La Magie du Silence. Tome II : Confiance ou méfiance ?

Chapitre IX :

À la suite de la déclaration de Sirius, un silence pesant s'était installé, comme s'il venait de déclarer que Harry devait aller confronter Voldemort.

— Qu'est-ce que l'Occlumancie ? demanda Ama ne supportant pas ce silence.

— C'est une sorte de barrière mentale, pour bloquer les pensées de Legilimens, ces derniers peuvent lire les pensées et les Occlumens les bloquer, expliqua Sirius.

— Donc l'Occlumancie est le contraire des télépathes, clarifia Ama qui comprenait mieux avec ses termes à elle.

— En clair oui. Mais il est hors de question qu'il ne prenne des cours ! Il est bien trop jeune ! tempêta Molly.

Ama voyant Sirius se tendre, comprit que ça allait mal finir, elle coupa donc Sirius avec un sourire d'excuse.

— On n'est jamais trop jeune pour apprendre. Et cela importe de sa sécurité, de celles de vos enfants et de tout ses proches. Il faut qu'il apprenne, dit-elle d'une voix neutre.

— Ama a raison, désolée, mais il faut qu'il le fasse, si on veut avoir une chance de gagner, renchérit Hermione avec prudence.

— Bien, faites ce que vous voulez, mais on attend après les vacances ! prévint Molly.

Tous hochèrent la tête, satisfaits du compromis. Plus personne ne parla après ça, Sirius alla chercher Kreattur, un elfe de maison qu'il n'avait pas vu depuis un certain temps, Molly alla s'assurer que ses enfants dormaient pendant qu'Hermione allait voir Harry. Laissant Elyssa et Ama seules.

— Bon, il se passe quoi ? Tu ne vas pas bien en ce moment et ça se voit, fit Elyssa en s'approchant d'Ama.

— Si je vais très bien. Je suis juste fatiguée, répondit Ama toujours sur sa lancée du mensonge.

— Tu es sûre que ça n'a rien à voir avec Angelina ? contra Elyssa.

— Plus que sûre tu meurs, affirma Ama.

Ou plus menteuse tu meurs.

Elyssa ne parut guère convaincu, mais elle ne fit aucun commentaire et se leva prétextant aller voir comment se portait Ginny. Ama quant à elle, resta seule dans la cuisine. Perdue dans ses pensées et ses mensonges, ne parvenant pas à faire le tri, elle se leva et monta dans les étages pour réfléchir.

Devait-elle continuer à mentir ainsi ? Continuer à garder ses sombres émotions pour elle jusqu'au jour où elle n'en pourrait plus ? Devrait-elle continuer à supporter Angelina sans ne jamais rien dire ? Sans ne jamais faire entendre sa voix ? Ecouter les rumeurs en silence ? Mais en serait-elle simplement capable ?

— Ama ? Que fais-tu là ? demanda une voix dans son dos.

Sans s'en rendre compte Ama s'était arrêtée au milieu du couloir, les yeux dans les vagues, les pensées au loin, elle n'avait même pas entendu le grincement du plancher. Elle se retourna donc et se retrouva face à Fred qui n'était pas dans le plus beau des états, entre ses yeux cernés et rougis qui ne brillaient plus et son état fatigué, l'Hypnotiseuse se demandait si elle n'avait pas plutôt affaire au fantôme de Fred.

— Je suis venue parce que Dumbledore nous a envoyé avec Elyssa et Hermione suite à l'attaque de ton père. Tout va bien ? lui demanda-t-elle ne voulant pas s'attarder sur le fait qu'elle n'était pas venue le voir plutôt.

— Ah d'accord. Bien oui on va dire ça, je suis surtout rassuré que papa aille mieux. Tu ne voudrai pas qu'on parle dans ma chambre plutôt qu'au milieu du couloir ou Kreattur peut surgir de n'importe où ? proposa-t-il en ouvrant une porte.

Ama hocha la tête et suivit Fred dans sa chambre, rien de particulier à part des objets de farces et attrapes à chaque coin de la chambre, des affiches de vente, des journaux de La Gazette du Sorcier pour promouvoir un local. Ils avaient vraiment penser à tous, l'Hypnotiseuse alla s'asseoir près de Fred, remarquant par la même occasion l'absence de George.

— Il est parti faire la morale à Ron, expliqua Fred voyant le regard intrigué d'Ama.

— Pourquoi ?

— Harry nous avait dit qu'il avait vu la scène de l'attaque en tant que témoin, avec nos oreilles à rallonge on a découvert que non il était le serpent. Et Ron le savait mais n'a rien dit alors que c'est aussi notre père quand même.

— Je comprends mieux. Tu as de la chance au moins, Harry a sauvé ton père, fit Ama cherchant quelque chose pour donner le sourire à Fred.

— Oui, je lui en suis reconnaissant, ne lui dit jamais, répondit-il avec un clin d'œil à l'Hypnotiseuse.

— On verra, j'ai quoi en échange ? fit-elle avec un regard de défi ce qui fit sourire Fred.

— Un travail dans notre futur magasin à moi et George ? Le meilleur petit copain du monde ? hasarda-t-il.

— Ce n'était pas déjà le cas pour la deuxième proposition ? Je suis outrée !

— La Grande Ama vient-elle vraiment de dire que j'étais le meilleur petit copain du monde ?! fit Fred en riant.

— Ah je l'ai dit à voix haute.

— Oui, même si je le savais déjà ça fait toujours du bien de le savoir, dit-il en passant un bras autour d'Ama pour l'attirer à lui.

— Au moins je t'ai fait sourire, donc j'ai gagné. Je m'en fiche c'est tout ce que je voulais, répondit Ama les joues rosies.

— Tu es adorable tu savais ? Toujours là pour les autres, c'est incroyable, murmura-t-il au creux de son oreille en l'étreignant toujours plus fort.

— Je fais juste en sorte d'être là pour ceux que j'aime, répondit-elle.

Pour toute réponse Fred la serra fort contre lui comme pour soulager toutes ses émotions de la nuit et du matin. Ama le laissa faire sans se dégager, encore mieux elle lui rendit son étreinte. Lui rendre son étreinte sembla la soulager, auprès de lui elle sembla oublier sa sorte de jalousie à l'égard d'Angelina, elle se sentait importante dans ses bras. Et elle espérait fortement que c'était le cas.

— Je t'aime, murmura Fred brusquement ce qui renforça le sentiment de soulagement et de réconfort d'Ama.

— Moi aussi, voir même trop quand je me compare à avant. Mais étrangement, je ne t'en suis que plus reconnaissante.

Fred ne répondit rien et serra encore plus fort Ama contre lui, comme si elle était sa bouée de sauvetage dans cette journée. Il s'écarta alors tout doucement et tourna son beau regard brun vers elle et la regarda droit dans les yeux, ses yeux brillants de gentillesse et tendresse, il approcha alors doucement son visage du sien...

— KREATTUR QUE FAIS-TU ?!