Chapitre onze

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Le lendemain et tous les jours qui suivirent, j’étais déterminée à retrouver Cédric. Alors, je m’aventurais dans la forêt à la recherche du lac duquel il m’avait sauvée. Mais jamais je ne parvins à le retrouver. C’était impossible ! J’y étais arrivée si facilement la première fois ! Sauf que c’était la jolie musique qui m’y avait conduite… Était-il possible que sans elle, personne ne soit en mesure de retrouver le chemin qui y mène ? Si c’était le cas, c’était peine perdue pour moi. J’hésitais à en toucher un mot à Sho. Elle ne comprendrait pas. Et puis qui voudrait bien me croire ? Qui pourrait accepter l’idée qu’une autre tribu vivait à nos côtés et dont nous ignorions tout même jusqu’à l’existence ? Cela pouvait être effrayant. J’espérais cependant que le destin le mettrait de nouveau sur ma route. 

Finalement, la guerre entre les Terres et nous n’avait pas eu lieu. La bonté d’Hannah eut raison de leurs rêves de revanche. Il avait accepté d’étendre le territoire des galeries et ainsi permettre à tout le monde de s’en trouver satisfait. Certains des nôtres se montraient outrés de ce cadeau si gracieusement offert mais la plupart ignorait les véritables raisons de la générosité de notre souverain.

De mon côté, j’essayais tant bien que mal de m’occuper l’esprit pour ne pas avoir trop à penser à Cédric, mon sauveur sorti des eaux. Cette situation me distrayait beaucoup. J’avais l’impression de porter le plus grand secret de l’Univers, secret que j’étais l’une des seules à détenir. Pourtant, cette information était d’un ordre capital. Était-ce pour autant criminel de n’en rien dire à personne ? Si Hannah venait à apprendre la nouvelle et d’autant plus à savoir que j’étais impliquée, quel sort m’infligerait-on pour avoir gardé le silence ?

L’existence d’une autre race que les trois déjà connues de tous, bouleversait littéralement notre monde. Nos règles n’auraient plus lieu d’être s’ils étaient reconnus au grand jour. Nous connaîtrions un profond déséquilibre au sein même de notre société. Alors je me rassurais en me disant que je me taisais pour le bien de notre petite vie si bien rangée. Révéler la vérité serait un désastre et tout serait de ma faute. De plus, Cédric m’a fait jurer de ne rien répéter et je ne peux me résoudre à rompre cette promesse que je lui ai faite. Je suis déjà effrayée à l’idée de ne plus jamais le revoir de ma vie, alors en plus s’il fallait qu’il me haïsse, j’en mourrais de honte c’est certain.

Bon. J’exagère peut-être un peu.  

Les Frontières (TERMINE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant