi à me faire plier est colossale. Je me débat avec lui dans une danse de poings et de coups de pieds au milieu de la paille recouverte de sang.

Il réussit malgré tous mes efforts à me dominer et me dominer de son poids en bloquant mes jambes et mes mains. Au-dessus de moi, il enserre ma gorge de ses deux mains et serre fort. Je me débat encore plus et tente de ruer mais ses jambes ne bougent pas et ses mains non plus. Je commence à voir trente six chandelles à force de ruer et de m'essouffler alors que l'air me manque. Mon cœur déjà frénétique se met à tambouriner dans ma poitrine. Mes poumons pulsent dans mon corps à la recherche d'air mais rien n'arrive. Je commence à lentement perdre connaissance sans rien n'y pouvoir. Je pensais pouvoir la sauver mais encore une fois je n'ai rien pu y faire. Encore une fois je ne sers à rien. Incapable... Je vais mourir ici sans même avoir pu la sortir de là. Dieu seul sait ce qu'elle va encore subir par ma faute.

Au moment où mon esprit vague dans l'inconscience, le déclic d'une arme puis une détonation retentis.

BANGGH !!!

La prise sur ma gorge se desserre légèrement, Kyle tourne la tête dans sa direction et hurle des mots qui m'échappent. Il me lâche complètement et se rue dans sa direction. Mais une deuxième détonation retentis et là, le silence se fait. J'entends le bruit lourd et mat d'un corps qui s'effondre sans savoir qui c'est. Un deuxième corps s'effondre mais le raclement de la paille au sol que j'entends m'indique qu'un des deux corps se dirige vers moi. Deux mains poisseuses et tremblantes s'agrippent à moi qui suis toujours dans les vapes. Je sens un semblant de visage se poser sur mon torse, une sensation humide traversant mon tee-shirt qui me fait penser à des larmes me bercent dans le noir qui a envahi mon champs de vision. Mon cœur bat terriblement lentement. Ma respiration n'est plus qu'un mince filet d'air à peine absorbable. Ma trachées écrasée par les deux grosses mains de Kyle n'est plus qu'un tuyaux de chair défoncé. La sensation de brûlure ardente irradie dans tout mon corps. La tête de Léa repose sur mon torse inerte. Je sens sa respiration à travers mon tee-shirt couvert de sang. Je peux me laisser aller. Elle va survivre. Je sombre. Lentement... Le noir... Le n....

ET SI ON S'AIMAIT ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant