ET SI ON S'AIMAIT ?

Chapitre 21

CHAPITRE 

JARED

« Tu ne seras jamais rien qu'une merde, une erreur de la société qui vit à mes crochets contre ma volonté. Je te jetterais volontiers à la poubelle si les allocs ne me payaient pas une petite fortune pour ton cul. Rappel toi surtout qu'ici tu n'es rien.

Tu dormiras dans la buanderie. Tu auras 5 minutes pour prendre ta douche et je te préviens oublis l'eau chaude. C'est trop cher pour toi. Tu prendras ton repas dans la buanderie. Je ne veux pas te voir sortir de cette pièce sauf pour aller à l'école. Tu viendras faire la vaisselle après que nous ayons tous terminés de manger et tu feras les tâches ménagères chaque dimanche matin au aurores et sans faire de bruit. Tu iras à l'école et si on te demande là-bas, tu es le plus heureux des hommes dans cette maison. Je ne veux pas que tu nous ridiculise en racontant des inepties. Pour tes vêtements... Tu prendras les vieux vêtement de mon fils. Ils iront très bien. Maintenant disparais de ma vue. »

Je ne sais pas pourquoi cette conversation me reviens en mémoire. Sûrement car les violences que j'ai subis à l'époque me ramène à Elle. Elle est toujours dans le coma. Toujours plongée dans l'inconscience, elle reste là, immobile, là où je ne peux l'atteindre...

J'avais pourtant promis de prendre soins d'elle, de la protéger contre tous les dangers... J'ai faillis à mon serment. Je suis finalement comme elle le décrivait. Juste une pauvre merde... Incapable de protéger celle que j'aime...Je ne serais jamais rien de bon pour elle. Dois-je rester à ses côtés ? Serais-je assez bien pour elle ou au contraire, lui apporterais-je trop de problèmes ? Je n'ai pas la réponse à cette question. J'ai envie d'être auprès d'elle mais en ais-je seulement le droit ?

Tant de questions sans réponses me torturent l'esprit. Mais je ne dois pas penser à moi. Je dois penser à son bien-être à elle. Avant tout c'est elle qui compte. Je veillerais sur elle jusqu'à son réveil et ensuite je partirais. Je lui laisserais de quoi vivre confortablement et en sécurité puis je m'en irais. Ca sera le mieux pour elle. Je lui rappellerais trop de mauvaises choses. Je crois au plus profond de moi que j'ai besoin de partir. Prendre du recul pour mieux avancer. Repartir de zéro encore une fois. Josh ne me le pardonnera jamais mais c'est le mieux pour tout le monde. Je vais commencer à préparer mon départ lentement mais surement... Tout se passera bien.

Les nombreux appels que je passe lorsque je suis seul comblent le silence de cette chambre d'hôpital lorsque Josh n'est pas présent. Je m'assure que l'ensemble de la société revienne intégralement à Josh. Que mes auteurs soient confortables dans tout leurs projets. Je contact chacun d'eux et leurs donne plusieurs instructions quand aux délais de remise d'essais, de publications, les séances de dédicaces et toutes les autres formalités importantes qui doivent être traitées. Cela me prends une éternité mais je passe chaque appel avec précaution. Je ne leurs parle pas de mon départ. Je reste flou sur certains point mais très précis sur d'autres. Je prends également le soins de contacter Manuel afin de lui expliquer personnellement mes intentions. Je ne sais pas pourquoi lui plus que Josh à le droit de connaitre la vérité. Je n'en ai pas la moindre idée mais je sais que j'éprouve le besoin de lui dire à lui. Sûrement car il pourra prendre soin d'elle à ma place. J'en suis incapable seul. Je suis un lâche mais l'idée de réapparaitre devant elle me fait mal au cœur. Comme si j'avais trahis sa confiance. Impossible de me présenter à elle, la honte zébrant les traits de mon visage. Manuel saura l'accompagner bien mieux que je ne saurais le faire. Il pensera ses blessures, lui fera oublier... Je m'effacerais de sa mémoire petit à petit. Comme un souvenir trop lointain pour vouloir s'en rappeler. Je ne serais qu'un grain de poussière parmi l'océan de sable de souvenir de son esprit.

Un mirage.

La seul trace de mon passage dans sa vie sera cette lettre.

« Léa. Ma très cher Léa...

Avant tout, Merci. Ton sourire aura illuminé l'ombre qu'était ma vie. Je cne sais pas si à ton réveil tu te rappellera encore de moi où si ton esprit aura occulté cette partie de ta mémoire mais j'espère au fond de moi que tu m'aura oublié. Pour que tu puisse vivre heureuse et pleinement accomplie. Tu es une femme merveilleuse, pleine de grâce, de beauté, de fragilité cachée et de caractère assumé. Tu es un halo de lumière parmi les ténèbres. Ton regard profond et intense marquera à jamais mon esprit. J'emporte avec moi le doux souvenir de ces deux merveilleuses émeraudes remplis d'amour et de peines. Vis ta vie à fond, réalise tes rêves, rencontre un homme qui sera prendre soin de toi et te rendra heureuse. Tu mérites de connaître le bonheur parfait. Tu mérites de sourire chaque seconde de ta vie. Tu mérites d'être aimée à la folie. Tu mérites de vivre pleinement et fièrement.

Le peu de temps que nous avons passé ensemble m'a rappelé ce que c'est que de ressentir, ce que c'est d'aimer. Puisque oui je t'aime. Je t'aime plus que de raison. Je t'aime à la folie. Je t'aime à en donner ma vie. Je t'aime.

Ces moments de bonheurs furent court mais chacun restera gravé à jamais dans ma mémoire.

Tu as vécu le pire... Je n'ai pas su te protéger comme je te l'ai promis... Tu t'es jeté au-devant du danger seule et effrayé pour me protéger. L'enfer t'a arraché à moi sans que je ne puisse rien y faire. Je ne suis pas digne aujourd'hui de vivre heureux à tes côtés... Je ne peux poser mon regard sur toi sans savoir que j'ai faillis à ma seule et unique mission ; celle de prendre soins de toi. Pour ton bien. Pour ta sécurité. Je ne t'abandonne pas. Je te confie aux personnes qui, mieux que moi, seront prendre soins de toi.

Je t'aime Léa. N'en doute jamais. Ne tente pas de me retrouver ce sera peine perdue. Oublie-moi. C'est pour le mieux. Je n'ai été qu'une parenthèse qui se referme sur ces quelques mots.

A jamais. Ton amour éphémère.

Jared.